La Morvandelle 2019, ouverture de ma saison cyclosportive.

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Depuis sept ans, j’avais pris l’habitude lancer ma saison cyclosportive chaque premier dimanche de mars sur la « Jacques Gouin ». Mais en matière de pratique sportive, rien n’est immuable. Une blessure, un incident technique ou un problème pour l’organisation et tout peut être remis en cause. Il en fut ainsi de l’édition 2019 de la Jacques Gouin ! Reportée d’une semaine par l’organisation à une date où nous venions de prendre nos quartiers à Bagnères-de-Bigorre, il me devenait impossible de participer à l’édition 2019 de cette belle épreuve essonnienne. Aussi, c’est sur la seizième édition de la « Morvandelle » que ma saison cycliste 2019 s’est ouverte. 

J’ai toujours plaisir à venir sur la Morvandelle organisée par l’association « Aidons les enfants malades ». Son parcours exigeant est l’occasion de tester ma préparation hivernale. Et quel plaisir de revenir dans ce si beau Morvan, de retrouver ses paysages, le calme de ses routes et l’accueil chaleureux de Catherine et René de l’Eau Vive.     

À l’occasion de cette nouvelle édition, l’organisation nous a proposé une petite modification du parcours avec le retrait de la traversée de Childes et sa longue côte au profit de la route des curés et la départementale 985. Si le tracé a été modifié et rallongé de deux kilomètres, les difficultés sont restées identiques, les Monts Beuvray et Prénelay ainsi que le Haut-Folin constituent toujours les trois difficultés majeures du parcours. Venir les gravir chaque année en début de saison est devenu pour moi un rituel, un peu comme un pèlerinage sportif. M’y tester me rassure pour la suite de la saison !

Le départ du grand parcours fut donné à 12h58. Comme à l’accoutumé, il fut rapide et nerveux. Dès les premiers kilomètres les coups de freins brutaux ont animés le peloton. Si j’ai pu éviter une chute de justesse en m’engageant sur le bas côté, il n’en a pas été de même pour tous les concurrents. Quelques minutes après ce premier coup de semonce et à la faveur d’un nouveau coup de frein brutal, je me retrouve bloqué par la chute d’un concurrent. Le temps que nous puissions repartir, le gros du peloton a pris la poudre d’escampette. Son avance est telle qu’il est difficile de partir en chasse patates sans y laisser inutilement des forces. Je repars au sein d’un groupe d’une dizaine de concurrents dont quatre membres du vélo club de Pouilly-en-Auxois.

Ce fait de course m’incite à revoir ma stratégie. Puisqu’il est quasi impossible de revenir sur le peloton, autant mettre à profit cette Morvandelle pour préparer la suite de ma saison et notamment mes épreuves de longues distances. Je prends alors la décision de courir aux sensations en m’exonérant de la dictature du compteur, trop haut, trop bas, pas assez vite… L’objectif étant d’essayer de trouver un état de fluidité/performance qui devrait me permettre de progresser à bonne allure tout en étant efficace dans la gestuelle et économe dans l’effort en me concentrant sur les braquets et la technique. Je pourrais ensuite réaliser des comparaisons avec mes participations antérieures tant en termes de performances que d’état physique. Et analyser ce qui fonctionne le mieux en terme de performance et de ressenti de l’effort.

Je gravis ainsi le Mont Beuvray et je me sens très bien. Je subis beaucoup moins la pente que l’année précédente et si je ne suis pas mis dans le rouge, je ne me suis pas non plus fait distancer. Au final, je bascule plutôt bien dans la descente. Au passage, je lâche malgré moi, mes collègues du VCPA dont deux semblent un peu moins à l’aise dans la montée. Notre petit groupe explose ! Passé ce premier col, nous plongeons en direction de Larochemillay. La descente est assez rapide. Le temps gris laisse présager l’arrivée de la pluie, mais pour l’heure la route reste sèche et permet de lâcher les freins.

À partir de Larochemillay, nous poursuivons par un long faux plat, plutôt accidenté, de trente kilomètres et laissons derrière nous les villages de Millay, les Forges, Saint-Honoré-les-Bains et Préporché. Celui d’Onlay marque la reprise des ascensions. La pluie fait alors son apparition sous la forme d’averses de plus en plus soutenues. Je reste fidèle à ma décision. Je monte aux sensations et me retrouve souvent sur la plaque en jouant avec le dérailleur arrière. Je reprends quelques concurrents dans la montée sur le Mont Prénelay. Les sources de l’Yonne coulent à flot. Leur tumulte égaye ma montée et détourne mon attention de la pluie qui tombe par moment.

Je bascule seul et savoure les dix kilomètres de descente. Je mouline pour bien récupérer avant l’ascension du Haut-Folin. Le virage à droite en direction du hameau « le Chatelet » arrive rapidement. La pente se redresse brutalement. J’attaque la montée sur le Haut-Folin ! Le bourg du Châtelet semble désert. La montée se passe bien. Je ne ressent pas de fatigue excessive. Je me sens même facile par rapport à mes participations antérieures. Est-ce l’effet de mon stage dans les Hautes-Pyrénées ou de ma gestion aux sensations, il est trop tôt pour le dire. Mais je ne subis pas la pente et joue des dérailleurs pour conserver un travail musculaire le plus constant et le plus en souplesse possible. Je profite du dernier ravitaillement pour compléter un bidon. Alors que je repars, le plus rapide du VCPA arrive au ravito. Il me rattrape dans les derniers kilomètres de l’ascension, nous discutons un peu. Il s’arrête au sommet pour attendre ses coéquipiers. J’ai parcouru presque cent dix-sept kilomètres lorsque je bascule dans la descente du Haut-Folin. J’en ai fini avec les deux mille mètres de dénivelée positive.

La descente vers la ligne d’arrivée s’avère une fois de plus particulièrement technique. Les rigueurs de l’hiver et le travail des bûcherons ont rendu la route sale et abîmée. Il faut donc éviter les gravillons, les débris de bois et les nids de poules si l’on veut arriver sans encombre au bas de la descente. L’état de la route s’améliore nettement une fois rejoint la D179. Je mettrais vingt-trois minutes pour parcourir les seize kilomètres qui me séparent de la ligne d’arrivée.

Je termine cette première cyclosportive 2019 en 5h22′ et améliore mon temps de plus de quinze minutes par rapport à celui de ma dernière participation. Surtout, je termine en bien meilleure condition physique en ayant l’impression de n’avoir pas subi les difficultés. Ma première expérience de rouler aux sensations semble avoir était fructueuse. J’aurais peut-être pu essayer de monter plus vite dans certaines portions. Cependant, me concentrer sur mes sensations et ma technique semble plus productif que de se référer aux seules valeurs fournies par mon compteur. Je pense renouveler l’expérience sur la prochaine épreuve, la Bourgogne Cyclo.   

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