Il existe dans presque toutes les disciplines sportives, des épreuves mythiques qui attirent tout autant qu’elles effraient par leur âpreté. Elles font souvent rêver, mais rebutent beaucoup de candidats lorsque vient le moment de s’inscrire. Dans le cyclosport, le Tour du Mont Blanc Ultra solo est de ces épreuves extraordinaires. À mi-chemin entre l’ultra distance et le cyclosport, ses trois-cents trente-huit kilomètres pour huit-mille cinq-cents mètres de dénivelée positive en font une épreuve hors norme. C’est une véritable aventure humaine particulière, un peu intimiste, où quelques aventuriers viennent tester leurs limites physiques et mentales. Son parcours est grandiose. Il consiste à tourner autour du massif du Mont-Blanc en passant par la France, la Suisse et l’Italie.
Participer à une telle course ne s’improvise pas. Physiquement, il faut être prêt, car l’effort à produire est immensément long. Les cols se succèdent tout au long de la journée, tous aussi usants les uns que les autres. Les heures de selle s’enchaînent avec un départ à l’aube et un retour à la nuit. Le Tour du Mont-Blanc est certainement l’une, si ce n’est la cyclosportive la plus difficile de la saison en Europe. Le mental aura donc une part importante dans la réussite de ce défi. Presque plus important que le physique, car sur une telle épreuve, tous les participants finissent avec un niveau de fatigue important. Aussi, seul le mental permet de franchir la ligne d’arrivée après de nombreuses heures de combat contre la pente, contre la fatigue et peut-être même contre les conditions météorologiques. D’autant que le parcours est ponctué de quelques barrières horaires. À l’heure où je rédige cet article, ces dernières ne sont pas encore connues, mais à n’en pas douter elles rajouteront du piment à ce défi sportif, car il faudra les franchir dans les temps sous peine de disqualification pour la suite du parcours. L’idéal étant même de les franchir toutes avec une belle marge de sécurité. Côte logistique, la stratégie alimentaire sera primordiale dans la gestion de cette épreuve, d’autant que le menu proposé est plutôt copieux et que les hypoglycémies ou déshydratations pourront être un sérieux handicap…
Le défi s’annonce rude, même très rude, mais pas inaccessible ! Je pense avoir validé certaines étapes de progression pour tenter l’expérience et franchir un nouveau pas dans ma pratique ultra distance.
Ayant validé ma participation dès l’ouverture des inscriptions, je serais sur la ligne de départ le 18 juillet à 4 h 30 du matin. D’ici là, place à la préparation physique et mentale pour transformer cette première expérience sur le Tour du Mont-Blanc ultra solo en une formidable journée de cyclisme. Je vais devoir reprendre mes longues chevauchées sur des dodécaudax ou tridécaudax pour travailler l’endurance. Ma participation au défi du Ride Bike Cathare Challenge s’inscrit notamment dans cette préparation. Perdre ou plutôt reperdre les quelques kilogrammes superflus pour arriver avec le poids de forme idéal sur la ligne de départ. Gravir presque quotidiennement des côtes et « raidars » et le plus souvent possible des cols pour travailler le coup de pédale, le cardio et l’aisance. Travailler certaines qualités spécifiques telles ma puissance maximale aérobie et mon VO2max… Voilà mon programme pour les mois à venir.
A l’issue, je sais que le bonheur de franchir la ligne d’arrivée sera une nouvelle fois à la hauteur de l’événement, rempli d’émotion et de fierté d’être arrivé au bout d’un nouveau défi personnel, d’avoir franchi une nouvelle étape et d’avoir vaincu les doutes qui ne manqueront pas de me torturer jusque sur la ligne de départ. Mais douter est le lot de toutes ces épreuves exceptionnelles où l’on sort forcément de sa zone de confort et où l’on va tutoyer ses limites ! Douter à l’inscription. Douter dans sa préparation avec parfois le piège d’en faire trop. Douter sur ses capacités alors que l’on a déjà fait ses armes sur des épreuves certes moins longues, mais tout aussi exigeantes, à l’image des Marmottes des Alpes ou des Pyrénées ou de la Super Granfondo Galibier Izoard. C’est là que la planification de la préparation physique et mentale prend tout son sens. Elle permet de mettre en cohérence les capacités avec les objectifs pour atteindre, le jour J, un certains état de fluidité et faire la place nette pour l’action, l’aventure et au plaisir…
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