Ça y est, je suis un cinglé du Mont-Ventoux !

Classé dans : Non classé | 1

Il peut paraître étrange de se lever le matin et de se dire : « ce soir je serais très vraisemblablement et officiellement un cinglé, un cinglé du Mont-Ventoux ».  Et bien c’est fait ! Après 137 kilomètres et un peu plus de 4400 mètres de dénivelée, je suis devenu un cinglé du Mont Ventoux. J’ai gravi trois fois le Mont-Ventoux dans la même journée.

Je pensais partir ce matin dès 6h00, pour m’élancer sur ce défi, mais hier soir le coach m’a fait un cours sur la différence entre l’aube civile et l’aube nautique. Si, comme moi vous ne faisiez pas la différence entre ces deux aubes : la première est le moment à partir duquel il y a suffisamment de lumière pour que les objets environnants soient identifiables, alors que la seconde est le moment à partir duquel il y a juste assez de lumière pour que l’horizon et certains objets soient identifiables. Or, l’aube civile du jour était fixée à 6h30, Donc suggestion du coach pas de départ avant cette heure. Dans les faits, avec les quelques préparatifs matinaux et le transport sur la ligne de départ officielle, le chrono s’est déclenché à 7h03.

Je n’avais jamais débuté une ascension aussi tôt le matin. Quelle beauté lorsque l’horizon commence à prendre une teinte orangée alors que le ciel reste encore plongé dans la nuit, l’antenne TDF du Mont-Ventoux se détache alors et apparaît tel un phare qui guide le cycliste. Et ce silence ! Dès que l’on rentre dans la forêt de Bédoin, on s’attend à voir surgir à tout moment un animal sauvage surpris par notre présence.

La température de 15°C et l’absence de vent au pied du Ventoux étaient favorables à un exploit personnel, je visais une montée en deux heures par Bédoin soit trente minutes de moins que mon temps établi il y a cinq ans. Mais s’était sans compter sur une crevaison survenue entre le Chalet Reynard et le sommet du Mont-Ventoux. Aussi, en prenant uniquement le déplacement je franchis le Mont-Ventoux en 2h03 et avec la crevaison je l’ai franchi en 2h13’30 ». 2h03 reste un bon temps, je suis satisfait. De même, dix minutes pour changer la chambre et regonfler la roue avec une cartouche d’air comprimé c’est pas mal non plus.

Le départ de Bédoin

Départ trois ascensions à faire

Levé de soleil avant le Chalet Reynard

Dans les 6 derniers km de l'ascension

Le col des tempêtes

Et une de faite

Avec cette première ascension un tiers du défi est atteint. Pour éviter le cagnard sur les deux autres ascensions, je décide de ne pas m’éterniser au sommet. D’autant que si le vent était nul au départ, il s’est mis à souffler assez fort au sommet.

Dès mon arrivée à Malaucène, je fais valider ma fiche de contrôle par l’aimable boulangère en bas de la D974. Je complète mes bidons à la fontaine et repars en sens inverse direction le Mont-Ventoux. Dans cette 2ème montée il commence à y avoir un peu plus de cyclistes que sur la première ascension matinale. L’ascension par Malaucène ne me convient guère, je ne sais pas pourquoi, mais déjà il y a cinq ans je n’avais pas été bien dans cette montée. Et là j’ai encore souffert dans le final. Je suis peut-être parti trop vite et le manque d’eau dans la dernière partie de l’ascension y sont vraisemblablement pour quelque chose. Je mettrais 2h20’39 » pour atteindre le sommet.

Départ Malaucène encore deux ascensions

Sommet et deux ascension de faites

arrivée au Chalet Reynard

Je profite de ce passage au sommet pour valider la fiche de contrôle au magasin qui a ouvert ses portes. Je refais le plein des bidons à  la fontaine de la Grave et repars en direction de Sault. A hauteur du Chalet Reynard je suis interpellé par mon coach préféré qui sirote un petit Vittel citron en terrasse. Après un petit coucou, je repars sur Sault pour la dernière ascension. La descente n’est pas très rapide, car la pente n’est pas très élevée. C’est bon signe pour le retour ! Par contre, le cagnard s’est installé et la route de Sault est très exposée au soleil. Il risque de faire chaud sur la remontée. D’autant que ne connaissant pas Sault avant cette dernière ascension, je découvre que le village est situé en hauteur par rapport à la route. J’ai alors un avant-goût de ce qui m’attend, et il n’est que midi. Comme par malchance et par mesure de préservation des ressources en eau, les fontaines de Sault ont été mises à l’arrêt. Je me trouve dans l’impossibilité de refaire le plein des bidons alors que j’ai rassuré le coach sur cet aspect logistique. Je vais devoir parcourir les 20 kilomètres jusqu’au Chalet Reynard en économie d’eau. Je m’astreins à ne boire une gorgée que toutes les dix minutes pour économiser mon bidon et demi. Mais plus je progresse, plus la chaleur m’accable. Elle montera, selon mon GPS Garmin, jusqu’à 38°C. Lorsque je parviens au Chalet Reynard, je n’ai plus d’eau depuis vingt minutes. Après une courte pause, je repars en direction du sommet du Mont-Ventoux. Je découvre alors que sous l’effet de la chaleur ou de la pause déjeuné les cyclistes ont en grande partie déserté les pentes du Ventoux. Seuls les motards continuent leurs ascensions tonitruantes et à grande vitesse. A de nombreuses reprises alors que je roule sur la piste cyclable je suis frôlé par des fous de la poignée de gaz. Je décide alors d’enclencher ma Gopro pour convaincre de la situation de la circulation dans les cols. Il ne me faudra pas 30 seconde pour être témoin en direct d’un accident qui aurait pu être catastrophique si un ou plusieurs cyclistes s’étaient trouvés sur la trajectoire de ce motard fou qui termine sa course contre le rail de sécurité de la voie opposée. Et heureusement pour lui qu’il y avait un rail de sécurité, je connais des descentes de cols où il n’y a aucun parapet.

Retour de Sault

Le cagnard, la roche blanche et la pente...

Ca chauffe

L'arrivée et la fin de défi

Je termine mon défi en un peu plus de huit d’heures d’effort. Les derniers hectomètres ont été difficiles et ont été franchis au mental. Mais rassurez-vous je termine en assez bonne forme. Bon d’accord le visage est un peu marqué du fait du réveil très matinal et des plus de huit heures d’effort mais dans l’ ensemble tout va bien.

Le ventoux

Et de trois

Le couple homme machine

Retour à la chambre d'hôte

Il reste maintenant à récupérer avant la cyclosportive la « Lapébie » à Bagnère-de-Luchon le 6 septembre.

  1. georges

    superbe performance et très belles photos !!!
    félicitations
    amicalement
    georges

Laisser un commentaire