Chasse aux cols en Bigorre # Acte 2 première escapade dans les Baronnies des Pyrénées.

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« Les Baronnies des Pyrénées » sont l’une dix-sept régions naturelles des Hautes-Pyrénées. Ce joyau naturel s’étend sur vingt-sept communes situées au sud d’un axe reliant de Lannemezan à Bagnères-de-Bigorre. Les Baronnies se caractérisent par des paysages naturels et sauvages, de jolis villages blottis dans les vallées, des fermes sur les crêtes avec de nombreux troupeaux de vaches ou de brebis. Les panoramas de cette région naturelle se partagent entre des collines et montagnes arrondies boisées : le piémont pyrénéen, de belles falaises calcaires et de vastes pâturages. Onze jolis cols relient les différentes vallées du piémont. 

Si une chasse aux cols est une activité sportive à part entière, il faut savoir profiter de la beauté des lieux pour connaître ces brefs moments de ravissement lorsque des trésors naturels se dévoilent subrepticement au détour d’un lacet ou d’une trouée dans le couvert végétal. Aussi, j’ai décidé d’organiser cette chasse aux cols des Baronnies sur deux jours.

Panorama sur les Baronnies depuis la col des Palomières

Au cours de cette première chasse aux cols dans les Baronnies, j’ai fait le choix d’aller chercher les cols situés en périphéries de cette zone. Il s’agit notamment du Col des Palomières (FR-65-0810), du Pla de Couret (FR-65-0584), du Couret d’Asque (FR-65-0619), du Col de Coupé (FR-65-0732), du Col de Luquet (FR-65-0659), du Pas de Molère (FR-65-0525) avec une petite exception pour le Cot de Batserole (FR-65-0499) qui va me conduire presque au centre de cette belle région naturelle des Baronnies. 

Le Col des Palommières est l’une des portes d’entrée sur les Baronnies depuis Bagnères-de-Bigorre. C’est certainement le col le plus fréquenté des Baronnies. Carrefour stratégique pour les automobiliste et randonneurs, il offre un magnifique panorama sur les Baronnies qui s’étale en contre-bas. C’est un peu comme découvrir de loin un joyau avant de pourvoir rentrer dans le décor et l’explorer. Au départ de Bagnères-de-Bigorre, son ascension de presque six kilomètres débute au carrefour entre la D8 et la rue du 8 mai 1945. Une fois passé les dernières habitations de Bagnères-de-Bigorre, la route chemine dans la forêt de Gerde. Si la pente moyenne est annoncée à presque six pour-cent, certaines portions présentent une pente à deux chiffres.

En ce vendredi quinze mars, les nuages qui remontent dans un flux de nord vers les Pyrénées obscurcissent petit à petit le ciel bleu matinal et donne cette luminosité si particulière des ciels mitigés. Je profite en toute quiétude du panorama sur les montagnes enneigées, qui par moment se dégage sur ma droite à la faveur d’une trouée dans les arbres. Le Pic du Midi de Bigorre est encore totalement dégagé, mais cela ne devrait pas durer. J’atteins le sommet du col après vingt-sept minutes d’effort. Je suis seul face au panorama sur les Baronnies, pas un bruit ne vient troubler le calme des lieux. Je profite quelques minutes du panorama avant de m’élancer en direction de Banios. 

La descente sur Banios n’est pas très roulante. La petite route rend relativement bien, mais les nombreuses courbes en forêts me conduisent à rester prudent au cas où un véhicule monterait en sens inverse. Banios est un de ces petits villages paisible de fond de vallée. En ce milieu de matinée, il semble déserté par sa cinquantaine d’habitants. À la sortie du village, dans un lacet en descente, un bruit caractéristique et bien connu des cyclistes attire mon attention, je viens de connaître une crevaison franche. Nul besoin de chercher la roue concerner, le « guidonnage » de la roue avant me suffit ! Le flanc du pneumatique est coupé sur moins d’un centimètre et sur quelques millimètres l’entaille a perforé le flanc entraînant la crevaison. Rouler en autonomie en montagne nécessite de prévoir ce genre d’incident qui peut rapidement devenir handicapant. J’emporte donc toujours avec moi quelques rustines taillées dans un ancien pneumatique que j’insère entre la nouvelle chambre à air et la pneumatique. Ce dépannage permet de poursuivre ma route sans encombre.

Je repars en direction du Pla de Couret. Les paysages faits de collines verdoyantes sont agréables. Si les sommets alentours sont loin d’être acérés, la pente de ce petit col est assez sportive et laisse peu de place à la promenade bucolique. Le final est même plutôt pentu avec un bon seize pour-cent sur une bonne centaine de mètres. Je termine l’ascension tout à gauche en danseuse. Le ciel bleu à quasiment disparu, seules quelques petites touches azures subsistent par moments.

Je plonge en direction d’Asque. La pénombre s’installe petit à petit. Au centre du petit village d’Asque il existe deux itinéraires pour rejoindre le Couret d’Asque. Ils empruntent tous deux la départementale huit-cent vingt-six. À droite, par la route la plus courte ou à gauche par l’ascension la plus longue. J’opte pour cette dernière option. La montée est paisible. En sortie du village je laisse sur ma gauche l’église d’Asque avec son clocher-mur si particulier. Passé l’épingle à droite du Pla de l’Aygues située quelques hectomètres après la sortie du bourg, je vire à droite sur la départementale vingt-six. La pente se fait plus forte. Je laisse le village d’Asque en contre-bas sur ma droite et monte tranquillement sur le village de Couret et le col du Couret d’Asque que j’atteins assez rapidement. Le Panneau du col se trouve une dizaine de longueurs de vélo des premières bâtisses.

Je traverse maintenant le village d’Esparros. C’est de la Baronnie d’Esparros que provient le nom des Baronnies. Au XIIe siècle cette Baronnie s’étendait sur quatre communes : Esparros, Labastide, Laborde et Arrodets. La commune d’Esparros est également connue pour son gouffre de mille cinq-cents mètres de long et cent trente-sept mètres de profondeur. Chasser les cols dans cette belle région, c’est aussi voyager dans l’histoire et dans un environnement géologique particulier. Une belle incitation au voyage et à la découverte, pour l’heure je poursuis maintenant ma route vers le col de Coupé. Ce dernier isolé en pleine nature ne présente guère de difficulté. Je bascule alors dans la descente vers le rond-point de la D929A et laisse le col de Luquet derrière moi.

La remontée en direction de Lannemezan par la D929A ne présente guère d’intérêts. Cette route relie Arreau à Lannemezan. Elle est bien plus charmante depuis Arreau. Sur le tronçon où je me trouve il s’agit d’une route à forte circulation avec quelques camions. Aussi, à hauteur du village de Pénard, je quitte la D929A pour la D17 qui lui est parallèle et beaucoup plus calme. Je me dirige maintenant en direction de la petite ville thermale de Capvern que je traverse pour aller chercher le Pas de Molère. Aux coordonnées du col, il n’existe aucun panneau, seul le croisement entre la départementale cent trente-neuf et la route de Thilhouse matérialise l’emplacement du col. La route qui y mène chemine en forêt, aussi il est assez facile de passer au niveau du col sans s’en apercevoir. 

Passé le village de Molère « Moulin en gascon », je vire légèrement à gauche en direction du village de Benqué et m’engage dans une vallée bucolique de l’Arros qui chemine en forêt. Le Village de Benqué semble désert. Je pénètre maintenant vers le centre des Baronnies en direction du col de Cot de Batserole. La route est agréable, malgré le ciel qui s’obscurcit de plus en plus. Comme pour le col précédent l’emplacement du Cot de Batserole n’est pas matérialisé, seul le bip du GPS et le croisement des voies et chemins me permet d’identifier la position géographique du col. Le Cot de Batserole clôt ma chasse officielle aux cols du jour. Cependant, il me faut encore parcourir plus de vingt kilomètre dont près de dix en montée pour rejoindre Bagnères-de-Bigorre. Un peu avant Benquè, je reste sur la D14 et prends à gauche en longeant la rivière Arros. Au loin le château de Mauvezin domine sur son éperon rocheux. Le village d’Escaladieu marque le début de la longue remontée sur Bagnères. À la sortie du village se trouve l’ancienne Abbaye cistercienne de l’Escaladieu qui était autrefois une halte importante sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. J’en profite pour m’accorder une halte photographique et surtout gastronomique avec une barre amande/noix de cajou/pruneaux et noix de coco de fabrication maison.

Rejoindre Bagnères-de-Bigorre sera plutôt physique avec un bon petit vent contraire qui ne me quittera pas avant la fin de cette belle sortie. Cette première escapade en périphérie des Baronnies, m’a permis de découvrir ce joyau du piémont Pyrénées parfois ignoré des touristes mais qui mérite vraiment d’y passer quelques heures.

Je termine cette première chasse aux cols dans les Baronnies en moins de quatre heures avec un cumul de plus de soixante-quinze kilomètres et mille six-cent quatre-vingt-six mètres de dénivelée positive.

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