La Ridley Granfondo Vosges 2018, la naissance d’une belle épreuve…

Classé dans : Non classé | 0

Depuis quelques années, le cyclosportif que je suis, constate la disparition régulière d’un certain nombre d’épreuves soit par manque d’intérêt des participants, soit par manque de bénévoles pour organiser les cyclosportives ou reprendre le flambeau d’équipes usées par le temps. Aussi, lorsqu’une nouvelle épreuve de montagne apparaît au calendrier cela attire l’attention ! Et lorsque le parcours est en plus séduisant, il devient tentant de contribuer à la réussite de cette nouvelle aventure. Une nouvelle épreuve c’est un peu comme une naissance ! Il faut l’aider à venir au monde et l’accompagner pour la faire grandir. Aussi, quand je me suis inscrit sur les épreuves 2018 du Grand trophée, mon attention a de suite été attirée par la première édition de la Ridley Granfondo Vosges. J’y ai vu un beau challenge qu’il ne fallait pas manquer. Et surtout, il me semblait intéressant d’encourager cette belle initiative par une présence nombreuse. Je ne le regrette pas !

Cette première édition de la Ridley Grandondo Vosges était d’autant plus particulière, que Nathalie s’est inscrite sur la « Randosportive » qui présentait une distance de soixante-huit kilomètres pour mille cinq-cent mètres de dénivelée positive.

Aussi, nous avions fait le choix d’arriver deux jours avant la course afin de profiter du samedi pour d’une part reconnaître le parcours de la Randosportive et d’autre part réaliser une séance déblocage sitôt les dossards retirés. La reconnaissance fût des plus instructive pour Nathalie. Elle lui a notamment permis de reconnaître le tracé du parcours et d’appréhender le profil des deux cols à franchir…

Ce dimanche 20 mai 2018, le soleil est plutôt frais avec seulement sept degrés Celsius. Aussi, le coupe vent s’impose très rapidement pour l’échauffement et les manchettes seront quasi obligatoires sur une bonne partie de la matinée. Le départ du parcours Granfondo est donné à 8h05 sur la route menant au col des Feignes. Du coup le peloton s’élance au train vers ce cols situé près de trois kilomètre plus haut. J’apprécie ces départs en pente, car il est plus facile de suivre le gros du peloton.

Passer le col des Feignes nous basculons dans la descente vers la Bresse. Le peloton reste groupé et la sélection ne s’est pas encore faite lorsque les premières maisons de La Bresse apparaissent. Nous bifurquons ensuite à gauche sur la route de Planois en direction de Presles et du col de la Croix des Moinats. La montée apparaît abrupte après la belle descente vers La Bresse. Je ne lâche rien et semble plutôt en jambe ! L’ambiance au sein du peloton est plutôt joyeuse. Ça discute, ça rigole et ça grimpe calmement. Il faut dire que le programme du jour est assez copieux pour la première épreuve de montagne de la saison !  A Presles, nous bifurquons de nouveau à gauche sur une route en dénivelée négative en direction de Saulxures-sur-Moselotte. La route est étroite et certains virages sont particulièrement serrés. Je suis peut-être trop confiant, mais au bas de la descente dans un virage à gauche je n’arrive pas à freiner comme je le souhaite et fait un tout droit pour éviter la chute. Je viens d’apprendre à mes dépends que l’on ne change pas ses patins de frein juste avant une course, mais quelques sorties avant pour que les patins se fassent et que le freinage soit efficace ! Première et dernière alerte, je ne commettrais plus cette erreur de débutant. Je repars dans la belle montée vers le col des Hayes. C’est la premier grosse difficultés du jour. Les pourcentages s’envolent , 9, 11, 12 %… les jambes brûlent sous cet effort inattendu. Si le col de la Croix des Moinats n’a pas créée la traditionnelle sélection par l’arrière, cette dernière se met en place dès les premiers gros pourcentages du col des Hayes. Des spectateurs avisés et biens matinaux nous encouragent : « encore deux cent mètres et ça bascule ! ». Effectivement, le sommet est proche. Nous basculons alors dans une descente technique d’environ quatre kilomètres qui nous emmène dans les faubourgs de Saulxures-sur-Moselotte. Par prudence j’évite de prendre trop de vitesse, le temps que mes freins se fassent un peu. Le parcours nous laisse peu de répit ! Dès Saulxures-sur-Moselotte la route s’élève de nouveau sur environ cinq kilomètres en direction du col de Morbieux. La route en forêt est agréable. Il n’y a pas véritablement de groupe constitué. Nous roulons plutôt en file indienne sans qu’il soit possible d’apercevoir clairement la tête du groupe. Certains doublent, d’autres s’arrêtent comme pour attendre quelqu’un. La pente moyenne du col de Morbieux s’élève à un peu plus de six pour cent. C’est une belle montée qui n’est pas non plus exténuante. Au vu des difficultés qui s’enchaînent, je soigne particulièrement mon alimentation ! D’autant que depuis mes déboires sur la Bourgogne Cyclo, j’ai abandonné mes traditionnelles barres énergétiques pour les gels de la marque SIS et cela semble porter ses fruits.

Passé le sommet du col de Morbieux, nous nous engageons dans la descente vers Ramonchamp et le premier ravitaillement du jour. Je ne prends pas de risque et complète mes bidons. Dès la Moselle franchie, nous repartons à l’assaut des sommets et notamment du col du Mont de Fourche. La montée est agréables, faite de parties boisées, de prairies et d’alpages. Nous laissons le Fort de Rupt sur notre gauche et poursuivons notre progressions en direction du Girmont-Val-d’Ajol que nous laissons sur notre droite. Les côtes de la colline et le col du Mont de Fourche sont franchis, mais nous n’en avons pas encore fini avec la difficulté car la monté de Faings se dresse devant nous avec ces quelques « raidars ». Au sommet nous pouvons enfin basculer dans la descente en direction de Val-d’Ajol et du deuxième ravitaillement du jour. Un peu de pain, de fromage et une demi banane me voilà rassasié et prêt à repartir.

Dans la remontée en direction de Xertigny via Plombière-les-bains, notre progressions est ralentie par un bon vent défavorable. J’intègre un petit groupe de cinq éléments et me bats avec l’avant dernier concurrent qui n’arrive pas à bien se positionner dans l’éventail qui se forme. Trop à l’arrière du concurrent qui le précède, il prend trop de vent latéral et fait de gros efforts pour essayer de se maintenir dans les roues. Son coupe vent bien trop grand claque au vent. Il décroche et moi avec. Je passe devant profite d’un court faux plat descendant en forêt pour produire l’effort nécessaire et rentrer sur le groupe en ramenant le collègue qui n’a toujours pas compris et qui reste toujours trop derrière moi alors qu’il devrait se positionner sur ma gauche pour se protéger du vent latéral qui vient de la droite. Il décroche définitivement en râlant. Le bruit de son coupe vent qui claque au vent s’éloigne peu à peu pour devenir imperceptible. La côte « Les Terres Vidées » est avalée à plus de quinze kilomètres par heures. Passé Xertigny nous prenons à droite. Nous devrions être vent de face mais la descente et le cheminement sinueux de la route limite l’effet de son souffle.

Peu avant Hadol, la route s’élève de nouveau et chemine en forêt. Tout est vert et calme. A la forêt succèdent les prairies, puis de nouveau la forêt. Le parcours pourrait être bucolique, cependant les côtes et difficultés s’enchaînent. Alors que nous avons laissé Hadol derrière nous, nous voici dans la montée des étangs qui nous amène sur le village de La Racine. Mon groupe s’est un peu éclaté dans la montée. Je récupère un peu et avale un gel avant la montée sur le Pas de l’Âne. Cette ascension est en fait une succession de montée entrecoupée de très courtes descentes. Le profil est un peu en dent de scie. La première portion consiste à franchir les cols de Raon aux Bois et de la Demoiselle puis de gravir la route du fort de Remiremont qui nous emmène enfin au « Pas de l’Âne ». Nous ne sommes pas encore au point le plus haut car la route continue de s’élever jusqu’à l’auberge de la Croisette d’Hérival à l’altitude côté sept-cent neuf mètres. La descente qui arrive est la bienvenue. J’en profite pour mouliner et récupérer un peu. Passer la nationale 66, nous voici partis pour un long faux plat montant qui va nous emmener à Vagney, En bon Briard du plat pays des plaines à blés et à betteraves, je retrouve ma pointe de vitesse sur le plat et rattrape quelques concurrents qui prennent ma roue. Après un long relais appuyé, je fais des appels du coude ou de la tête pour que l’on me relaie. Seule une concurrente accepte ma demande et prend quelques relais. Les autres restant bien au chaud dans les roues. Les premières maisons de Vagney apparaissent suivi quelques centaines de mètres plus loin du dernier ravitaillement. J’en profite pour prendre des nouvelles de Nathalie. Tout s’est bien passé, elle m’attend sur l’arrivée qui est située à quarante kilomètres de là. Mais entre elle et moi se dressent les deux dernières difficultés du parcours dont l’une des montée les plus exigeante de la journée : la montée sur le col du Haut du Tôt et ses longs passages à plus de 10%. Elle sera suivi par celle sur le col de la Grosse Pierre.

La montée de plus de six kilomètres sur le Haut du Tôt me prendra quarante-deux minutes. La fatigue est là et les gros pourcentages tapent dans les dernières réserves. La descente vite avalée nous amène à Menaurupt. Mais nous ne sommes pas encore au pied de la dernière difficulté car une dernière rampe nous barre la route vers Rochesson. Le changement de pente me coupe les jambes. Mais j’arrive à repartir après quelques dizaines de mètres difficiles. Rochesson annonce le dernier col, encore dix kilomètres d’ascension vers le col de la Grosse Pierre et je pourrais commencer à entrevoir la Bresse puis l’arrivée située dix kilomètres plus loin. Nous sommes encore nombreux à rouler de concert. De mon côté, la batterie de mon GPS commence à montrer des signes de faiblesse. Il reste moins de 15 % d’autonomie. Je croise les doigts pour que mon compteur ne me lâche pas avant la fin de l’épreuve. Cet incident technique me donne une motivation supplémentaire. En affichant uniquement le profil de pente, je me concentre sur mon coup de pédale que j’essaye de rendre le plus efficace possible. Je grimpe les dix kilomètres d’ascension en quarante-deux minutes et bascule enfin dans la descente vers la Bresse. La batterie affiche maintenant moins de dix pour cent d’autonomie.

Lorsque les premiers faubourgs de La Bresse se présentent devant moi, il me reste à franchir un long faux plat montant de deux à quatre pour cent sur dix kilomètres avant d’en terminer avec ce magnifique parcours. Je les franchis sous la forme d’un contre la montre individuel, car j’ai bien l’objectif d’arriver avant la coupure de la batterie du GPS. C’est chose faite, la batterie est à quatre pour cent lorsque je franchis la ligne d’arrivée. Au passage je bats deux records personnels sur ce dernier effort et améliore mon classement de quelques places. Je clos les cent soixante-treize kilomètres du parcours et les trois-mille six-cent trois mètres de dénivelée positive en sept heures cinquante-cinq minutes. Surtout, j’ai effacé mes soucis de malaise sur le vélo rencontrés sur la Bourgogne-Cyclo. Cette première édition de la Ridley Granfondo Vosges fut une belle course, je pense que j’y reviendrais.

Relive ‘La Ridley Granfondo Vosges’

Concernant Nathalie, elle clos les soixante-huit kilomètres et mille cinq-cent mètres de dénivelée positive en quatre heures et neuf minutes de temps de déplacement. Bravo à elle. A n’en pas douté, cette première expérience montagnarde devrait être suivi d’autres participations.

Laisser un commentaire