Ascension du Grand Saint Bernard

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Le Col du Grand Saint Bernard est un beau col qui culmine à deux-mille-quatre-cent soixante-neuf mètres d’altitude. Son ascension de trente-deux kilomètres présente une pente moyenne de 5,87% avec un maximum de 8,3 %. C’est surtout sa longueur qui risque d’être usante. Jusqu’à Cerisey la circulation sur la SS27 devrait être soutenue. Ensuite la route pour la Suisse quitte la SS27 pour emprunter la T2 et son tunnel. La montée devrait alors être plus paisible. Aussi, je ne pouvais passer par Aoste sans tenter d’ajouter ce joli col à mon tableau de chasse des cent cols.

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Il est treize heures et trente minutes, ce vingt septembre, lorsque je m’élance pour l’ascension du Grand Saint Bernard. En cette fin d’été, la neige a déjà fait son retour sur les plus hautes cimes. Cette ascension sera vraisemblablement la dernière à plus de deux-mille mètres de ma saison 2016. Il fait relativement beau sur Aoste où nous sommes arrivés depuis un peu plus d’une heure. Le temps de décharger les bagages et me voilà en tenue prêt à partir. La température oscille autour des trente-deux degrés Celsius. Tout s’annonce bien.

La sortie d’Aoste est un peu compliquée avec beaucoup de rues piétonnes non prises en charge par mon GPS. Aoste est une belle petite ville, un véritable musée à ciel ouvert. M’égarer dans les rues piétonnes est un véritable plaisir. Mais il faut quand même que je rejoigne la SS27 qui me mènera au col.

Aoste

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Les premières pentes sont assez rudes pour un départ. Le compteur oscille autour de 8% sur plus d’un kilomètre. La pente redescend ensuite aux alentours de cinq pour cent. Passé les faubourgs d’Aoste, la montée est agréable. Le revêtement est de bonne qualité et rend bien. La circulation n’est pas aussi soutenue qu’annoncée dans certains récits même si un grand nombre de camions de chantiers montent vers le col m’obligeant à être vigilant. J’atteins assez rapidement Variney avant d’attaquer une série de quatre courbes. Le vert profond de la vallée tranche avec le brun du minéral. Par moments, des sommets, d’un blanc immaculé, apparaissent en se mélangeant avec le blanc des quelques nuages qui bourgeonnent.

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asote

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Peu avant Etroubles, je franchis un tunnel. La traversée d’Etroubles est assez paisible en ce début d’après-midi. En direction de Saint-Oyen je tombe sur un chantier routier ce qui explique les allers et retour des camions de chantier. Les ouvriers me saluent et me permettent de passer sur la partie goudronnée de frais parfois. La route est par endroits encore fumante mais je n’ai pas le choix, sinon c’est les graviers sur l’autre voie. La séparation avec le T2 se présente devant moi après une heure et vingt-cinq minutes d’effort depuis le pied du col. Je vire à droite et monte sur Saint-Rémy.

Tunnel

Etroubles

Direction Saint-Oyen

L’approche sur Saint-Rémy est de toute beauté. Les forêts se font plus éparses, les sommets se rapprochent. Les courbes à flanc de montagne se font belles avec leur soutènement empierrés. Le village de Saint Rémy n’est pas bien grand, quelques bâtisses rapidement laissées derrière moi. La SS27 chemine de concert avec la T2. Je poursuis ma progression. La vue sur les cimes environnantes se dégage, mais il est encore difficile de situer le col. Un peu après la Tuette, le T2 entre dans la montagne. Je poursuis mon ascension. Mais plus je m’élève, plus le ciel se couvre et plus la température s’effondre. Depuis le pied du col, j’ai déjà perdu vingt-deux degrés. Le vent commence à souffler ce qui ne fait qu’accroître la sensation de fraîcheur.

Saint-Remy

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Les lacets s’enchaînent. Malgré le vent qui se renforce et les températures qui chutent, l’ascension est extraordinaire. Le monde minéral environnant est époustouflant. Je savoure ! Ma progression est rythmée par le sifflement des marmottes. Au détour d’un virage un beau spécimen déboule devant moi et pique un cent mètre pour descendre de l’autre côté de la route. J’atteins le lieu-dit « la cantine ». Il s’agit en fait d’une espèce de restaurant d’altitude en bois qui en cette fin septembre est abandonné des touristes et des randonneurs. De l’autre côté de la route une grande bâtisse de quatre étages s’élève comme un roc blanc au milieu des prairies d’altitude. Le ciel se couvre de plus en plus et le vent se fait plus fort. La progression est de plus en plus difficile. La température est maintenant de huit degrés et ne cesse de baisser.

Un monde minéral époustouflant

Que la montagne est belle !

La cantine

Un peu après Baou, j’aperçois un religieux en soutane qui monte à pied et à bonne allure. Il s’agit d’un chanoine qui monte à l’hospice du Grand Saint Bernard. Son pas est sûr et rapide. Il emprunte un chemin parallèle au tunnel et débouche devant moi à la sortie. En moins de temps qu’il faut pour le dire, il se trouve au sommet de la crête qui domine la route. Passé le virage, je l’aperçois sur l’un des nombreux chemins qui dominent la route. Il disparaît de nouveau. Les premières constructions du col apparaissent devant moi. Le vent est de plus en plus fort. J’atteins le col en trois heures et trente-neuf minutes. Les derniers kilomètres ont été excessivement ventés, rudes et glacials. La vision au col est étrange ! Si vers la vallée le ciel bleu domine et donne une belle clarté. Vers les cimes le ciel est gris et chargé. La température s’élève maintenant à seulement quatre degrés. J’ai donc perdu vingt-neuf degrés depuis Aoste. J’apprendrais de retour à Aoste que les locaux appellent cette vallée d’Etroubles « La glacière » car c’est par elle qu’arrive le mauvais temps venant de l’Ouest. Or, justement la météo annonce du mauvais temps pour la nuit prochaine et le lendemain matin.

Je suis satisfait, je peux inscrire un nouveau col de plus de deux-mille mètres à mon palmarès des cent cols.

Un beau col de plus

Le col du Grand Saint Bernard

Le lac et l'hospice du Grand Saint Bernard

Yes !

belles couleurs

L'hospice

Les sommets enneiges

Le retour sur Aoste ne sera qu’une formalité. Une belle descente, froide au début mais avec la remontée des températures ce fut un délice. Mon retour à Aoste en fin d’après-midi marque la fin de ma chasse aux cols 2016.

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