Le temps du bilan

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Nous voici de retour au bord de la méditerranée. Thierry et Catherine sont pour leur part rentrés en région parisienne dès samedi. Le Raid est fini depuis quatre jours, nous n’avons pas vu le temps passer. Depuis notre retour, Nathalie ne passe pas une journée sans visionner les nombreuses photos. Les montagnes lui manquent déjà ! Ce matin nous avons enfourché de nouveau les vélos pour une petite sortie de 60 km.

Il est temps de faire un petit bilan des six étapes du Raid et vous donner quelques chiffres :

Les six étapes m’ont conduit à réaliser 40 heures, 01 minute et 21 secondes de vélo. Et oui plus que la durée légale de travail hebdomadaire à pédaler ! A cela, il convient d’ ajouter 9h08’47 » qui n’ont pas été dédiées au déplacement. Il s’agit du temps nécessaire au ravitaillement et à l’attente en haut des cols ou en bas des descentes. Ainsi, la durée total des six étapes passe à 49h10’08 ».

La quatrième étape a été la plus longue avec 7h37 de temps de déplacement et 9h08 de durée d’étape.. Il s’agit de celle où Thierry revenait après une première journée de repos. Elle nous conduisait de Melles (31) à Luz-Saint-Sauveur (65) et nous imposait de gravir les cols du portillon, de Peyresourde, de l’Aspin et du Tourmalet.

La plus courte est la dernière Larrau/Hendaye avec 5h35 de temps de déplacement.

La vitesse moyenne sur les six étapes a été de 19,85 km/h. La plus élevée a été de 22,5 km/h et la plus faible de 17,7 km/h. A titre de comparaison, j’ai parcouru les 147 km de ma dernière cyclosportive à 30,3 km/h de moyenne.

J’ai gravi 18.761 m de dénivelée positive, chiffre fourni par mon compteur/GPS Garmin sans correction d’altitude. Avec correction d’altitude la dénivelée s’élève à 20.941 m. Dans le premier cas la dénivelée est calculée par rapport à la pression atmosphérique, alors que la correction de la dénivelée croise des relevés topographiques professionnels avec les positionnements en latitude et longitude du parcours. Avec un écart de 2180 m, je ne sais que penser de ces deux chiffres. D’autant que la dénivelée donnée par le Cyclo Club de Pau organisateur du Raid est de 18.000 m, soit une dénivelée sensiblement égale à celle indiquée par mon GPS Garmin sans correction.

Pendant le Raid, j’ai donné 124.487 coups de pédales. La cadence de pédalage moyenne c’est élevée à 57,83 tours par minute, c’est très faible mais cela est représentatif de la dénivelée rencontrée. La plus haute cadence a été atteinte sur la 4ème étape avec 60 tours par minute, et la plus basse sur les première et cinquième étapes avec 56 tours par minutes.

Si d’une manière simpliste, on imagine qu’à chaque tour de pédale je propulse mon poids corporel plus le poids du vélo j’ai donc poussé avec mes jambes 10.581,39 tonnes. Mais dans les faits le calcul est bien plus complexe : souvenez-vous des calculs de force sur les plans inclinés que nous avons tous fait en physique. Et ça se complique si l’on prend en plus la résistance au frottement de la route. On restera donc sur le calcul simpliste. Si quelqu’un se sent de faire le calcul je veux bien lui transmettre les données de dénivelée positive et négative du parcours…

Aussi, vous pouvez  l’imaginer, j’ai consommé quelques calories : 18.736 kcal pour être précis. Si l’on considère qu’un homme doit absorber 2500 kcal/jour, j’ai donc dépensé en 6 jours l’équivalent 7,49 jours d’alimentation. Aussi j’ai perdu quelques kilos…Ceci expliquant les gabarits des meilleurs grimpeurs professionnels (Frome, Contador, Quintana…) qui peuvent paraître très maigres.

En terme de fréquence cardiaque, la moyenne sur les six étapes a été de 139.83 pulsations par minute. La moyenne la plus élevée à été celle de la première étape avec une moyenne à 153 et la plus faible celle de la dernière étape avec une moyenne à 125 malgré les forts pourcentages sur plusieurs kilomètres sur le col de Bagargi. Pour cette dernière moyenne il faut certainement y voir une adaptation physiologique à l’effort cumulé à la fatigue. En tout cas ce matin mes pulsations étaient encore très basses. J’ai ainsi pu rouler à 30 km/h sans dépasser les 110 pulsations.

Côté consommation, nous nous sommes essentiellement nourri de barres et de gels pendant les étapes. Les seuls véritables repas étaient le matin et le soir. En veillant à apporter tous les sucres lents nécessaires à la récupération et à la recharge glucidique pour l’étape suivante.

En hydratation, sur les deux premiers jours nous avons consommé 16,25 litres de Saint Yorres (prévention des crampes) : soit 4 litres par jour et par cycliste. Ce chiffre ne prend pas en compte les ravitaillements réalisés localement en raison des soucis d’intendance rencontrés en début du Raid. Ensuite nous n’avons eu de cesse de racheter de l’eau. Sur la fin du Raid, j’étais pour ma part écœuré du Vichy et des gels. Je me suis donc rabattu sur des omelettes au col de l’Aubisque (super bonne !) et à Saint-jean-Pied-de-Port. Et sur des tranches de viandes cuites au Tourmalet. C’est certes moins riche en apports glucidiques et en minéraux mais au combien agréable. Et j’ai totalement abandonné la vichy dès le Tourmalet.

Je ne voudrais pas clore cette aventure sans remercier tous ceux qui nous ont encouragé tout au long du parcours par des messages sympathiques. Je tiens également à remercier nos coach et directrices sportifs personnels. Catherine, pour qui s’était une première. Elle s’est révélée être un coach des épreuves d’un jour : elle est plutôt Paris-Roubaix ou Liège-Bastogne-Liège que tour de France.  Au-delà d’une journée c’est difficile, d’autant que les premières étapes nous ont conduit parfois à l’écart des sites touristiques. Nathalie égale a elle même, dès que la montagne arrive elle oublie tout ! Elle profite des moments de solitude pour se ressourcer en contemplant la beauté de la nature, en écoutant les bruits de la faunes (rapaces, marmottes…) et dès que le bruit de la chaîne de vélo commence à se faire entendre là elle dégaine son arme favorite l’appareil photo. C’est à elle que vous devez d’avoir pu, après chaque étape, vous extasié par la beauté des paysages traversés. Traditionnellement, elle n’hésite pas non plus le temps d’un col à enfourcher son vélo. Elle a déjà à son actif quelques cols à plus de 2000 m. Mais une intervention à un poignet l’a dissuadé de le faire cette année.

Je vous donne rendez-vous à l’année prochaine pour une nouvelle aventure à laquelle je pensais déjà avant de débuter le Raid Pyrénéen. Mais je préférais d’abord finir ce premier Raid avant de me lancer dans une annonce. Le kilométrage total sera de 1920 km dont 740 km à faire en 7 jours la première année entre la France et l’Italie et 1180 kilomètres en 12 jours l’année suivante entre la France, la Suisse et l’Italie. Objectif: relier la Méditerranée à l’Adriatique en passant par l’Arc Alpin. Nous rencontrerons des pourcentages encore plus élevés puisque le parcours comprendra des rampes pouvant atteindre les 20%. Comme pour le Raid Pyrénéen, il y a un parcours imposé avec un carnet de route à faire tamponner. La Variété des paysages sera encore plus impressionnante.

Vous en saurez plus dans les mois à venir…

4 Responses

  1. Adeline

    Bravo pour ce premier raid. Bon bah on attends la suite alors! En attendant, faut préparer tout ça.

    • admin

      C’est en cours, j’ai le support (la randonnée Alpine), reste à caler les étapes, à organiser l’intendance (chambre d’hôte)…et à s’entraîner !!!

    • admin

      Merci beaucoup, belle performance mais aussi belle aventure. La France est belle et les montagnes un terrain de jeu inépuisable pour les cyclogrimpeurs.

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