Après une nuit mouvementée en raison des très fortes averses qui s’abattaient sur Séez mais surtout sur la toiture du Chalet, nous avons profité d’une accalmie pour quitter Séez et nous élancer dans une étape marathon de 125 km qui nous a fait quitter la Haute Savoie pour la Savoie puis l’Italie.
J’avais revêtu une tenue appropriée à la situation météorologique : casquette contre les projections, corsaire et sur-chaussures pour protéger les jambes et gilet coupe vent et manchettes.
La montée sur Tignes s’est relativement bien passée. Quelques petites averses ont bien essayé de nous décourager mais que nenni nous avons tenu bon. Seuls les quelques tunnels sont venus rompre l’ascension. J’ai dû essayer de trouver l’éclairage ad-hoc pour éviter de me faire renverser et d’arriver à voir la route. La lampe frontale reste de loin un bon outil. La lampe de vélo que j’ai acheté avant de partir m’éclairant rien.
Côté météo, les choses se sont grandement dégradées à partir de Val d’Isère. La pluie annoncée a fait son entrée en scène. Et ce fut le déluge accompagné d’un vent assez fort. Deux options se sont présentées à moi : soit mettre la veste de pluie et être moins aérodynamique pour lutter contre le vent, soit être mouillé mais mieux résister au vent. J’ai choisi la deuxième option. L’ascension des quarante kilomètres me prendra quatre heures à lutter contre le vent, la pluie, le froid qui s’est installé petit à petit et l’altitude en fin d’ascension. C’est la première fois que je ressens le manque d’oxygène. Les effets de l’hypoxie se sont faits sentir dès 2500 m. Tout d’abord un essoufflement alors que les pulsations cardiaques restent stables à 145. Puis progressivement la tête qui tourne au moindre effort supplémentaire et l’incapacité à pouvoir accélérer. Même boire au bidon devenait difficile. Je pense que la baisse de la pression atmosphérique liée à la dépression a dû accentuer le phénomène d’hypoxie liée à l’altitude.
La descente sera glaciale et très humide. Au sommet la température est descendue à 5°C. En température ressentie avec le vent et la vitesse de descente elle devait être négative. En général on compte moins 1°C par 10 kilomètres heure de vitesse. Je ne suis généralement pas frileux, mais là j’avoue j’étais frigorifié. Et pourtant je me suis changé avant de descendre. J’ai revêtu un top manche longue, un maillot manche courte, un maillot manche longue mi-saison, un gilet coupe vent et ma veste de pluie. Mais l’eau projetée sur les jambes s’est insérée dans les chaussures, mes pieds baignaient. Côté visage ce n’était pas mieux. Bref une descente d’enfer. Je connais des cyclistes qui n’aurait pas aimés, n’est-ce pas fanfan.
Je n’ai même pas pris la peine de m’arrêter à Bonneval-sur-Arc, alors que le village vaut le détour. J’immortalise le passage au col de la Madeleine et reprend rapidement ma route vers le bas du col du Mont Cenis. Heureusement, dès Lanslevillard, le ciel s’est subitement dégagé. Un radieux soleil est venu me réchauffer. Cependant je mettrais quelques kilomètres dans l »ascension du Mont-Cenis pour alléger ma tenue vestimentaire. Je mettrais trois quart d’heure pour gravir les 7 kilomètres qui me sépare du Mont-Cenis. Au fur et à mesure de l’ascension, le ciel reprend sa couleur de plomb. Comme pour le col de l’Iseran je suis accueilli à quelques kilomètres du sommet par un vent froid et un brouillard parfois à couper au couteau. D’ailleurs en termes de visibilité, la descente du Mont-Cenis sera encore plus difficile que celle du col de l’Iseran.
Au final, je termine l’étape en 8h16 avec un temps de déplacement de 6h28. La dénivelée positive totale s’élève à 2831 m et j’aurais consommé 3728 kcal.
Demain nous nous élancerons en direction de Briançon. La météorologie devrait s’améliorer même si ce soir il pleuvait encore abondamment. Nous croisons les doigts pour demain matin.
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