Bilan 2023 et programme 2024

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Belle, douloureuse et compliquée.

La fin d’une saison sportive est toujours un peu le moment du bilan. Ce dernier fonde généralement les fondations de la saison à venir. Mettre en avant les points forts et identifier les points faibles pour les corriger dès la préparation hivernale. À l’issue de certaines saisons, le bilan est bien plus simple à réaliser que d’autres. C’est un peu le cas pour cette année 2023 où les points faibles sont rapidement identifiables.

Si je devais trouver des qualificatifs pour décrire la saison qui vient de se clore, je dirais belle, douloureuse et compliquée. 

Belle, car les deux épreuves longues distance auxquelles j’ai participé, la Race Across Paris et la Race Across France, présentaient de magnifiques parcours. Elles m’ont permis une nouvelle fois, de faire d’agréables rencontres et de vivre intensément de splendides aventures. Belle par le niveau aussi atteint notamment sur la RAF, ou malgré les problèmes évoqués ci-dessous, je boucle les 1000 premiers kilomètres en trois jours en ayant franchi les Ardennes et les Vosges sous une chaleur écrasante. Trois jours semble d’ailleurs être le bon format, me concernant, pour boucler des 1000 kilomètres. C’est également le temps ce que j’ai mis sur la Race Across Paris où je termine d’ailleurs, premier de ma catégorie d’âge.


Douloureuse, lors de mon abandon sur la RAF lorsque mon genou a dit stop ! J’ai mis près de quinze jours avant de pouvoir consulter l’ostéopathe qui a eu besoin de deux séances pour me remettre d’aplomb. Plusieurs causes se sont additionnées. Un souci de mécanique articulaire, un effort particulièrement soutenu pendant trois jours, des écarts de températures particulièrement important en très peu de temps +43 °C dans le Petit Ballon (Vosges) et 0 °C à Mouthe (Jura), et une préparation irrégulière.


Compliquée, est certainement le qualificatif qui exprime le mieux ma saison 2023. Compliquée du fait d’un diagnostique de maladie génétique rare, la Rétinite Pigmentaire, posé deux jours après ma participation à la RAP 2023 à l’occasion d’un banal contrôle de la vue. Compliquée, car l’annonce d’une maladie génétique rare devant conduire à la cécité n’est pas quelque chose à quoi, on se prépare. Compliquée, parce que cette maladie reste aujourd’hui sans traitement. Compliquée parce que l’annonce, froide, sans humanité par une jeune ophtalmologiste remplaçante a été faite sans accompagnement ce qui a rendu l’annonce encore plus difficile. J’ai sombré pendant quelques semaines. Aujourd’hui encore, je dois travailler sur moi pour essayer d’accepter. Accepter le diagnostique, accepter les conséquences de cette maladie génétique pour moi et mes proches, accepter un avenir qui s’annonce compliqué dans un délai qu’il est difficile de quantifier. Accepter les renoncements qui s’imposeront dans ma vie quotidienne, dans mes relations sociales, dans la pratique même de mes passions, dont le cyclisme. Je dois faire mienne une expression très en vogue « l’en même temps » ! Je dois vivre l’instant présent sans me projeter dans l’avenir, car cela est délétère pour le mental et en même temps préparer au mieux l’avenir pour rester le plus indépendant possible dans ma vie quotidienne. Dans cette situation, ma préparation et ma participation à la Race Across France étaient presque des bouées de sauvetage auxquelles j’ai tenté de m’agripper. Une motivation pour essayer de sortir la tête de l’eau et de m’évader de cette situation compliquée. Ma préparation n’a pas été des plus suivies. Il y a eu, et il y a encore des hauts et des bas. Et dans les bas, il est souvent difficile d’enfourcher son vélo et de s’imposer des séances spécifiques difficiles mais nécessaires. Mon problème de genou qui m’a poussé à l’abandon sur la Race Across France est en partie lié à ce manque de préparation. Si aujourd’hui, j’ai encore du mal à finir l’écriture de mon compte-rendu de cette RAF 2023, je ne regrette rien ! Cette Race Across m’a aussi offert de magnifiques moments de bonheur. Aussi, je vais mener à son terme l’écriture de ce compte-rendu.

Repartir ou ne pas repartir pour une nouvelle saison 2024, la question ne s’est pas posée dans ce sens-là. Bien sûr qu’il va y avoir un opus 2024. Sentir le travail des muscles, entendre son souffle ou les battements de son cœur qui augmentent dans l’ascension d’un col, d’une montée. Sentir les vibrations de la route. Rouler longtemps de jour comme de nuit. Observer les levers et couchers de soleil. Dormir en bivouac à la belle étoile… Tout cela est aussi une façon de se sentir vivant.

La question a plutôt été de savoir sur quoi et pourquoi ? Depuis quelques années, les dates d’ouvertures des inscriptions sont de plus en plus avancées. Cette année, il y a même eu des incitations financières à s’inscrire rapidement avec le jeu des baisses de tarifs pour ceux qui se préinscrivaient sur certaines épreuves. C’est une façon, pour certains organisateurs, de s’accaparer une partie des concurrents avant que les autres organisateurs n’ouvrent leurs inscriptions. Tout cela crée une certaine émulation et beaucoup de tumulte sur les réseaux sociaux. Y allait ou pas ?

Personnellement, j’ai besoin pour l’instant de me retrouver, de réfléchir, de prendre du recul et de m’apaiser. J’ai aussi besoin de moments de solitude pour méditer et retrouver un peu de sérénité. J’ai besoin d’une dépense physique qui ne soit pas contrainte, mais plutôt jouissive avec malgré tout un peu de défi. Et j’ai aussi besoin de ralentir le temps et donc de faire une pause avec les épreuves chronométrées où tout est minuté : les inscriptions, le sommeil, les repas, la progression vers les points de contrôles, etc.

Pour autant, je ne souhaite pas non plus devenir un ermite du cyclisme. J’aspire aussi à vivre des moments de partage, de relations amicales, de faire des rencontres au gré des périples.  

Mon programme 2024 est un peu de tout cela :


Ma première Flèche Vélocio du 30 au 31 Mars 2024.

Il était un peu une tradition au sein de la Team Cyclosportissimo d’inscrire plusieurs équipes de 3 ou 5 concurrents sur la Flèche Vélocio le week-end de Pâques. Cependant, depuis quelque temps la Team avait fais l’impasse sur cette organisation. Nous allons y revenir en 2024, avec plusieurs équipes. J’ai décidé d’en profiter pour me lancer sur une première participation. 

La règle du jeu consiste à rejoindre un lieu de rassemblement situé dans le Sud en traçant un parcours d’au moins 360 kilomètres à parcourir en 24 heures maximum. Les équipes roulent continuellement pendant 24 heures (aucun arrêt ne peut dépasser deux heures.). Tous les équipiers effectuent en groupe l’ensemble du parcours en ayant validé les points de contrôles. La Flèche Vélocio est une aventure qui nécessite une bonne cohésion de l’équipe, car tous les membres de l’équipe doivent arriver. Elle représente aussi le premier défi de la saison. Surtout, la météo peut-être particulièrement défavorable et la nuit plutôt froide, mais c’est le jeu. Y participer, c’est l’occasion de rouler en équipe de copains sur un beau parcours. 

Mon équipe s’élancera donc le 30 mars 2024 de Chalon-sur-Saône pour rejoindre Pernes-les-Fontaines pour un périple de plus de 450 km. 


Printemps 2024 : Diagonale Brest Strasbourgs – 1041 km et 5500 mètres de dénivelé positif

Les “Diagonales de France”, au nombre de neuf, consistent à relier à vélo ou toute machine mue par la seule force musculaire, dans des délais impartis, deux sommets non-consécutifs de l’Hexagone français. Chaque “ Diagonale ” constitue une randonnée indépendante pouvant être effectuée dans l’un ou l’autre sens. Les sommets de L’Hexagone français sont Brest, Dunkerque, Strasbourg, Menton, Perpignan, Hendaye. Ces diagonales ne sont pas des courses de vitesse. Il est d’ailleurs interdit par le règlement de faire la promotion de son propre chrono. C’est avant tout une aventure au long cours.

Ma première diagonale reliera Brest à Strasbourg. La date de départ n’est pas encore arrêtée, mais je vise un départ fin avril ou courant mai 2024. Cette diagonale sera une première pour moi. Je disposerais de 88 h, repas et sommeil compris, pour rejoindre Strasbourg. Le parcours assez rectiligne va me faire traverser le Nord de la France d’Ouest en Est. Avec un peu de chance, je pourrais profiter des vents d’Ouest pour sortir de la Bretagne. Ensuite, c’est la météo qui décidera.

Il me reste encore à identifier les points de contrôles imposés tous les 120 kilomètres par l’amicale des diagonales de France qui assure la gestion de cette activité. 

Cette diagonale sera une belle mise en jambes pour la suivante.


Juin ou Août 2024 : Diagonale Dunkerque Perpignan – 1150 km et 9708 mètres de dénivelé positif

Cette belle traversée Nord-sud sera ma transhumance 2024 vers le Sud et notamment « le Centre du Monde » (Salvatore Dali). Je rejoindrais ensuite mon camp de base audois pour un repos mérité. 

Si le parcours est déjà tracé, il me reste encore à rédiger ma feuille de route et identifier les points de contrôles, mais j’ai encore un peu de temps.

Une fois élancé depuis Dunkerque, je disposerai de 100 h pour rejoindre Perpignan. Pour cette trace, il n’y a guère le choix, le Massif Central sera le piment de cette belle aventure en perspective.

Le reste de ma saison pourrait se compléter d’une nouvelle tentative d’Everesting Challenge, la tentative 2023 ayant été repoussée du fait de la dangerosité du col de Pradel. La route étant très étroite, sinueuse et servant d’alpage à de grands troupeaux. Aussi, il me paraissait dangereux d’y rouler de nuit surtout dans les descentes. J’ai donc préféré remettre à plus tard. Ce pourrait être en 2024.

Bonne saison 2024 à tous !

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