Randonnée Alpine Thonon-Trieste une équipe c’est une équipe…

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Depuis mon précédent article qui présentait le programme de ma randonnée alpine Thonon-Trieste, vous avez dû être nombreux à vous interroger quant à l’absence de nouvelles de ma part. Et bien les amis, n’importe quel reporter ne peut transmettre ses articles que s’il dispose d’un minimum de soutien technique. Oh, bien sûr je suis un peu fautif, je suis même un piètre aventurier ! Comment ai-je pu oublier de m’interroger sur la correspondance des prises électriques françaises avec leurs consœurs suisses ou italiennes ? J’ai eu beau me battre avec les prises murales, rien n’y a fait ! Les caractéristiques géométriques de la prise avec terre française ne correspondent en rien aux prises murales helvètes et transalpines. A l’avenir, c’est promis je ne m’y ferai pas reprendre, j’emmènerais les adaptateurs ! Mais quel joli pied de nez à notre monde hyper-connecté, que de se retrouver censuré technologiquement par un bout de plastique ! En attendant, je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, voici le récit de mon aventure 2016 qui comme vous allez le découvrir ne s’est pas déroulée comme nous le souhaitions :

Le prologue

Si l’année dernière nous n’avions pas disposé du temps nécessaire à la visite de Thonon, nous avons cette année opté pour un départ matinal afin de nous réserver un peu de temps libre en fin d’après-midi pour visiter Thonon-les-Bains. Nous n’avons pas regretté notre choix ! Thonon-les-Bains est vraiment une belle ville thermale où il fait bon vivre. Son centre-ville historique mérite de s’y attarder en flânant dans les rues, à une terrasse ou en poussant la porte de certains monuments. Bref, une belle pause avant de s’élancer sur un beau périple sportif.

Thonon-les-Bains

 

Thonon-les-Bains

 

Thonon-les-Bains

 

Thonon-les-Bains

Thonon-les-Bains n’est pas seulement une agréable ville baignée par le Léman, c’est aussi le point kilométrique zéro de la route des Grandes Alpes. Projetée dès les années 1900 par le Touring club de France, la route des « Grandes Alpes » avait pour but de relier les vallées alpines du Nord au Sud. Elle a également permis la création d’une ligne de bus de la compagnie PLM en lieu et place d’une liaison ferroviaire beaucoup trop coûteuse. Depuis, de très nombreux cyclistes s’élancent sur cet itinéraire de sept-cent-vingt kilomètres reliant Thonon à Nice. Moi-même, l’année dernière, j’ai suivi une grande partie de son parcours sur ma randonnée Alpine Thonon-Antibes. Pour ceux qui voudraient s’élancer depuis ce point, il vous faudra vous rendre devant l’hôtel de ville, vous ne pourrez pas le manquer. Pour les randonneurs, ce point kilométrique zéro correspond également au point zéro du « GR5 Alpes ».

KM 0 Grande roue des Alpes

Etape 1 Thonon – Visp

Réveillés de très bonne heure par les bruits dans l’hôtel et en tout cas bien avant l’heure prévue, nous n’avons pas eu le souci de devoir courir, bien au contraire ! La nuit n’a pas été des plus reposantes en raison de la chaleur caniculaire qui règne sur la France depuis deux jours. La météo annoncée pour ce samedi, laisse espérer une belle journée ensoleillée mais très chaude. Nous avions donc prévu de nous élancer suffisamment tôt pour profiter de la relative fraîcheur matinale. Avec le recul, ce fut vraiment une sage décision, car passer la dernière difficulté du jour, le thermomètre est rapidement monté jusqu’à 41°C.

Cette première étape est une véritable étape marathon de cent soixante-douze kilomètres pour 2398 mètres de dénivelée positive qui va nous mener jusqu’au pied du col du Simplon. C’est aussi, ce qui a contribué au choix d’un départ matinal. Nous nous sommes donc élancés dès 08h40 en direction du Pas de Morgins. La sortie de Thonon fut une formalité, malgré les nombreux changements de direction.

Départ de Thonon-les-Bains

 

Départ de Thonon-les-Bains

 

 

Départ de Thonon-les-Bains

 

Sortie de Thonon-les-Bains

 

La première partie de cette étape consiste en une longue ascension d’environ soixante kilomètres jusqu’au pas de Morgins (1371) sur la frontière Franco-Suisse. Il s’agit ensuite de basculer vers la Suisse et de remonter la vallée glacière du Rhône jusqu’au pied du col du Simplon.

Pour égayer un peu le début d’étape, j’ai décidé d’aller chasser les cols du Grand Taillet et de Tréchauffé qui se trouvent à quelques coups de pédales du tracé officiel.

Col-du-Grand-Taillet_profil-ouest

Col-de-Trechauffe_profil

col du Pas de Morgins

Sitôt quitté Thonon, nous prenons la route D902. Le soleil encore rasant, s’élève petit à petit. L’air un peu frais permet à l’organisme de récupérer de la chaleur de la nuit. Ma progression est baignée par le bruit de la Dranse qui s’écoule parallèlement à la route. Cette douce mélodie rafraîchissante m’accompagne jusqu’à Bioge. Le revêtement routier est propre et rend bien, du coup la moyenne kilométrique s’en ressent et est relativement bonne malgré les arrêts imposés pour le reportage photo. Le passage du premier tunnel m’oblige à m’équiper de ma frontale pour renforcer l’éclairage du vélo. A Bioges, j’abandonne la D22 qui devait me mener tout droit sur le col du pas de Morgins, pour m’engager sur la D122 en direction de la Forclaz et le Col du Grand Taillet.

La montée sur le col du Grand Taillet est assez rapide malgré un début d’ascension assez pentu. Ma coach qui n’a pas vu le panneau du col du Grand Taiilet est partie en éclaireur en direction du Col de Tréchauffé. Aussi, c’est seul avec un selfie que j’immortalise mon passage au Grand Taillet. Mon Garmin en profite alors pour faire une pause. Voici, un impondérable dont je me serais bien passé. J’essaye de le relancer, mais il a décidé de tailler dans mon parcours du jour. En fait, il s’est totalement éteint et n’a pas enregistré mes données du début de parcours. A chaque redémarrage, il plante. Je choisi de poursuivre vers le sommet du col de Tréchauffé bien que je ne dispose plus du guidage. La montée vers le col de Tréchauffé étant assez bien signalé, il m’est assez facile d’atteindre son sommet sans risquer de me perdre. Arrivé au belvédère de Tréchauffé, je décide de faire une pause pour contempler la vue sublime sur le Léman et sa plaine. Après avoir commencé à emmagasiner quelques souvenirs, je poursuis mon ascension sur le Col de Tréchauffé que j’atteins sans difficultés. Après la traditionnelle photo, je m’élance dans la descente en direction d’Abondance, de Châtel puis du Pas de Morgins. Tout en roulant j’essaye de relancer mon GPS qui daigne enfin repartir. Mais j’ai irrémédiablement perdu toutes les données depuis Thonon-les-Bains. Ma déception, s’atténue à la vue des paysages qui sont de toute beauté. La température monte progressivement, tout en restant acceptable.

Vers Bioges

 

La Dranse

 

Vers Bioges

 

Vers le Grand Taillet

 

Le col du Grand Taillet

 

Belvédère de Tréchauffé

 

Belvédère de Tréchauffé

 

Col de Tréchauffé

Châtel étant le premier point de contrôle obligatoire, nous en profitons pour faire une petite pause boisson. C’est l’occasion de retrouver mon traditionnel diabolo menthe. Je sais, les puristes vont me dire que ce n’est pas bon pour l’hydratation mais ça me fait plaisir, donc je garde c’est instant de fraîcheur qui par ailleurs n’a jamais porté préjudice à mes progressions montagnardes.

Châtel

 

Châtel

 

Châtel

 

Vers le Pas de Morgins

Vu la longueur de cette première étape, nous décidons de repartir assez rapidement vers le pas de Morgins. Le but n’étant pas de courir, car nous prenons malgré tout notre temps en profitant de l’instant présent et des paysages, mais il faut aussi essayer de tenir le timing pour ne pas arriver trop tard sur Visp. Donc sitôt le diabolo menthe avalé je repars promptement vers la Suisse. La montée vers le Pas de Morgins est agréable. La route reste belle et large. La circulation n’y est pas intense, Si bien que la montée sur le col m’a semblé assez rapide et en tout cas bien plus courte qu’annoncée. Avant de quitter la France, je voudrais féliciter mes collègues cyclistes qui ont parcourus ces mêmes cols tout au long de l’été, car contrairement aux années précédentes je n’ai vu aucun déchet sur le bord des routes menant aux cols. Continuez comme cela : Ne jetez rien et ramenez vos déchets dans vos poches.

Le Pas de Morgins

 

Le Pas de Morgins

 

Le Pas de Morgins

 

Vers Monthey

 

Après la traditionnelle photo sous le panneau du col, nous franchissons la frontière administrative. Nous voilà en Suisse ! Nous ne reverrons la France que dans plus de trois semaines. J’attaque la descente vers la vallée, dites vallée glacière du Rhône. Le Rhône qui prend sa source dans le glacier du même nom à l’extrémité orientale du Valais se jette ensuite dans le lac Léman pour s’écouler ensuite vers la méditerranée.

La descente sur Monthey est agréable. De belles courbes, pas trop serrées. Un revêtement excellent et surtout une vue sublime sur la vallée que l’on domine pendant de longues minutes. Nous sommes samedi, à Monthey c’est le jour où mes collègues Suisses ont décidé de réaliser des démonstrations des désincarcérations et de secours routier au centre du village. Du coup nous sommes détournés de notre itinéraire initial et le plus direct. Tel un pigeon voyageur je me guide à l’instinct, nous retrouvons enfin notre route après avoir tournicoté en évitant les sens interdits et les rues barrées. Nous reprenons notre route en direction de Martigny qui sera rejoint  quarante-six minutes plus tard. Nous virons alors à gauche direction Sion/Brig. La route est une grande ligne droite de presque quatre-vingt kilomètres jusqu’à Visp. Elle chemine entre les vergers et les vignes. Si au début mon allure était soutenue avec une moyenne à plus de trente kilomètres par heure. J’admets avoir baissé en rythme sur la fin sous l’effet de la chaleur. Sans compter que par deux fois, il m’a fallu contourner deux tunnels interdits aux cyclistes en empruntant des routes plutôt pentus. Nous arrivons à Visp aux alentours de 17h30. Marqué par les premiers coups de soleil et les fortes chaleurs.

vers Monthey

 

 

Vers Visp

 

Vers Visp

 

Visp

Notre premier séjour en Suisse, est pour nous une découverte, une très agréable découverte. La Suisse, est un véritable paradis pour cyclistes ! Les infrastructures routières sont majoritairement équipées pour accueillir en toute sécurité les cyclistes. De très belles bandes pistes cyclables délimitées par des pointillés jaunes nous ouvrent les bras. Le revêtement y est généralement de bonne qualité et aucun déchet n’y traîne.

Vers Visp

Mais la Suisse est avant tout un pays où tous les usagers de la route semblent respecter la réglementation et surtout se respecter entre-eux. Pour faire simple, si vous être en vélo en ville et que la voie de circulation n’est pas suffisamment large pour permettre aux automobilistes de doubler et bien les Suisses restent derrière vous, sans coup de klaxon, sans insulte ou geste déplacé et sans tentative de passage en force en vous serrant le long des trottoirs. En France et notamment en région parisienne c’est tout l’inverse.

Beaucoup de Français se moquent des suisses avec le fameux « Y a pas le feu au lac » mais en tout cas ce qui semble être une certaine nonchalance, semble surtout la sommes de valeurs que nous Français avons beaucoup perdu (patience, tolérance, politesse, respect…). Et si en France la règle de la transgression routière est devenue un mode de vie, générant stress et conduite de primate, en Suisse j’ai roulé en toute sécurité et sérénité. C’est peut-être pour cela d’ailleurs que le nombre de morts sur les routes par habitant est deux fois moins important en Suisse qu’en France. Certains me diront que ces même Suisses, sont ceux qui roulent à tombeau ouvert sur les autoroutes françaises, comme quoi il est possible de s’adapter aux conditions de circulation locales.

Cette première étape s’achève donc à Visp ou Viège selon la langue retenue, après plus de cent soixante-douze kilomètres de progression. Dans mon précédent article, j’avais évoqué un projet d’innovation technologique. Et bien le voici ! Il s’agit d’une représentation en trois dimensions de mon parcours du jour, amputé malheureusement des premiers kilomètres en raison du plantage de mon GPS, Vous qui regardez quelques épreuves du tour de France, vous reconnaîtrez sans doute cette façon de présenter un parcours.

Etape 2 Visp-Locarno

Avec cette étape, je rentre dans le vif du sujet. Les cols vont dorénavant s’enchaîner et les étapes se durcir. Mais c’est aussi pour cela que je me suis élancé sur cette nouvelle aventure.

Notre première soirée à VISP a été assez chargée. Après une remise en condition et un bon repas. Il m’a fallu en effet me lancer dans une opération de contrôle et de réinitialisation de mon GPS. J’ai ensuite essayé de rédiger mon premier article que j’ai dû interrompre en raison du niveau d’énergie de la batterie sérieusement entamée par la maintenance du GPS. L’extinction des feux est intervenue bien après vingt-trois heures. La nuit a été très chaude. La canicule semble avoir franchi la frontière et comme la chambre n’était pas climatisée et qu’au pied de l’hôtel se trouvaient de nombreux bars, nous avons dû dormir dans un sauna les fenêtres fermées pour éviter le bruit de la rue. Aussi, nos esprits sont un peu embrumés au départ de cette deuxième étape.

Nous nous élançons à 9h49. Cette seconde étape commence par un tronçon assez plat de plus de six kilomètres jusqu’à Brig. La traversée de Brig nécessite de rester vigilant et de ne pas suivre les panneaux indicateurs, mais bien le tracé entré dans le GPS. Au centre-ville, nous virons à droite sur Neue Simplonstrass, nous sommes alors au pied du col du Simplon qui culmine à deux milles cinq mètres.

Départ de Visp

 

En route pour Brig

 

En route pour Brig

 

Ne pas prendre la route nationale pour le Simplon

 

En route pour Brig

Brig

Brig

La température est déjà au-dessus de vingt-quatre degrés. Passés les deux premiers kilomètres, la pente s’élève sérieusement. Heureusement les paysages sont de toute beauté et font oublier la dureté de l’effort. Je quitte la nationale 95 et monte par une petite route parallèle. L’ascension est plus tranquille par cette route, seul le bruit de l’important trafic sur la route nationale m’accompagne dans ma progression. La première partie de la montée chemine au milieu des prairies sur une route dégagée exposée aux ardeurs du soleil. Mais assez rapidement, la forêt reprend ses droits et les arbres apportent des passages ombragés. Malheureusement, l’ombre ne permet pas de faire baisser la température. Je croise quelques groupes de randonneurs Nous échangeons des bonjours dans différentes langues et parfois quelques encouragements.

Col Simplon

Montée du Simplon depuis Brig

 

Montée du Simplon depuis Brig

 

Montée du Simplon depuis Brig

 

Montée du Simplon depuis Brig

 

Montée du Simplon depuis Brig

 

Montée du Simplon depuis Brig

 

Montée du Simplon depuis Brig

Après plus de sept kilomètres d’ascension, je rejoins la route 95. La circulation y est par moment soutenue mais c’est encore acceptable. Mais du coup, la pente s’adoucit un peu et permet de faire remonter la moyenne d’ascension d’autant que le revêtement rend bien. J’atteins le col du Simplon après deux heures et quarante-quatre minutes depuis mon départ de Brig. Après trente kilomètres dont vingt et un d’ascension je suis encore en forme et prêt à m’élancer en direction de Gondo et de la frontière Italienne.

Montée sur le Simplon

Montée sur le Simplon

Montée sur le Simplon

Montée sur le Simplon

Montée sur le Simplon

Montée sur le Simplon

Arrivée sur le Simplon

 

Le Simplon

La descente du col du Simplon est assez roulante et va bien au-delà de la frontière italienne que je passe sans encombre. Un peu avant Roledo, je suis dévié pour éviter la Galleria Montecrevola qui est interdite aux cyclistes. Je perds alors le contact avec ma coach préférée, d’autant qu’avec le changement de pays, il m’a fallu relancer mon téléphone portable pour qu’il puisse se connecter au réseau italien.  Nous ferons jonction un peu avant la Galléria Paioesco en direction de Santa Maggiore sur la SS337.

Descente vers l'Italie

Descente vers l'Italie

Descente vers l'Italie

Descente vers l'Italie

Descente vers l'Italie

Descente vers l'Italie

Descente vers l'Italie

Santa Maggiore, étant un point de contrôle, nous faisons relâche pour nous restaurer et avaler un petit latte macchiato ou un cappuccino. Ma fidèle coach ne semble pas au mieux. Nous repartons en direction de Locarno et du Lac Majeur qui sera l’étape du soir. Mais avant cela, j’ai une dernière difficulté à gravir.  Ainsi, à Malesco, je quitte la SS337 qui est la route la plus directe pour rejoindre Locarno et je m’engage sur la SP75. A mi- pente, après un échange avec ma coach nous convenons que je finisse seul cette ascension. Je  laisse donc ma coach partir en éclaireur vers Locarno et notre hôtel du soir. Mais, si j’avais su, je l’aurais laissé partir dès Malesco, car la route sur l’autre versant va devenir de plus en plus étroite avec des portions où la largeur permet le passage d’un seul véhicule. J’arrive rapidement au sommet de la dernière difficulté du jour. Je m’engage dans la descente, que je fais en partie avec un scooter et une moto qui descendent aussi vite que mois. Outre le bruit, c’est surtout les odeurs des gaz d’échappement qui me gênent le plus. Ce désagrément me conduit à lever le pied afin de me laisser distancer pour respirer un air un peu plus acceptable.

En route pour Locarno

En route pour Locarno

En route pour Locarno

A la sortie de Cannobio, le Lac majeur apparaît comme un trésor dans un écrin de montagne ! Avec les trente-huit degrés ambiant, sa vue lumineuse est rafraîchissante. Je n’ai qu’une envie, m’y tremper les pieds ! Son apparition annonce également la fin de cette deuxième étape. Au loin, les faubourgs de Locarno apparaissent blottis au pied des massifs montagneux. Je m’élance pour les seize derniers kilomètres de l’étape. La route SS34 chemine sur les rives du lac, Bien que ma moyenne oscille autour de trente kilomètres par heure, je savoure cette promenade au bord du lac. A Piazzo Vlamara, je quitte l’Italie pour entrer de nouveau en Suisse. Lorcarno approche. A l’entrée d’un tunnel, je suis dévié sur une piste cyclable qui m’amène sur la Piazza Giuseppe Motta à Ascona. On se croirait en bord de mer, à droite le lac, à gauche les terrasses de café au centre une foule joyeuse d’enfants qui jouent, de familles en promenade et de joggeurs. Perdu au milieu, je cherche mon chemin. De prime abords j’avais l’intention de suivre ma route le long du lac, mais celle-ci se termine en impasse. Je suis donc les indications de mon GPS après de longue minutes me voici arrivé au pied devant l’hôtel.

Le lac majeur

 

Le lac Majeur

 

Le lac Majeur

 

Après une remise en état du vélo et du cycliste, nous nous sommes accordés une petite séance de récupération dans la piscine de l’hôtel.

Etape 3 Locarno – Chiavenna

Se lever en montagne avant le soleil offre toujours des images magnifiques et des souvenirs impérissables, jugez-en par vous-même :

Levé de soleil sur Lorcarno

Levé de soleil sur Lorcarno

Levé de soleil sur Lorcarno

Levé de soleil sur Lorcarno

Levé de soleil sur Lorcarno

Levé de soleil sur Lorcarno

Levé de soleil sur Lorcarno

Levé de soleil sur Lorcarno

Pour cette troisième étape, deux difficultés sont au programme, le Passo del San Bernardino et le Splügenpass. Une belle journée s’annonce.

Passo di San Bernardino

Passo del Splugen

Il est 9h15 lorsque je m’élance depuis Lorcarno. Si l’ascension du Passo del San Bernardino débute officiellement à Lostalo, pour y parvenir, il me faudra parcourir soixante-douze kilomètres depuis Locarno. En raison de la chaleur annoncée pour la journée, je décide de partir devant et laisse ma coach flâner dans Locarno afin qu’elle récupère un peu.

Départ de Locarno

Départ de Locarno

Locarno

Locarno

Locarno

Locarno

Locarno

Locarno

Locarno

Locarno

La sortie de Locarno se fait sans encombre. A partir de Roveredo, le paysage devient plus verdoyant, je laisse l’urbanisation derrière moi et entre dans la vallée. Au début la pente est assez douce. Je trouve quelques fontaines pour compléter mes bidons. La température est de plus en plus élevée.

Moesa

Roveredo

Route 13

Route 13

Ma coach me rejoint à hauteur de Merosco. Elle est ravie de sa visite de Locarno. Elle semble un peu plus en forme et tout cas cette pause au bord du lac Majeur semble l’avoir ragaillardie. Je profite de notre jonction pour me restaurer presque au pied du Château qui domine l’autoroute et le parking. Mon GPS en profite pour m’abandonner. Je rage ! J’ai encore perdu toutes mes données depuis le départ. Il en sera ainsi jusqu’à la fin de l’étape. J’arrive à le relancer, mais régulièrement il s’arrête de nouveau. Cet impondérable m’empêche de me concentrer sur mon environnement immédiat. Et je ne vois pas les vilains petits moutons blancs qui commencent à bourgeonner sur les sommets. J’y prête d’autant moins l’attention que la température ne baisse pas et que le ciel reste majoritairement bleu.

Del Castello de Mesocco

La pause à Mesocco

 Santa Maria de Mesocco

Soazza depuis Mesocco

Nous repartons ! Passé masocco, la pente s’élève plus sévèrement et la route devient de plus en plus sinueuse. La vue sur la vallée est somptueuse. Depuis Castione ma progression se fait sous le tintamarre de l’autoroute A13 toute proche et parfois moins d’une dizaine de mètres nous séparent. Parfois, je passe en-dessous, parfois au-dessus, les tracés s’enlacent pendant de très longs kilomètres. A l’approche de Salvanei. Le ciel s’assombrit sérieusement.

Le plan Giacomo

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Les premières gouttes me surprennent à l’entrée de San Bernardino. Je poursuis mon ascension en direction du col. Le tonnerre gronde, la pluie redouble. Ma veste de pluie prend du service. Plus la pluie tombe, plus je m’enferme dans ma bulle et ne pense plus qu’à monter. J’atteins enfin le col sous un déluge. Les conditions météorologiques ne nous permettrons pas de profiter du panorama autant que nous le voudrions.

Le déluge au San Bernardino

Le Passo San Bernardino

Le San Bernardino

Le lac du San Bernardino

Les sommets du Passo San Bernardino

Le troupeau du San Bernardino

Compte-tenu des conditions, nous ne nous attardons pas sur le San Bernardino, et nous élançons vers le Splügenpass. La pluie ne cesse pas. Ma coach n’est pas au mieux. A l’approche du village de Splügen la pluie redouble, pas vraiment de l’orage, mais la visibilité est de plus en plus réduite. Je m’équipe en conséquence et commence l’ascension. Je croise au pied du col un groupe de jeunes, une colonie vraisemblablement, malgré leurs équipements, ils sont trempés. Je monte enfermé dans ma bulle. Par moment le revêtement goudronné n’existe plus, mais l’adhérence reste bonne. Plus je monte plus la visibilité se réduit, j’allume les feux sur mon vélo, mais il n’y a quasiment pas de voiture. Je progresse dans les nuages, la température s’effondre. De plus de trente-trois degré à Lorcarno, nous sommes passés en-dessous des cinq degrés Celsius au sommet de Splügenpass. Malgré ma tenue, je suis un peu frigorifié. Ma coach préférée n’est vraiment pas bien. Compte-tenu du brouillard et des conditions climatiques, je la vois mal assurer la descente sur Chiavanna situé à un peu moins de trente kilomètres de là. Contrairement à mon habitude, je prends la décision de poser le vélo et de prendre le volant pour la descente sur notre ville étape.

La montée du Splügenpass

La montée sur le Splügenpass

Route sans revêtement sur le Splügenpass

LE déluge sur le Splügenpass

Le Col du Splügenpass

La rontière Italienne au Splügenpass

Le Splügenpass dans la brume

Enfin au col

Etape 4 Chiavenna – Livigno

Une aventure sportive, telle une randonnée Alpine Thonon-Trieste, est une entreprise qui comportera toujours des difficultés, une part d’inconnu mais aussi beaucoup d’expériences extraordinaires. On aura beau essayer de tout prévoir, de tout planifier, il y aura toujours l’impondérable qui survient. Le grain de sable qui vient tout enrayer. Pour cette nouvelle étape, je dois prendre une décision : continuer ou m’arrêter. La nuit n’a pas été bonne pour ma coach. Elle a très peu dormi. Son traitement ne fait pas encore effet. Elle insiste pour que je continue, mais je sais bien que repartir sera plus difficile pour elle que pour moi. Et sincèrement je ne la vois pas franchir cette nouvelle étape dans de bonnes conditions. Et comment rouler sereinement, si je passe mon temps à m’inquiéter pour elle ? Nous constituons un binôme indissociable, une équipe ! Et une équipe doit avancer de concert, il est donc 09h30 lorsque je prends ma décision définitive : J’arrête ! Étrangement, je pense que la déception est plus grande pour elle que moi. En fait, depuis la veille je m’interroge sur sa capacité à pouvoir continuer, j’ai donc eu le temps de me résigner au cas où. Et j’en suis venu à me dire que si arrêter est une déception personnelle, je n’ai pas le choix, ni le droit de lui imposer des efforts de concentrations et de conduite en montagne alors qu’elle n’est pas du tout en forme. Il nous reste à prendre une dernière décision : rentrer en France et abandonner nos projets de séjour à Trieste et Venise, ou continuer. Ma coach préférée décide de continuer et de voir l’évolution de son état de santé. D’autant que tous les hébergements sont réservés et que nous n’avons donc pas de contrainte.

Cet arrêt n’est pas un échec, juste un report du projet. Je repartirais c’est sûr, peut-être même dès 2017. Pour l’heure du statut d’aventure sportive, notre séjour transalpin s’inscrit dorénavant sous le régime du tourisme et de l’exploration culturelle.

1er septembre : ascension du Passo Palade

Ma coach va un peu mieux, je peux donc organiser quelques escapades cyclistes. Aussi, en ce premier jour de septembre, comment résister au Passo Palade qui me tend les bras. Je m’élance donc à 6h50 pour une très belle et sympathique ascension. Le soleil n’est pas encore levé sur Cermes. Rapidement je me retrouve tout seul dans la montée. La circulation est quasi nulle. L’ascension est bucolique et paisible. Elle n’est pas bien difficile avec un peu plus de 6 % de pente moyenne. Aussi les vingt kilomètres sont parcourus en 1h57 arrêts photographiques compris. Je serais donc de retour sur Cermes pour le petit déjeuner.

Sortie de Cermes

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La Passo Palade

Le Passo Palade

La Passo Palade

2 septembre : ascension des Passo Gardena, Passo Sella, Passo Pordoï et du Passo Campolongo.

Etre dans les Dolomites sans s’essayer sur quelques cols eût été dommage. Notre arrivée en fin de matinée à Colfosco était une belle opportunité qu’il ne fallait pas gâcher. D’autant que depuis Colfosco, il est très facile d’enchaîner quatre cols sur une boucle de plus de cinquante-cinq kilomètres. Cette situation géographique de Colfosco est connue des cyclistes locaux, aussi, lorsque je m’élance pour ma sortie du jour, je croise deux cyclistes italiens qui ont le même objectif : enchaîner les passos Gardena, Sella, Pordoï et Campolongo.  Nous roulons donc de concert. Je les perdrais après le Passo Campolongo.

La montée sur Passo Gardena depuis Colfosco est assez courte. Tout au plus sept kilomètres et trois cents mètres. Elle permet de profiter des paysages et des sommets environnants. Bien que nous soyons dans les Alpes, les sommets semblent comme arasés par le temps. La vue est sublime et je ne m’en lasse pas. L’avantage du vélo, c’est que la vitesse d’ascension permet de profiter du spectacle pour peu qu’on lève la tête. J’atteins assez rapidement le Passo Gardena. Le temps de réaliser quelques photos, je m’élance dans la descente en direction du Passo Sella.

La montée sur la Passo Gardena

Montée sur Passo Gardena

Les sommet du Passo Gardena

Les sommets de Passo Gardena

La Vallée vers Colfosco

Passo Gardena

Passo Gardena

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La jonction entre les SS242 et 243 marque le départ de l’ascension sur le Passo Sella qui culmine à deux mille deux cent quarante mètres d’altitude. L’ascension du Passo Sella n’est guère longue et n’excède pas les six kilomètres. Dans les premiers hectomètres de l’ascension, comme il en a maintenant l’habitude, mon GPS me lâche. N’ayant guère de chances de m’égarer d’ici le pied du Passo Pordoï, je prends le temps pour essayer de le relancer. C’est vraiment agaçant, car une fois de plus j’ai perdu toutes mes données. Et je n’arrive pas à contacter la société Garmin pour résoudre le souci. Comme l’ascension précédente, les paysages sont de toute beauté, ce qui rend la montée des plus charmantes. Sitôt arrivé au sommet et compte-tenu des nuages qui commencent à apparaître, j’entreprends la descente en direction du pied du Passo Pordoï.

Passo Sella

Passo Sella

Passo Sella

Passo Sella

La descente est comme la montée, sublime ! Le spectacle minéral est exceptionnel. Moi qui apprécie les descentes rapides, j’avoue cette fois avoir fait usage plus que de coutume des freins pour profiter des moindres instants. Les Dolomites se dégustent !

La descente du Passo Sella

La montée sur le Passo Pordoï avec ses sept kilomètres est le moins pentu des quatre cols du jour. La route chemine dans une belle forêt de mélèzes à la cime desquels émergent par moments les sommets environnants. Mes deux compères italiens m’accompagnent toujours. La montée est agréable, malgré les nuages qui s’accumulent. Une fois au sommet je ne traîne pas trop et m’élance vers Arabba. D’autant que le col est particulièrement fréquenté et bruyant ce qui tranche avec le calme de la montée.

Montée du Passo Pordoï

Montée du Passo Pordoï

Montée du Passo Pordoï

Le Passo Pordoï

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La descente du Passo Pordoï en direction d’Arabba est particulièrement encombrée. De nombreux camping-cars réduisent les possibilités de vitesse, il y a des axes routiers qui sont plus encombrés que d’autres, il faut s’y faire et l’admettre. Passé Arabba, j’attaque l’ascension de la dernière difficulté du jour, le Passo Campolongo. L’ascension est agréable, d’un côté la vallée et les sommets environnants, de l’autre le flanc de montagne avec sa forêt de mélèzes. Au sommet du col, un de mes deux compères se propose pour réaliser la photo sous le panneau. Nous nous séparons ainsi, je m’élance dans la descente et eux s’éternisent au sommet.

La montée du Passo Campolongo

La montée du Passo Campolongo

La montée du Passo Campolongo

20160902_160550Le retour sur Colfosco est assez agréable. La traversée de Corvara n’est pas très compliquée et plutôt charmante. Je retrouve ma coach pour une randonnée autour et dans Colfosco. Là s’arrête mon aventure cycliste 2016 entre Thonon et Trieste.

Sans nul doute nous reviendrons sur ce parcours magnifique, en 2017, ou plus tard mais nous reviendrons. Maintenant direction Trieste et Venise pour un agréable séjour au bord de l’Adriatique de près de quinze jours.

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