Pour la Team Cyclosportissimo, le stage bornage est l’occasion de rassembler ses membres à l’occasion de quatre journées composées de sorties longues et vallonnées dans un esprit convivial et sportif. C’est aussi un moment d’échanges sur les épreuves à venir, sur le matériel… Bref un moment important dans la vie de la Team et de ses membres. Ayant rejoint la Team en décembre 2020, ce fut aussi pour moi un moment de rencontre et de présentation, une sorte de stage d’intégration.
Cette édition 2021 avait pour camp de base le site de « Bed and Bike » à Venasque. Elle comprenait quatre jours d’entraînement à travers les sublimes terroirs des Baronnie, de la Drôme Provençale, du Lubéron, de la Provence.
Vendredi 26 février 2021 – #1 – « Les Côtes du Rhône »
1490 mD+ 144 kmLe rendez-vous était donné à 8 h 30, pour un départ aux alentours de 9 h 30 pour un circuit qui nous emmène au Nord de Carpentras dans les Baronnies. Jusqu’à la commune de Beaumes-de-Venise, nous sommes plutôt en mode échauffement. Mais c’est à partir cette commune que débutent véritablement les premières difficultés avec l’enchainement de six cols : le Col de Suzette, Col de la Chaîne, Pas du Voltigeur, le Col Saint-Michel, le Col de Perponcher, le Col de Propiac. Ils ne sont pas très pentus, ni très longs mais suffisants pour me casser les jambes. D’autant que mes coéquipiers sont pour la plupart de véritables Montagnards. Ca part vite, trop vite, j’essaye de suivre et me mets rapidement dans le rouge. Passer brutalement du statut de briard des plaines agricoles à celui de cabri des cimes n’est pas simple et plutôt brutal, surtout lorsque l’on roule avec des Montagnards avertis. Les jambes brûlent, je lâche dans chaque montée pour rattraper le groupe au sommet. De toute évidence, je n’ai pas encore les jambes d’un grimpeur ! Je voulais faire un test de ce stage, je suis servi !
Le final du parcours en faux plat montant face au vent ne sera pas simple non plus. Roulant majoritairement seul, contrairement à mes coéquipiers inscrits en club, je ne suis pas entraîné en tenir les roues quand certains prennent un malin plaisir à hausser le rythme à chaque changement de relais. Je tiens, et ne lâche qu’à deux kilomètres de l’arrivée. D’autres coéquipiers ont lâché bien plus tôt, ça me rassure un peu surtout que mon compteur affiche un nouveau record de puissance sur vingt minutes.
1617 m – 148 kilomètres – 5 h 31 de déplacement – 1500 Calories
Samedi 27 février 2021 – #2 – Le Chalet Reynard
3070 mD+ 180 kmPour cette deuxième journée, le parcours initial, créer par Patrick, notre Président, prévoyait une distance à parcourir de cent-quatre-vingts kilomètres pour trois-mille mètres de dénivelée positive. Avec les conditions de vents défavorables sur le retour et l’obligation de re confinement dès 18 h 00. Plusieurs options ont été mises en place pour nous permettre d’anticiper le retour dans les délais au camp de base en cas de retard sur notre progression. Pascal dit « Le Bridou » nous propose ainsi une option de retour par le col de l’Homme Mort pour rejoindre Sault sans passer par le plateau d’Albion. Depuis Sault et toujours selon notre progression nous avons la possibilité de rentrer soit en passant par le Chalet Reynard, soit par les Gorges de la Nesque.
Le profil de parcours est simple : ça monte presque tout le temps, et parfois de façon bien plus abrupte et longue que la veille. Comme pour la veille et dès que la pente s’élève, je ne figure pas dans le peloton de tête. Je ferme plutôt la marche avec Hervé. Mais le but étant bien de clore le parcours et des jours suivant en progressant crescendo dans les difficultés.
Côté parcours, où que notre regard porte, ce n’est que beauté. Les Baronnies, la Drôme Provençale, ou les Gorges de la Nesque tout est à découvrir, à parcourir ! Les paysages sont exceptionnels.
Au fur et à mesure du parcours des groupes se sont formés selon les différentes options. Mais globalement, le bilan journalier est sensiblement identique d’un groupe à l’autre. Il oscille autour des 180 kilomètres. Pour ma part, j’ai choisi l’option du col de l’Homme Mort. J’ai franchi sept cols : le Pas du Loup, le col d’Ey, Col de Peyruergue, le Col de Mévouillon, le Col de Macuègne, le Col de l’Homme Mort.
2568 m – 179,43 kilomètres – 7 h 56 de déplacement – 3711 Calories
Dimanche 28 février 2021 – #3 – Tour du Luberon
2889 mD+ 197.61 kmLà encore, pour faire face aux conditions de vents d’Ouest et à l’obligation de rejoindre notre camp de base pour 18 h 00, le parcours initial a été profondément modifié en passant d’un axe Ouest/Est, le nouveau parcours s’oriente plutôt sur un axe Sud-Est/Nord-Ouest avec un départ par les Gorges de la Nesque.
Si en ce début de troisième jour de stage la forme physique est encore bonne, j’ai malgré tout fait le choix de réadapter mon parcours pour ne pas ralentir le groupe des montagnards dans les montées, tout en profitant des reliefs environnants pour continuer à m’améliorer dans ce compartiment, car il s’agit bien là de ma faiblesse majeure du moment. D’autant que j’ai déjà pu tester mon endurance sur des parcours de deux-cents kilomètres. Sans l’obligation d’être au camp de base pour 18 h 00, il en aurait été certainement tout autre, mais ce n’est pas grave. Comme pour le parcours initial, je débute par la montée par les Gorges de la Nesque pour ensuite gravir le Ventoux jusqu’à la limite de la neige. Mais le sort en voudra autrement ! Un gros souci mécanique sur mon dérailleur arrière me contraint à faire demi-tour sur la commune de Monieux pour un retour au stand et une réparation avant de repartir. Vu les délais, je décide alors de rejoindre Sault par le Col de Notre Dame des Abeilles. L’ascension est guère facile en raison de l’absence d’ombre et de la pente qui oscille entre 7 et 9 %. Arrivé trop tard sur Sault pour gravir le Ventoux, même en envisageant de passer par le Chalet Reynard, je décide donc de rentrer par les Gorges de la Nesque, foutu confinement !
1964 m – 161.20 kilomètres – 7 h 08 de déplacement – 3168 Calories
Lundi 1er Mars – #4 – Les Baux de Provence
1030 mD+ 115 kmCette dernière sortie du stage bornage aurait du être une séance de récupération ! Mais avec les contraintes de temps pour nous permettre de repartir sereinement vers nos foyers respectifs avant 18 h 00, il ne pouvait en être ainsi. D’autant que de nombreuses erreurs de parcours sont venues égayer notre progression en faisant baisser la moyenne.
C’est par une température assez fraîche que nous nous sommes élancés. Comme pour les journées précédentes, les écarts de températures sont importants et posent des soucis de choix sur l’habillement : avoir froid le matin ou trop chaud dès la mi-journée tel est le dilemme. J’ai choisi la première option.
La descente sur les Baux de Provence fut agréable et menée rondement en file indienne. Les travaux sur les Baux de Provence, nous ayant contraint de modifier le parcours en tricotant un peu pour nous remettre sur la bonne voie.
Le retour fut rapide pour les mêmes raisons que le premier jour : des relais de plus en plus appuyés, un jeu entre certains sous une forme de défi pour voir qui va céder… Mais ce coup si, je tiens jusqu’à l’entrée de Pernes-les-Fontaines où je laisse partir en reprenant un rythme moins rapide, mais plus propice à la récupération avant de ressauter dans la voiture pour rentrer. Le groupe s’arrêtant quelques hectomètres plus loin pour laisser rentrer les retardataires. Retour ensuite sur le camp de base en moulinant. Quatre cols ont été franchis : le Col de Sarragan, le Col de la Vayède, le Pas des Plaines, le Pas des Lanciers.
867 m – 130.67 kilomètres – 4 h 53 de déplacement – 2228 Calories
Le bilan :
Ce stage fut un véritable test. Physiquement, je ne ressens pas de courbature. Les muscles sont certes un peu plus dures le lendemain, mais cet état disparaît après un petit échauffement. Sur chacune des sorties, j’aurais pu continuer sans souci à rouler. Par contre, dès que la pente s’élève, je ne peux pas suivre mes coéquipiers Montagnards. Toutefois, pour une épreuve comme la Race Across France, la réussite repose surtout sur l’endurance et la capacité à gérer son effort. On doit donc gravir chaque difficulté, à sa main, sans chercher à suivre les autres concurrents en prenant le risque de gaspiller des forces. Maintenant, être capable d’élever le rythme en montée est aussi un plus que je vais devoir travailler avec du travail spécifique et des « blocs montagne » pour acquérir le geste et l’aisance. À cinq mois du départ, j’ai encore tout le temps nécessaire pour m’améliorer. D’autant que ce stage a contribué à me débloquer les jambes avec de bien meilleures sensations de force dans les montées audoises et pyrénéennes réalisées dans les jours qui ont suivi ce stage bornage.
Quatre jours : 7016 m – 626.71 kilomètres – 25 h 28 de déplacement – 12242 Calories
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