Après ma participation à la Race Across Ile de France sur le parcours de cinq-cents kilomètres l’année dernière, j’aspire à participer à une épreuve d’ultra distance de plus de cinq-cents kilomètres. Le calendrier des épreuves françaises d’ultra distance s’est étoffé ces dernières années. Faire un choix est un exercice à la fois facile et complexe. Pour ma première participation sur une épreuve de plus de cinq-cents kilomètres, je recherchai un parcours plutôt montagneux. Cela pourrait paraître présomptueux pour une première expérience, mais il n’en n’est rien. Je m’applique le précepte du « qui peut le plus, peut le moins » ! Aussi, être finisher sur un parcours exigeant est un beau test pour la suite. Et à contrario échouer n’est en rien un échec, mais plutôt une expérience dont il faut sortir positivement pour progresser.
J’ai un peu hésité entre la Route du Diable, la Race Across France ou la Born To Ride. Après avoir suivi avec une certaine attention la première édition de la Route du Diable, j’ai passé la fin du mois d’août à suivre le Live de l’édition 2020 de la Race Across France. L’épreuve fut haletante, tant sur le parcours de deux-mille six-cents kilomètres que sur celui de mille-cents kilomètres. Les comptes-rendus qui ont suivi mettent tous en avant l’exigence du parcours, la convivialité, l’entraide et l’accueil sur cette épreuve.
Ma décision est prise, je serais sur l’édition 2021 de la Race Across France sur le parcours de 1100 km (site de la Race Across France) dans la catégorie solo sans assistance. Il faut bien se lancer un jour !
La règle du jeu est assez simple, le parcours doit être bouclé en 5 jours maximum en mode « no drafting ». Deux points de contrôle sont positionnés sur le parcours avec des portes horaires. Nous aurons la possibilité de disposer d’un « drop bag » qui nous permettra de récupérer des affaires sur le parcours.
Si le parcours reste identique aux éditions précédentes, il nous mènera des plages de Mandelieu-La Napoule aux bords du Lac d’Annecy. Nous cheminerons dans Le Tanneron, l’Esterelle, le Verdon, pour remonter ensuite sur la vallée du Rhône et l’Isère pour ensuite enchaîner les cols et montées mythiques des Alpes jusqu’à Doussard.
31 cols seront à gravir dont quelques cols mythiques pour une dénivelée positive totale d’environ 20.000 mètres.
N° | Nom du col | Référence | Altitude | Route |
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1 | Col du Ferrier | FR-06-1041 | 1041 | D5 par le Sud |
2 | Col de la Sine | FR-06-1108 | 1108 | D5 par le Sud |
3 | Col de Castellaras | FR-06-1248 | 1248 | D5 par le Sud |
4 | Col de Bleine | FR-06-1439 | 1439 | D5 par le Sud |
5 | Col de Saint-Barnabé | FR-04-1367 | 1367 | D102 par l'Est - jamais gravi |
6 | Col d'Ayen | FR-04-1032 | 1032 | D952 par l'Est - jamais gravi |
7 | Col de l'Olivier | FR-04-0711 | 711 | D952 par l'Est - jamais gravi |
8 | Col des Tempêtes | FR-84-1829 | 1829 | D974 Par Bédoin (Mont Ventoux) |
9 | Col de Novezan | FR-26-0421 | 421 | D538 par le SSE - jamais gravi |
10 | Col d'Aleyrac | FR-26-0484 | 484 | D9 par le Sud - jamais gravi |
11 | Col de Rousset | FR-26-1254 | 1254 | N518 par le Sud - jamais gravi |
12 | Col de Saint-Alexis | FR-26-1222b | 1222 | D76 par le Sud - jamais gravi |
13 | Col de la Chau | FR-26-1337a | 1337 | D76 par l'Est - jamais gravi |
14 | Col du Chaud Clapier | FR-26-1412a | 1412 | D76b par l'Est - jamais gravi |
15 | Col de la Machine | FR-26-1011 | 1011 | D76 par le Sud - jamais gravi |
16 | Col Gaudissart | FR-26-0889a | 889 | D76 par le Sud - jamais gravi |
17 | Col de Cossey | FR-38-0430 | 430 | R1, D106d - jamais gravi |
18 | Col de Sarenne | FR-38-1999 | 1999 | CV par le SSO ar par la montée de l'Alpe d'Huez |
19 | Col du Lautaret | FR-05-2057 | 2057 | N91 par l'Ouest |
20 | Col du Galibier | FR-05-2642a | 2642 | D902 par le Sud |
21 | Collet du Plan Nicolas | FR-73-2406 | 2406 | D902 par le Sud |
22 | Le Col | FR-73-1522 | 1522 | D902 par le Sud |
23 | Col du Télégraphe | FR-73-1566 | 1522 | D902 par le Sud |
24 | Col de la Madeleine | FR-73-1752 | 1752 | CV par le Sud-ouest |
25 | Col de l'Iseran | FR-73-2764 | 2764 | D902 par le Sud |
26 | Cormet de Roselend | FR-73-1968 | 1968 | D902 par l'Est |
27 | Col de Méraillet | FR-73-1605 | 1605 | D925 par l'Est |
28 | Col des Saisies | FR-73-1633 | 1633 | D218 par le Sud |
29 | Seuil de Megève | FR-74-1107 | 1107 | N212 par le Sud |
30 | Col de la Colombière | FR-74-1613 | 1613 | D4 par L'est - jamais gravi |
31 | Col de Saint-Jean-de-Sixt | FR-74-0956 | 956 | D4 par le Nord - jamais gravi |
Mes objectifs :
Pour cette première expérience en ultra distance de plus de mille kilomètres mes objectifs sont de finir dans les délais imposés de cinq jours. Je serai très satisfait de boucler le parcours en moins de quatre jours, mais pour une première expérience, finir entre quatre et cinq jours me semble être un temps correct. D’autant que le parcours de la RAF, avec 21.860 mètres de dénivelée positive et 31 cols est de type montagnard exigeant surtout en mode sans assistance avec une surcharge du vélo de six à sept kilogrammes.
Or, si j’aime grimper, mon gabarit actuel (1,78 m pour 79 kg) fait de moi plutôt un rouleur. Sur le plat ou dans les sprints, l’influence du poids reste négligeable. Cependant, dès que la pente s’élève et que les cols s’enchaînent, on ne peut plus considérer uniquement la puissance développée. Le poids du cycliste doit alors intégrer l’équation qui conduira à la réussite. J’ai donc pris la décision de modifier mon entraînement, en travaillant les qualités suivantes :
- mon rapport poids puissance (W/kg) : physiologiquement, je vais devoir travailler sur ma composition corporelle et notamment sur la perte de masse grasse pour atteindre mon poids de forme idéal sans perdre de masse musculaire et donc de force. Je vais devoir également augmenter ma puissance PMA, CP20 et CP60 pour atteindre le rapport poids puissance le plus élevé possible.
- mes qualités aérobies : un grimpeur se doit de posséder à la fois des qualités d’endurance (I2,I3 soit entre 50 et 70 % de la PMA), mais également de puissance aérobie (I4,I5 +100% de la PMA). Avec un vélo en surcharge et une pente soutenue, il faut être capable de maintenir un effort très soutenu de type seuil ou même supérieur à celui-ci durant plusieurs dizaines de minutes.
- ma technique de pédalage économique et ma capacité à changer de rythme : la technique de pédalage efficace en montagne étant différente de celle en plaine. Il faut être capable de rester souple en roulant à l’économie dans les pentes moyennes, tout en étant capable de fournir des niveaux de forces importants lorsque la pente est plus marquée surtout avec la fatigue qui va s’installer au fur et à mesure des jours de course.
- mes qualités de pilotages : rouler le plus souvent en mode bikepacking devrait me permettre de trouver le bon équilibre de mon Look chargé comme pour la Race Across. Cela me permettra d’organiser la répartition des charges entre l’avant et l’arrière du vélo.
- Ma capacité à supporter et gérer le manque de sommeil : Rouler et gravir des enchaînements de cols avec une dette de sommeil nécessite de se préparer mentalement, physiologiquement et physiquement par des entraînements spécifiques lors de séances chocs sur deux à quatre jours. De même gérer les phases de sommeil est l’un des paramètre de ce type d’épreuve.
Et maintenant…
Prendre la décision d’y aller est un premier pas ! Selon les informations publiées par Arnaud Manzanini, les inscriptions seront ouvertes dès le début du mois de novembre, donc dans un mois. C’est à ce moment que les dates de l’édition 2021 seront vraisemblablement connues. Je serais au rendez-vous !
Côté préparation, mon plan d’entraînement initial est rédigé et en cours puisque ma saison 2021 a débuter lundi 28 septembre.
Le premier test réalisé cette semaine est plutôt positif puisqu’il m’a permis de voir ma PMA progresser de 15 W. Je vais cependant essayer de le confirmer par un second test de Coggan dans les semaines à venir.
Maintenant place à la préparation qui va être studieuse et fort intéressante…
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