Comme prévu la Claudio Chiappucci est venu clore ma longue série des cyclosportives du mois de mai : la Bourgogne cyclo, la Bernard Thevenet, la Look, les boucles de la Marne et enfin la Claudio Chiappucci. A la veille de partir pour Arnay-le-Duc, le premier classement provisoire du trophée Bourgogne est tombé. Je figure à la sixième place sur 424 classés dans ma catégorie d’âge. je suis satisfait, même s’il faut encore attendre le classement définitif qui sera réalisé sur les six meilleurs résultats de chacun.
Rendez-vous était donc donné ce vendredi, veille de course, pour le retrait des dossards à l’étang du Fouché à Arnay-le-Duc. Nous avons presque fait route commune avec l’AS CHEMINOTS VILLENEUVOIS, le club de Thierry. Après une soirée sympathique, nous nous sommes retrouvés le lendemain sur la ligne de départ pour le parcours de 167 km. Le départ est donné à 8h30 sous un temps brumeux pour ne pas dire bouché. L’absence de soleil apporte un peu de fraîcheur. Après les fortes chaleurs de la veille, et la nuit chaude cela fait du bien. Mais ce n’est qu’un bref répit, car le soleil et la chaleur vont rapidement faire leur retour. Le temps de traverser Arnay-le-Duc sous les ordres de la voiture du directeur de course, nous voici sur la ligne de départ réel. Bien que les départs soient différés pour les parcours de 102 et 80 km, des petits malins vont essayer de se glisser sur notre ligne de départ pour prendre de l’avance sur leurs concurrents. Mais les organisateurs ont veillé au respect des consignes en chassant les resquilleurs. Le départ réel est enfin donné.
La première grosse chute à lieu dans la première difficulté. Je l’évite de justesse, mais l’avant du peloton a déjà pris quelques centaines de mètres. J’essaye dans un premier temps de revenir mais c’est mission impossible sauf à se mettre dans le rouge. Or, il reste encore près de 160 km à parcourir avec de très nombreuses difficultés. Je lève le pied. Nous reprenons un groupe qui roule assez fort. Je pense essayer de refaire la course de la semaine dernière, mais malheureusement, la Madone de Ghisallo « Patronne universelle des cyclistes » ne m’a pas offert sa protection. L’arrêt d’un concurrent pour incident mécanique va me conduire douloureusement au sol. Mon pouce droit est ouvert et saigne abondamment, ma jambe et mon épaule gauche sont abrasés. Je repart sous les encouragements de Thierry. Quelques kilomètres plus loin, comme beaucoup de concurrents, je suis victime d’une crevaison de la roue avant. Décidément ce n’est pas mon jour ! Une voiture de l’organisation s’arrête pour sécuriser la réparation en bord de route. J’en profite pour me faire soigner pendant que Thierry fini le changement de chambre à air et le remontage. Nous repartons. Mon arrêt forcé a permis à la douleur de s’installer au niveau de la hanche, vraisemblablement sous l’effet d’un hématome. Mais au fur et à mesure je reprends des forces. A tel point que je m’envole dans la côte de Pouilly-en-Auxois avec ses longs passages à 13 %. Sans m’en apercevoir j’ai fait le trou. Je décide d’attendre Thierry dans la partie plate. Nous passons Commarin. J’aperçois ma chère et tendre épouse en pleine visite du parc du château. Dès la sortie du village, nous croisons les premiers concurrents du « grand » parcours qui viennent de franchir Châteauneuf. Si vous avez déjà pris l’autoroute A6 en direction du Sud, vous êtes forcément passé devant : un joli château perché bien haut sur une belle colline, à gauche, aux environs de Pouilly-en-Auxois. Ça monte sévère et c’est long. Pour durcir l’exercice, un soleil de plomb chauffe ardemment la montée ! Mes mains et ma hanche meurtries m’empêchent de monter aussi facilement que je le voudrais. Au sommet, un groupe de touristes nous encourage. Ça redonne de l’entrain. Nous nous élançons dans la descente. Plus bas dans le carrefour, le signaleur, qui s’est abrité du soleil, est surpris par notre arrivée. Il tente de traverser pour se mettre en position et sécuriser notre passage. Nous sommes déjà sur lui. Pour l’éviter je passe à gauche sans voir la belle couche de gravillons. Sainte patronne des cyclistes où êtes vous ? Deuxième chute ! Plus violente que la première. J’ai maintenant tout le côté droit en feu. Je repars. Thierry redouble d’encouragements et m’invite à prendre sa roue pour récupérer. Ma jambe et mon bras sont en sang. Je profite du ravitaillement en eau suivant pour me laver les plaies. Nous repartons. Les côtes s’enchaînent toutes aussi difficiles les unes que les autres : Commarin, Antheuil, Pernand-Vergelesses, Bouilland, Sainte-Sabine, même le faux-plat entre Savigny-les-Baunes et la côte de Bouillant est interminable. J’avance au mental. La sueur ne fait qu’aggraver la sensation de brûlure. A notre arrivée au dernier ravito, nous apercevons un groupe de plusieurs éléments qui part au moment où nous arrivons. Malgré notre arrêt pour refaire le plein d’eau nous les garderons en visuel. Nous nous fixons comme objectif de les rattraper. J’y suis parvenu à 1 km de l’arrivée mais Thierry n’est plus là : saut de chaîne ! Je l’attend et nous finissons ensemble. Dès la ligne d’arrivée franchie, je laisse mes blessures au soin de l’équipe de la sécurité civile. Il faudra plus d’une demie heure pour soigner les dégâts. Les professionnels diraient qu’ils ont fait le métier, moi j’ai juste fini une épreuve au mental ! Les jours à venir s’annoncent difficiles, mais ce sont les risques du cyclisme. Encore merci à Thierrry pour son aide et ses encouragements. Nous terminons les 167 kilomètres en 6h52″. Fanfan, le coach de l’AS CHEMINOTS VILLENEUVOIS termine en 5h18 et prend la troisième place dans sa catégorie d’âge. Quant à François, le troisième larron de l’équipe de l’ASCV, il en termine en 6h51.
J’avais prévu une semaine de récupération après cette longue série d’épreuves. Je la consacrerai à me remettre de mes chutes. Une visite chez l’ostéopathe va s’imposer. Je pourrais ensuite reprendre une préparation spécifique en vue de mon objectif cyclosportif de l’année : la Marmotte Granfondo qui se déroulera le 4 juillet. Nous attendons de connaître le parcours définitif. En effet, la fermeture du grand tunnel du Chambon jusqu’au 20 juillet en raison d’effondrement de sa voûte, empêche de relier la Galibier au Bourg d’Oisans via le Lautaret. Des bruits courent que nous pourrions gravir les cols du Glandon, de Chaussy, de la Croix de Fer, puis retour par le Glandon pour finir par la montée de l’Alpe d’Huez.
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