Les cyclosportives de la mi-septembre annoncent traditionnellement la fin de certain trophées cyclistes. C’est notamment le cas de la Ronde Picarde, le 12 septembre, pour le Grand Trophée et de la Machinoise, le 13 septembre, pour le Trophée Bourgogne. Il n’y a pas à dire, ça sent l’automne et la fin de saison !
Etant classé dans ces deux trophées, il me fallait faire un choix. Dans les faits, il a été assez simple à faire. car d’une part la Machine (58) se trouve sur ma route de retour de congés et j’avais rendez-vous de longue date avec l’équipe de l’association sportive des cheminots Villeneuvois pour participer à cette sympathique course qu’est la Machinoise. Et enfin, François et moi avons un objectif similaire sur cette dernière épreuve du Trophée Bourgogne : au minimum consolider notre classement respectif, voir l’améliorer en reprenant des places. A la veille de la dernière épreuve du Trophée Bourgogne et du Grand Trophée, je suis actuellement classé : huitième sur le premier et dix-huitième sur le second. Et mathématiquement je peux encore progresser d’une place dans mon classement sur le Trophée Bourgogne. Et François va essayer de monter sur la deuxième ou la première place du podium.
Le parcours de la Machinoise est assez sélectif. Il est constitué de grandes lignes droites vallonnées à souhait. Il laisse peu de répit, on y est toujours en prise avec une côte ou un faux plat. C’est en quelques sortes une épreuve pour baroudeur. Les longues portions en forêt ne protègent ni de la pluie ni du vent.
Nous nous sommes donc retrouvés la veille de la course à Decize pour une soirée bien sympathique au restaurant le Charolais. Ce fut un très bon choix de ma « coach ». L’accueil y est très bon, les menus gastronomiques sont adaptés à un repas de veille de course avec un très bon rapport qualité prix (je recommande !). Une seule inquiétude vient troubler notre motivation respective : les conditions météorologiques qui sont annoncées exécrables depuis plusieurs jours. Car la Machine et la Bourgogne en général se trouvent prises en étau entre les suites d’un épisode Cévenol qui remonte du Sud et une dépression atlantique à l’Ouest. En ce samedi soir, seul le site de météociel est optimiste avec un arrêt de la pluie en fin de nuit et un retour des précipitations autour de treize ou quatorze heures demain dimanche. Nous avons déjà vécu une remontée plutôt difficile jusqu’à Clermont-Ferrand plus tôt dans la journée. Nous n’avons donc qu’un espoir : ne pas avoir les mêmes conditions météorologiques pour la course. De ce côté là nous seront rassurés dès le lendemain matin avec un réveil et un départ sous un très beau rayon de soleil. Nous croisons les doigts pour que cela dure pendant toute la course.
Côté parcours, la répartition est assez homogène ! François dit « Fanfan » et moi sommes inscrits sur le grand parcours (130 km), Thierry et François (le deuxième) sur la Gérard Conelli (90km).
Malheureusement, comme à chaque fois que les conditions météorologiques sont annoncées difficiles, le nombre des participants est à la baisse. Sur le grand parcours nous sommes moins d’une cinquantaine à nous présenter sur la ligne de départ. Ce dernier est donné à dix heures précise. Groupés sous les ordres du commissaire de course nous nous élançons en direction de Decize. La vitesse est assez soutenue mais peut-être un peu moins rapide qu’à l’accoutumée. Nous passons assez rapidement Devay puis Charrin. Je me surprends à rouler en tête du peloton de longues minutes. Puis rentre me mettre à l’abri au sein du peloton. Le vent est maintenant assez soutenu ! Au fur et à mesure de la progression des accélérations brutales se font sentir. Les cadors se testent et le peloton s’étire et ondule en vague sur toute la largueur de la chaussée au gré du vent et des tentatives d’échappée. Sur une accélération plus brutale que les autres au pied d’une côte, je suis pris dans une bordure aux environs du trentième kilomètre. Celui qui me précède n’a pas pu suivre et le peloton a déjà pris de l’avance. Concentré sur l’avant du peloton, je n’ai pas pris garde qu’il n’y avait plus personne derrière moi, les derniers ayant déjà lâchés prise.
Nous sommes deux piégés. Nous prenons des relais pour essayer de rentrer, mais après plusieurs minutes le constat est sans appel : nous ne pourrons pas rentrer sur l’arrière du peloton, car en plus du vent de face ou trois-quarts face, la route a maintenant un profil très vallonné qui ne nous est pas favorable. Il ne nous reste plus qu’à rouler de concert. A la bifurcation des parcours 130 et 90 nous sommes trois. Malheureusement, le troisième ne collabore pas et choisi de jouer seul en attaquant pour partir devant en maintenant un écart de deux cents mètres entre lui et nous. Nous croisons un concurrent ayant un dossard trente-….. En sens inverse, il semble faire demi-tour. S’il lit un jour cet article, il se reconnaîtra, car il a triché en rejoignant le parcours de 90 km et en se faisant classer sur celui de 130 kilomètres. Cela lui permettra d’être classé injustement sixième dans sa catégorie. Ce que je trouve dommage, c’est que la voiture balai qui nous a rejoint quelques minutes plus tard n’ait pas relevé et signalé son dossard. Et oui, vous l’avez compris, être rejoint pas la voiture balai n’est jamais bon signe. C’est que nous sommes vraiment pas bien classés. Dans les faits les quelques autres concurrents situés derrière nous ont abandonné, soit en s’arrêtant, soit en finissant sur le parcours de 90 km et en signalant leur choix à l’arrivée ce que n’a pas fait le dossard trente-….
Nous roulons à deux sur de de longs kilomètres avec une pancarte à 200 mètre devant nous. A plusieurs reprises nous essayons de faire jonction, mais dès que notre troisième larron s’en aperçoit il ré-accélère pour maintenir cet écart de deux-cent mètres. Très bon exercice à l’entraînement mais en course je trouve cela un peu stupide, car il ne peut plus jouer le classement au scratch et nous nous épuiserions moins à collaborer à trois. Nous nous arrêtons au ravitaillement afin de reprendre des forces et de repartir. Malheureusement, mon partenaire d’un jour est pris de crampes et me laisse partir dans une côte. Lorsque je m’en aperçois j’ai déjà plusieurs centaines de mètres d’avance. Je n’ai que trois choix, soit l’attendre, soit continuer seul, soit essayer de rattraper le troisième larron devant. J’opte pour la troisième option, en sachant que le vent m’est plutôt défavorable et que depuis un bon moment j’ai quelques soucis : le petit déjeuner ne passe pas !
Malgré plusieurs tentatives de jonction et mon soin de maintenir une vitesse moyenne autour de trente kilomètres par heure, la situation n’évoluera pas. Je franchi donc la ligne en 4h16’13 » en quarantième position à cinquante et une secondes de mon prédécesseur et à trois minutes et treize secondes du dernier. Mon temps de parcours est supérieur de 24,7% au temps du premier au scratch et de 24,68% à celui du premier de ma catégorie. Ce sont les meilleurs pourcentages de la saison 2015. Je suis satisfait, car cette dernière épreuve était disputée. Les meilleurs de chaque catégorie étaient là avec pour objectif de conforter ou d’améliorer leur classement provisoire. Selon mes calculs, je remonterais à la septième place du classement du trophée dans ma catégorie d’âge sur 610 concurrents inscrits sur les différentes courses du trophée Bourgogne.
A l’arrivée la fatigue se lit sur mon visage. Il faut maintenant que je penses à récupérer des 1558,82 kilomètres et 24 794 mètres de dénivelée positive parcourus ces trois dernières semaines. Encore merci à ma « coach » pour cette belle saison 2015. Tous mes résultats acquis l’ont été aussi grâce à elle.
Je ne pourrais terminer cet article sans remercier Pierre Matonnat président et fondateur du club « L’avenir cycliste Machinois » qui a œuvré pendant cinquante-six ans au développement de son club et pendant plus d’une décennie à l’organisation de cette superbe cyclosportive. Pierre a annoncé à 73 ans la fin de son mandat. Après avoir repoussé son départ d’un an, aucun candidat ne s’est présenté pour reprendre la destiné du club et de cette cyclosportive. Encore merci, pour ce travail bénévole et cet investissement. Nous vous souhaitons une belle retraite dans vos fonctions de dirigeant de club. En espérant que nous pourrons revenir nous présenter sur la ligne de départ d’une onzième édition de cette cyclosportive. Ce serait la meilleure façon de rendre hommage à tout le travail que vous avez accompli.
Je donne rendez-vous à tous mes supporters d’ici quelques semaines pour le bilan d’une saison 2015 bien remplie.
Nadine et Xavier BERTEAU
Bravo et merci de nous avoir fait partager ta passion!!! ta coach mérite aussi d’être saluée!!!
Nadine et Xavier