La Granfondo Vosges, deuxième édition…

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L’équipe s’agrandit pour affronter les cols Vosgiens…

L’année dernière, alors que nous quittions La Bresse-Hohneck après notre première participation en couple à la première édition de la Granfondo Vosges, nous nous étions promis, Nathalie et moi, de revenir sur la seconde édition de cette belle épreuve Vosgienne. Nous voulions retrouver le plaisir de rouler sur ses beaux cols exigeants à quelques heures de route de la région parisienne. Et nous pensons qu’il est également important pour les pratiquants de répondre présent lorsqu’un organisateur crée une nouvelle épreuve afin de lui assurer notre soutien et de permettre à ces nouvelles cyclosportives de pouvoir survivre quand beaucoup disparaissent. D’autant que cette belle et jeune épreuve est idéalement placée dans le calendrier sportif pour constituer un test grandeur nature de l’état de forme avant les épreuves alpines ou pyrénéennes. 

Lorsque je me suis inscrit en octobre dernier, j’étais bien loin de me douter que notre binôme allait devenir un trinôme, car notre gendre Alexis nous a rejoint pour sa toute première inscription sur une cyclosportive. Tout comme Nathalie, son choix c’est porté sur la « Rando sportive ». Pratiquant depuis quelques mois notre belle discipline sportive, venir sur cette épreuve était une façon pour lui de découvrir la pratique du cyclisme en montagne et le milieu du cyclosport. Pour ma part, je reste fidèle à mes parcours de prédilection les « Granfondo ».

À l’occasion de l’édition 2019, le parcours Granfondo a été un peu modifié. Le tracé remonte plus au Nord, en nous faisant passer par Eloyes et Le Tholy. Le Tholy ayant été préféré à Vagney pour servir de tremplin pour l’ascension du Haut du Tôt. Ces modifications ont très peu modifié les caractéristiques du parcours. La distance passe de cent soixante-treize kilomètres à plus de cent soixante-dix-neuf kilomètres. Et la dénivelée positive se réduit de seulement trente-six mètres. Dix cols sont au programme, dont cinq dans les cinquante premiers kilomètres et quatre dans les cinquante derniers kilomètres. Entre ces deux secteurs, nous n’aurons guère le temps de musarder sur un parcours vallonné où nous serons souvent en prise avec des côtes et « raidars ».

Côté météorologie, une fois de plus les prévisions ne nous sont pas favorables. La pluie et la brume sont annoncées depuis plusieurs jours lorsque nous arrivons l’avant-veille sur La Bresse-Hohneck. Cette météo capricieuse devait rendre plus complexe notre participation sur un parcours exigeant.

Côté matériel, cette épreuve devait me permettre de tester ma nouvelle monture : un splendide Look 785 Huez RS. Les premiers essais en côte ont confirmé les capacités de ce beau vélo de montagne racé, réactif, confortable et léger. Cependant, alors que je vais m’élancer sur cette première épreuve de montagne de la saison, un doute subsiste sur ma capacité à emmener sur de longs parcours montagnards les braquets proposés par la machine dotée d’un groupe SRAM RED ETPAP en 52/36 et 11/28. Il me faut donc lever les incertitudes avant de m’élancer sur les prochaines épreuves montagnardes qui seront encore plus exigeantes. Les cols de ce sublime parcours devaient donc me servir de terrain de jeu idéal pour valider des options.

Sublime parcours et météo capricieuse…

Dès notre réveil très matinal, les sommets environnants ont disparu sous le brouillard parfois dense. Les nuages remontent la vallée et viennent s’accrocher sur les sommets environnants qui forment une barrière naturelle à cette ambiance ouateuse grisâtre et épaisse. Des averses de pluie surviennent par moment et la température est assez fraîche. Ce sont sous ces conditions que nous nous réalisons notre échauffement, protégé par notre fine veste de pluie. La journée s’annonce difficile pour ceux qui craignent la pluie et la fraîcheur. La Madonna del Ghisallo, sainte patronne des cyclistes doit être avec nous, car comme sur la Bourgogne Cyclo, la pluie cesse à quelques minutes du départ et une trouée apparaît en contre-bas dans la vallée en laissant présager une petite amélioration.

Comme, la veille, Nathalie participe à la photo de l’équipe « Elles font du vélo » qui œuvre pour le développement et la reconnaissance du cyclisme féminin.

Le départ est donné à huit heures. Une fois de plus, la sortie du sas de départ est compliqué et je mettrais de longues minutes avant de franchir réellement la ligne. La faute est due à l’organisation même des sas, avec un pré stockage des concurrents en bas du parking et à la volonté de certains de ne pas respecter les consignes en forçant le passage par un accès laissé ouvert dans les barrières créant ainsi un goulet d’étranglement. Aussi, pensant être bien placé dans les premières ascensions, il n’en est rien ! Le gros du peloton est déjà devant. Dès la ligne de départ franchi, nous attaquons l’ascension du col des Feignes. Mes jambes répondent bien, mon nouveau vélo aussi et je bats mon premier record personnel sur cette montée. Nous poursuivons avec le col de la Grande Basse que nous laissons rapidement derrière nous. La descente qui s’en suit sur le village de La Bresse se passe sans souci. Seule la route détrempée incite à la vigilance en anticipant les changements brutaux de file de certains concurrents. La vitesse se stabilise autour de quarante-cinq kilomètres par heure. Nous traversons rapidement La Bresse avant d’attaquer la montée sur le second col du jour : le col de la Croix des Moinats. Je monte à bonne allure ! Le peloton s’étire maintenant dans une longue file indienne. Par moment les nuages qui remontent réduisent la visibilité sur la route et la vallée en contre-bas. Par bonheur, les plaques s’amenuisent un peu lorsque nous franchissons le col et surtout lorsque nous devons ensuite virer à gauche pour poursuivre notre route en direction de Saulxures-sur-Moselotte et du col de Morbieux. La descente du col de la Croix des Moinats vers le pied du col de Morbieux est rendu difficile à certains endroits par ces mêmes nappes de brouillard denses. Par habitude, j’augmente la distance de sécurité avec mon prédécesseur tout en veillant à garder le visuel avec lui pour mieux anticiper les courbes et confirmer les informations données par la carte de mon GPS. Notre vitesse se stabilise autour de quarante kilomètre par heure.

Avec ses six pour-cent de moyenne, le col de Morbieux est franchi en vingt-quatre minutes. Nous fonçons maintenant en direction de Ramonchamp et du premier ravitaillement. Ayant peu consommé d’eau, je décide de faire l’impasse sur ce premier « Ravito » et poursuis ma route en direction du difficile col du Mont des Fourches que nous franchissons pour la plupart en danseuse. La première série de cols prend alors fin. Mais nous n’en avons pas fini avec les difficultés.

La route jusqu’à Plombière-les-Bains est plutôt accidentée et laisse peu de place à la récupération. Pas de col à proprement parler, mais une succession de côtes qui usent l’organisme. Et sur les longues lignes droites en faux-plat descendant, nous avons tous tendances à essayer de recoller avec les groupes devant et appuyant un peu plus sur les pédales. L’allure n’est donc pas propice à la récupération. Dans Plombière-Les Bains, un conducteur a la mauvaise idée de caler au beau milieu du peloton et dans un virage en épingle, alors nous relançons pour essayer de reprendre un peu de vitesse. j’arrive pour ma part à déchausser et évite la chute de justesse. A la sortie et sur les hauteurs Nord de Plombières, le vent nous cueille de face alors que nous nous dirigeons en direction de Xertigny. Les côtes de Plombières ont étiré notre peloton. Nous progressons maintenant au sein d’un groupe d’une dizaine d’éléments en file indienne pour mieux lutter contre le vent. Notre vitesse moyenne s’établit à trente kilomètres par heures. Mais elle va rapidement tomber à vingt-six sous l’effet de la côte « Les terres vidées » longue de presque deux kilomètres. Trois jeunes flamands leaders du groupe accélèrent et partent en facteur ! Le groupe explose. J’essaye de recoller, mais pris par le coup de bordure je laisse partir pour ne pas laisser trop de forces dans ce coup. Je retrouve le trinôme flamand au deuxième ravitaillement de Xertigny. L’un d’eux se fait même réprimander par l’organisation alors qu’il commence à vidanger sa vessie à proximité du camion ravito. Le responsable du stand relevant son numéro de dossard… Je repars rapidement en les laissant s’expliquer !

Je ne tarde pas à aborder la montée sur Hadol. Quelques gouttes viennent parfois nous refroidir dans l’ascension, mais rien ne nous arrête ! Hadol, Géroménil, Arches, Pouxeux, les villages défilent. Un peu avant Eloyes, nous virons à gauche et arrivons maintenant au pied de la deuxième séries de cols. Cette série débute par l’ascension du col de la Demoiselle. Nous jouons des dérailleurs pour passer les huit à dix pour-cent de pente. Sous le couvert de la forêt, le vert domine : du vert foncé des arbres au vert clair de la mousse et des herbes des talus. Même le gris du macadam verdit sous l’effet de la mousse qui le colonise. La pénombre apporte une touche un peu mystérieuse des grandes forêts sombres et épaisse.

Il n’y a plus de véritable groupe, chacun progresse à son rythme en une longue file indienne. La montée du pas de l’Âne succède au col de la Demoiselle dans la même montée, même si le profil s’aplatit un peu entre quatre et cinq pour-cent. La courte descente de trois kilomètres nous mène ensuite au pied de la difficulté suivante. Cette dernière est certes moins pentue, mais avec tout de même une moyenne de quatre pour-cent sur près de six kilomètres. Je mets un peu plus de vingt minutes pour franchir la franchir. Sa descente nous mène tout droit sur la commune de Le Tholy qui marque le départ d’une des difficultés les plus exigeantes du parcours : le Haut du Tôt.

Le début de l’ascension est assez rude avec plusieurs passages qui s’élèvent entre huit et douze pour-cent. La fatigue commence à se faire sentir. Je monte à mon rythme et mets un peu plus de trente minutes pour franchir ses presque six kilomètres avec une vitesse qui oscille au gré de la pente entre neuf et vingt-et-un kilomètres par heure. Le dernier ravitaillement au sommet est le bien venu. Il émerge au dernier nomment du brouillard. J’avale deux casse-croûte au camembert et mon traditionnel morceau de banane. Le chrono ne s’arrêtant pas pendant les ravitaillements, je repars donc rapidement. Le début de la descente est rendu compliqué par le brouillard. La visibilité est réduite à quelques dizaines de mètres. La concentration est maximale pour éviter la sortie de route ou la chute. Passé le plafond des nuages, la visibilité s’améliore progressivement. Nous tombons alors sur l’équipe de Photo-breton qui nous mitraille dans la descente.

Dès Rochesson, le pente repart à la hausse pour presque dix kilomètres. Dix kilomètre d’ascension vers le col de la Grosse Pierre. Les premiers pourcentages ressemblent plus à un long faux-plat montant. Mais la pente augmente rapidement. La circulation sur la D23 n’est pas très soutenue. Ses longues lignes droites permettent de distinguer le chapelet de concurrents qui progressent vers le même but : la ligne d’arrivée à la Bresse-Hohneck via le col de la grosse Pierre. Au lieu dit les Bouchots, un couple âgé s’est installé confortablement sur le bord de la route devant leur pavillon. L’homme nous encourage en donnant à chacun de nous la distance qui nous sépare du sommet : « cinq kilomètres, le sommet à cinq kilomètres ! ». À la hauteur des Bas Rupts nous virons à droite sur la D486 pour les trois derniers kilomètres de cette ascension. Ça commence à sentir l’écurie, la sensation de fatigue s’estompe un peu et permet quelques envolées lyriques. Je reprends quelques concurrents. La vue du sommet me donne des ailes. Je bascule rapidement et reprends encore deux autres concurrents. Les premiers kilomètres de la descente sont très roulants, ce qui me permet de lâcher les freins et de me faire enfin plaisir dans une des descentes du parcours. Le Look se place bien et reste stable dans les courbes et dans les accélérations. Ma vitesse moyenne oscille au-dessus de cinquante kilomètres par heure. Il me faut cinq minutes pour rejoindre La Bresse.

La remontée sur la ligne d’arrivée me prendra moins de trente minutes. La pente moyenne de trois pour-cent n’est pas très élevée, mais après cent soixante-dix kilomètres de course, la fatigue se fait un peu sentir et le coup de pédale est moins alerte. J’arrive cependant à reprendre quelques concurrents et comme sur la première édition je termine en mode contre la montre. 

Je clos cette deuxième édition de la Granfondo Vosges en sept heures et quarante-sept minutes en temps de déplacement et en huit heures et huit minutes en prenant en compte les arrêts aux différents points de ravitaillement. J’améliore de trente minutes mon chrono par rapport à l’édition 2018.

Si le brouillard nous a grandement ralenti sur certaines portions du parcours, j’ai de nouveau battu vingt-quatre records personnels sur des segments STRAVA en améliorant notamment mes temps d’ascension dans les différents cols du parcours. Après les vingt-et-un records battus sur la Bourgogone Cyclo, ces nouveaux records viennent confirmer ma progression. Ils sont de bonnes augures pour la suite de la saison.

Concernant, ma nouvelle monture je suis entièrement satisfait du test. Le vélo est réactif et plutôt confortable. Les relances sont franches dans les montées. Dans les descentes son placement est précis ce qui permet d’être plus agressif dans les trajectoires. Il va cependant falloir que je réfléchisse à changer mes braquets qui risquent d’être plutôt physiques sur les Trois Ballons et encore plus sur la Super Granfondo Galibier Izoard et la Marmotte des Pyrénées. Passer en 34/28 me semble une bonne option pour affronter les magnifiques Galibier, Izoard, Tourmalet…

Toutes mes félicitations aux deux finishers de la « Rando Sportive » dont la distance a été portée à quatre-vingts kilomètres suite à l’erreur d’un signaleur. Je pense que nous reverrons rapidement Alexis sur des parcours plus exigeants de type médiafondo et plus si affinité… Même Nathalie commence à évoquer la possibilité de se tester sur un parcours médiafondo, le jour où elle le décidera, je serais à ses côtés pour l’accompagner dans cette première expérience. Prochaine épreuve les Trois Ballons, mais cela est une autre aventure…

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