11 novembre 2019 : L’inscription au Tour du Mont-Blanc ULTRA SOLO

Créé en 2009, le tour du Mont-Blanc cyclo est une épreuve un peu à part dans le monde du cyclosport. C’est certainement l’une des plus belles épreuves de cyclisme en montagne en Europe. C’est en tout cas une épreuve hors norme. Son parcours en boucle de 338 kilomètres à travers le France, La Suisse et l’Italie offre une dénivelée positive de 8 400 mètres la positionnent à mi-chemin entre l’ultra distance et le cyclosport.

Dix cols ou montées seront au programme, ce qui rend se parcours particulièrement exigeant. 

La première montée du jour, le Seuil de Megève depuis Flumet, sera juste une mise en jambes, un échauffement pour la suite des difficultés.

Arrivera ensuite la première véritable difficulté du parcours : le col des Montets depuis Chamonix. Cette ascension de 8,20 kilomètres d’ascension présente une dénivelée totale de 377 mètres, une pente moyenne de 4,6 % et maximale de 7,5 %. 

Nous enchaînerons ensuite avec l’ascension du col de la Froclaz depuis le Châtelard et ses 7,5 kilomètre d’ascension pour 434 mètres de dénivelée sur une pente moyenne de 5,79 % et maximale de 7,9 %.

Nous arriverons alors en Suisse, via Martigny que je connais bien pour y avoir roulé à deux reprises. Nous aurons alors à gravir les 10,9 kilomètres de la montée sur la station de Champex Lac pour une dénivelée positive totale de 877 mètres. La pente moyenne sera de 8,05 % et la pente maximale atteindra les 10,07 %. Ces pourcentages nous laisserons peu de repos.

Nous devrons profiter de la descente pour bien récupérer avant l’ascension la plus longue de cette épreuve : le col du Grand Saint Bernard depuis Sembrancher. Nous aurons alors devant nous 30,60 kilomètres de montée avec une pente moyenne de 5,73 % et maximale de 9,7 %. La dénivelée totale de cette ascension est de 1752 mètres.

Nous descendrons ensuite sur Aoste et passerons en Italie gravir la montée sur Verrogne de 11,03 kilomètres pour 890 mètres de dénivelée positive. Sa pente moyenne de 8,07 % avec un maximum de 10 % interviendra juste après la longue ascension du Grand Saint Bernard. La fatigue qui commencera à s’accumuler devrait rendre exigeante cette montée.

Nous nous dirigerons alors vers l’ascension du Petit Saint Bernard depuis le Pré Saint-Didier et ses 23,50 kilomètre de montée à 5,04 % de moyenne. La pente maximale y atteindra les 7,1 %. À son sommet nous repasserons en France pour le retour sur les Saisie via le Cormet de Roselend.

Le Cormet-de-Roselend est un joli col que j’ai déjà gravi par son autre versant et en direction de Suza. Depuis le bourg Saint-Maurice, sa montée de 19.30 kilomètres offre une dénivelée totale de 1154 mètres pour une pente moyenne de 5,98 % et maximale de 8,9 %. Il faudra savoir profiter des passages moins pentus pour récupérer un peu et repartir de plus belle.

Passer ce dernier col nous remonterons alors sur les Saisies pour franchir la ligne d’arrivée.

Cette première expérience sur le TMB dans la catégorie « Ultra Solo » sera à n’en pas douter, une aventure tout autant humaine que sportive. Son parcours grandiose m’attire depuis quelques années. Chaque saison, j’ai pris le soin de construire ma progression pour parvenir à participer à ces épreuves mythiques du cyclosport. La préparation va être longue et sinueuse jusqu’au 18 juillet 2020. Les phases de confiance succéderont aux phases de doutes. Mais c’est le lot des grands défis…

Cette page va me permettre de relater cette longue préparation jusqu’à la ligne de départ le 18 juillet 2020. Un peu comme un carnet bord, j’envisage d’y relaterais les différentes phases et événements de ma préparation. 

Janvier 2020 : Le plan d’entraînement proposé par alpincols

Guide d’entraînement pour le Tour du Mont Blanc.


« La cyclosportive la plus dure au monde », le Tour du Mont Blanc est une boucle à travers trois pays (France, Suisse et Italie) autour de la plus haute montagne d’Europe. L’itinéraire inclut 338 km et pas moins de 8 500 m de dénivelé. Ce sont des chiffres énormes et l’épreuve n’est pas à prendre à la légère. L’un des coachs d’Alpine Cols, Silas Cullen, qui a terminé le Tour du Mont Blanc en 2013 en 13:46 dans des conditions météo dantesques, appelle l’épreuve une « Marmotte puissance 10 ».

Le Tour du Mont Blanc est l’une des rares épreuves où de nombreux participants se demandent sérieusement s’ils pourront terminer. Selon les conditions météorologiques, jusqu’à 50 % des coureurs qui franchissent la ligne de départ n’atteindront pas la ligne d’arrivée. L’épreuve est avant tout un défi d’endurance, et bien que tous les participants soient chronométrés, il n’y a pas de classement officiel et tous les arrivants reçoivent un certificat « Gold » bien mérité.

Que faut-il pour réussir – ou même terminer – cette épreuve ?

En fonction de votre niveau, il vous faudra entre 12 et 20 heures pour terminer le Tour du Mont Blanc. Le défi est au moins aussi mental que physique, sinon plus. Vous devrez probablement rouler jusqu’à vos limites, puis aller encore plus loin, vivre des moments d’euphorie suivis de moments de désespoir, révélant des profondeurs de caractère que vous ne pensiez peut-être pas posséder. S’arrêter pendant les moments difficiles traverse l’esprit de la plupart des concurrents et pourtant ils parviennent à trouver la détermination dont ils ont besoin pour continuer.

Une telle épreuve devrait être préparée sur plusieurs années. Si vous êtes récemment arrivé dans le cyclisme en général, nous vous recommandons d’accumuler de l’expérience sur des épreuves plus courtes avant d’aborder le Tour du Mont Blanc. Nous vous conseillons de parcourir un minimum absolu de 8 000 km avec au moins 100 000 m de dénivelé l’année précédente. La grande majorité des participants parcourent au moins deux fois ces distances et dénivelés.

Alors, comment se préparer au mieux pour le TMB ?

Pour répondre à cette question, regardons les exigences de l’épreuve. Du début à la fin, le parcours de 338 km est une succession constante de montées et de descentes avec très peu de de plat. La majorité des longues ascensions sont à une pente moyenne variant autour de 6-7%, mais le col de Champex est plus dur, offrant 10,5km à 8,2% avec quelques longues sections à 10%. La plus longue ascension, le col du Grand Saint Bernard (depuis Orcières), est de 24,8km et 1 580m de dénivelé, avec les 6,5 derniers km au-dessus du tunnel à près de 9%. Nous analyserons le parcours plus en détails dans un prochain article.

La météo est un impondérable majeur, et peut transformer une épreuve extrêmement difficile en une galère terrible si vous n’êtes pas préparé ou si vous manquez de vêtements appropriés. Des températures élevées peuvent être aussi difficiles pour certains à supporter que de la forte pluie ou la neige et le risque d’hypothermie qui en résulte pour d’autres. Même s’il ne pleut pas, vous pouvez vous attendre à des températures variant de 0°C à 30°C tout au long de la journée.

En entrant dans les détails, le Tour du Mont Blanc vous impose les exigences suivantes :

Exigences physiologiques

  • Une exceptionnelle endurance aérobie
  • Un rapport poids / puissance le plus élevé possible
  • Une bonne capacité à récupérer entre les efforts

Exigences psychologiques

  • Capable de rester concentré et motivé pendant tout le temps nécessaire pour terminer
  • Rester positif et faire face aux inévitables moments difficiles et pensées négatives
  • Maintenir la concentration et la lucidité en situation de fatigue importante
  • Savoir se retenir pour garder le rythme optimal dans les montées
  • La capacité mentale à descendre et à virer à des vitesses supérieures à 60 km/h

Exigences techniques

  • Une excellente capacité à grimper, sur des distances longues et des pourcentages variés
  • Une excellente technique en descente et dans les virages
  • La capacité à manger et à boire sur le vélo, avec un choix nutritionnel efficace pour ce parcours long et exigeant
  • La capacité à changer ses vêtements sur le vélo, ou au moins de les ajuster pour la température.

Il est certainement possible d’atteindre la ligne d’arrivée du Tour du Mont Blanc sans être « excellent » sur tous ces critères. Mais le défi sera d’autant plus grand… Chaque critère est important et votre combinaison particulière déterminera votre performance globale, voire votre capacité à atteindre le but.

Prenez le temps d’analyser vos capacités actuelles par rapport à la liste ci-dessus afin d’identifier vos points forts et vos faiblesses. Prévoyez non seulement de développer vos forces, mais aussi de travailler sur vos faiblesses, au moins jusqu’à ce qu’elles ne vous handicapent plus. Par exemple, si la descente est une faiblesse pour vous, vous pourriez perdre jusqu’à 10 minutes à chaque descente, ce qui représente jusqu’à une heure et demie à la fin. C’est dommage, car descendre plus vite est une compétence qui n’a presque pas de coût énergétique supplémentaire !

Développer votre plan d’entraînement

Principes

Le meilleur plan d’entraînement pour vous est celui qui a été conçu en tenant compte de vos forces, vos faiblesses, vos objectifs, votre contexte personnel et vos contraintes, et qui est constamment adapté à vos besoins lorsqu’ils changent au cours de la préparation (comme c’est toujours le cas…).

Un plan générique risque fort de ne pas être optimal, voire inutile. C’est la raison pour laquelle nous n’en proposons pas. Le plan que nous vous proposons ci-dessous est avant tout un cadre et des recommandations que vous devriez adopter et adapter selon vos besoins. Notre objectif est de vous Cols donner les moyens de bien réfléchir au processus et de prendre la responsabilité de votre propre préparation.

Les principes clés sont :

  • Construisez une base aérobie solide, de sorte que vous puissiez rouler toute la journée sans baisse de régime significative. Pour ce faire, nous vous recommandons de vous entraîner dans les zones d’intensité 1 & 2, en dessous du LT1, le point où les lactates commencent à augmenter dans votre sang (70-75% du seuil anaérobie ou de la FCmax). L’entraînement à cette faible intensité permet de s’adapter tout en limitant la fatigue, et contrairement à une cyclosportive plus courte, vous passerez l’ensemble du Tour du Mont Blanc dans les Zones 1 & 2.
  • Augmentez progressivement la charge, puis récupérez, par cycles de 4 semaines (3 semaines intenses suivis d’1 semaine de récupération active). Envisagez d’adopter un cycle de 3 semaines (2 semaines intenses suivis d’1 semaine de récupération active) si vous avez plus de 50 ans et avez besoin de temps pour récupérer.
  • Les semaines de récupération sont indispensables pour donner à votre corps le temps de s’adapter. Souvenez-vous, l’entraînement sans récupération vous rend plus faible ! Vous ne devenez plus fort que lorsque vous donnez à votre corps le temps de récupérer et de s’adapter. Il devrait y avoir une différence importante entre vos semaines d’entraînement les plus difficiles et celles qui sont les plus faciles.
  • Travaillez à la fois sur vos points forts et sur vos points faibles.
  • Ajoutez des exercices pour améliorer vos compétences techniques, et pas seulement vos capacités physiologiques, car la course à vélo n’est pas seulement une histoire de FTP et de VO2max.

Notez que le Tour du Mont Blanc est un événement exceptionnel en termes de distance, de dénivelé et de temps passé sur le vélo. Les conseils d’entraînement que nous donnons ici sont très différents de ceux que nous donnons pour la Marmotte, par exemple. Pour le Tour du Mont Blanc, l’accent est mis presque exclusivement sur l’endurance.

Notre cadre commence la deuxième semaine de janvier, six mois avant le Tour du Mont Blanc (le 18 juillet en 2020), et suppose que vous puissiez continuer à vous entraîner régulièrement en extérieur tout au long de cette période. Si ce n’est pas le cas, vous devrez compenser ce manque en effectuant de longues séances de home trainer (Zwift est d’une grande aide pour cela) et, idéalement, en participant à un stage d’entraînement dans un endroit à météo clémente, comme le sud de l’Espagne, le Portugal, Majorque ou Tenerife au cours du printemps.

Pour finaliser vos préparations, vous devriez prévoir un stage d’entraînement en montagne en juin et roulez autant que possible par temps chaud pour vous acclimater. Alpine Cols propose des stages à Tenerife (du 01 au 08 février) ; à la Clusaz (du 14 au 21 juin, avec participation à la Morzine Haut Chablais ; et dans les Pyrénées juste avant la Marmotte Pyrénées, du 23 au 29 août.

Les stages Alpine Cols en 2020 (Tenerife, Alpes, Pyrénées)

La structure du plan d’entraînement

Le plan d’entraînement se compose de trois phases : préparation, pré-compétition et compétition. Chaque phase est ensuite décomposée en méso-cycles de 4 semaines comprenant 3 semaines de charge et une semaine de récupération avec une charge d’entraînement cible pour chaque semaine. © 2020 Alpine Cols Si vous avez plus de 50 ans, pensez à faire des méso-cycles de 3 semaines comprenant 2 semaines de charge et une semaine de récupération.

Télécharger le plan ici.

Vous y trouverez également une explication des Zones d’intensité. Période de Préparation Cela couvre la période allant d’aujourd’hui jusqu’à la mi-avril. Les principaux objectifs sont ici d’habituer votre corps à s’entraîner entre 10 à 15 heures par semaine et de construire une base aérobie solide. Étant donnée la nature exclusivement aérobie de l’événement, l’accent est mis beaucoup moins sur les hautes intensités que dans la plupart des plans d’entraînement.

SUR LE VÉLO, DE JANVIER À MI-AVRIL

  1. Endurance aérobie : progression vers des sorties de 6h en Zone1/Zone2 (moins de 70% à 75% de votre FCmax ou de votre seuil anaérobie ; en cas de doute, restez prudent. Les sorties doivent être LENTES). L’endurance aérobie est de loin la qualité la plus importante que vous devez acquérir et vous devriez y consacrer ~80% de votre entraînement. Prenez garde, cependant, de vous concentrer exclusivement sur des sorties longues et lentes ; l’adaptation dépend de variations occasionnels dans l’entraînement et les exercices en salle sont importants pour éviter les blessures.
  2. Seuil anaérobie: multiples efforts de 10′-30′ dans la Zone4. Nous vous conseillons de faire la plupart de ces efforts à basse cadence à cette période de l’année. Pas plus d’un effort par semaine, et aucun pendant les semaines de récupération.
  3. Faiblesses techniques : par exemple, descendre, virer, etc. Profitez de toutes les occasions qui se présentent lors de vos sorties pour vous y entraîner. Si vous n’êtes pas habile en descente, envisagez un stage d’entraînement à la montagne avec des coachs qualifiés pour vous apprendre à le faire.
  4. Testez votre équipement et des options de nutrition : vos sorties longues sont aussi l’occasion idéale d’essayer divers options d’équipement dans différentes conditions météorologiques, et de tester divers choix de nutrition et d’hydratation. Découvrez dès maintenant ce qui ne fonctionne pas !

HORS DU VELO, DE JANVIER À MI-AVRIL

Il s’agit peut-être d’un type de préparation auquel vous n’êtes pas coutumier. Cependant, cela peut faire une différence importante dans vos performances. Pour aller plus vite sur le vélo, il faut pousser plus fort sur les pédales, ce qui signifie qu’il faut développer d’une part les muscles des jambes afin qu’ils fournissent plus de force, et d’autre part les muscles impliqués dans le gainage pour stabiliser et diriger cette force. La meilleure manière de renforcer ses muscles est hors du vélo, en utilisant des exercices appropriés et une bonne technique.

  1. Préparation physique générale : une ou deux séances par semaine en salle, idéalement guidées par un entraîneur spécialisé ayant de l’expérience en cyclisme. Si vous êtes novice, faites preuve de prudence pour limiter les risques de blessure.
  2. Souplesse et étirements : deux à trois séances de 20′ par semaine. Le Pilates ou le Yoga peuvent être extrêmement bénéfiques. L’apprentissage d’une technique correcte est essentiel, choisissez donc un praticien qui connaît le cyclisme et ne prend que des petits groupes (ou mieux encore des individuels). © 2020 Alpine Cols
  3. Compléter occasionnellement avec d’autres sports : course à pied, natation, etc. Si le vélo est votre seul sport, vous allez accumuler des déséquilibres et des problèmes musculaires au fil du temps.

Période de Pré-Compétition

Cela couvre la période allant de la mi-avril à la fin juin. Les principaux objectifs durant cette phase sont d’augmenter la charge d’entraînement jusqu’à 20 heures par semaine ou plus et de renforcer votre base aérobie. Les intervalles à haute intensité ne sont pas recommandés pendant cette période, car ils créeront trop de fatigue pour un bénéfice trop faible.

SUR LE VÉLO, DE MI-AVRIL A FIN-JUIN

  1. Endurance aérobie : poursuite des longues sorties en Zone1/Zone2, progression vers une sortie de 10h à la mi-juin, avec autant de dénivelé que possible. Malgré la faible intensité, ces longues sorties sont épuisantes, donc vous ne pouvez pas en faire trop, et il n’est pas nécessaire de faire plus de ~60% du temps et de la distance de l’épreuve dans une seule sortie d’entraînement. Il est préférable de répartir le tout sur le week-end et de travailler jusqu’à, par exemple, une sortie de 8h le samedi et une autre de 6h le dimanche, puis de vous reposer le lundi, le mercredi et le vendredi et de ne faire qu’une courte sortie de récupération le mardi et le jeudi. Faites ces longues sorties seules ou avec un partenaire d’entraînement compréhensif ; NE PAS participer à la sortie du club du week-end qui est forcément trop rapide par rapport à l’objectif fixé ici.
  2. Récupération : sorties courtes, 60-90 minutes, strictement dans la zone 1. Faites en sorte que les semaines faciles soient FACILES. Si les semaines les plus dures vous ont poussé près de votre limite, alors les semaines faciles devront être plus faciles que la normale, sinon vous vous surentraînerez et perdrez les bénéfices.
  3. Continuez à tester différents choix de nutrition et d’équipement pour que, le 18 juillet prochain, vous sachiez exactement ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Entraînezvous à changer de vêtements et à vous adapter aux différentes températures pendant que vous roulez. Habituez-vous à porter deux chambres à air et deux cartouches CO2 ou une pompe (Silas a subi deux crevaisons sur son TMB et a quand même terminé en 13:46 !)

HORS DU VELO, DE MI-AVRIL A FIN-JUIN

  1. Souplesse et étirements : comme dans la phase précédente, il est essentiel de maintenir ces séances pour garder votre corps souple. Faites deux à trois séances de 20′ par semaine.
  2. Autres activités : en option, selon vos besoins. Nous recommandons de nager occasionnellement ou peut-être de marcher pendant 1 à 2 heures.

GÉNÉRAL, DE MI-AVRIL À FIN JUIN

  1. Maximisez votre sommeil. Il est essentiel pour la récupération et l’adaptation. Vous devez viser un minimum de 8h par nuit, et essayer de vous réveiller naturellement (sans réveil). Bannissez tous les écrans de la chambre à coucher.
  2. Veillez à une alimentation de qualité. C’est encore plus important que d’habitude, en raison de la charge d’entraînement élevée. Ce n’est pas le lieu pour donner des conseils détaillés sur la nutrition, mais les principes clés sont d’éviter les aliments industriels et les suppléments (sauf sur avis médical) et de manger la plus grande variété possible d’aliments frais et naturels de première qualité. © 2020 Alpine Cols
  3. Un minimum de voyages, un minimum de stress : plus vous éviterez d’ajouter au stress de votre corps, mieux vous vous porterez. C’est certainement plus facile à dire qu’à faire, mais il est possible d’apprendre des stratégies psychologiques pour réduire l’impact des événements les plus stressants que la vie peut vous réserver.

 Période d’affûtage

Cela couvre les deux à trois dernières semaines avant l’événement. L’objectif principal est d’éliminer la fatigue sans perdre la forme. Le but est d’arriver sur la ligne de départ en meilleure forme que jamais, mais aussi très frais et donc capable de tenir la distance. Plus l’épreuve est longue, plus la période d’affûtage est importante : si habituellement elle est de 7 jours avant une épreuve typique, passez à 14 jours pour le Tour du Mont Blanc.

SUR LE VÉLO, DERNIERES 2 À 3 SEMAINES

Réduisez progressivement votre volume d’entraînement d’au moins 50%. Par exemple, si le weekend des 27-28 juin vous faites vos dernières longues sorties, totalisant 15h sur deux jours, vous pourriez faire deux sorties de récupération d’1h le mardi et le jeudi, suivies de 10h en deux sorties le week-end des 4-5 juillet, de deux autres sorties de récupération en semaine et de pas plus de 6-7h au total (en deux sorties) le dernier week-end, les 11-12 juillet.

Idéalement, vous devriez arriver aux Saisies 2 ou 3 jours avant le départ. Faites quelques petites balades pour faire tourner les jambes, mais sans effort.

HORS DU VÉLO, DERNIERES 2 À 3 SEMAINES

Le besoin de sommeil, d’une alimentation de qualité et d’un minimum de stress sont encore plus cruciaux pendant la période d’affûtage. Les conseils sont les mêmes que pour la phase de précompétition. Mieux vous prévoyez de bien dormir, de bien manger et d’éviter le stress, mieux vous vous porterez…

Télécharger le plan d’entraînement. Souvenez-vous, c’est à vous de l’adapter en fonction de votre situation personnelle.

SOUTIEN DE LA SOCIÉTÉ ALPINE COLS

Deux de nos coachs ont fait le Tour du Mont Blanc à plusieurs reprises et connaissent très bien l’épreuve. Nous pouvons vous aider à vous préparer de deux manières complémentaires :

  1. Souscrire à un contrat de coaching de six mois pour bénéficier d’un coaching individuel au quotidien et de conseils personnalisés ;
  2. Assister à un stage d’entraînement d’une semaine pour bénéficier d’un gros bloc d’entraînement ainsi que d’un coaching individuel sur vos compétences techniques et bien sûr de nombreux conseils et astuces pour votre préparation et l’événement lui-même.

Vous voudriez être au mieux de vos performances pour le Tour du Mont Blanc ? Alors venez participer à l’un des stages d’Alpine Cols afin d’améliorer votre technique avec l’aide de nos coachs : des professionnels reconnus qui sont eux-mêmes des coureurs expérimentés aux conseils tactiques avisés. (Stage bilingue français/anglais avec la présence de coureurs étrangers). Vous cherchez un coach professionnel pour vous aider à atteindre votre meilleur niveau ? Contacter Marvin Faure chez Alpine Cols.

29 janvier 2020 : Abandon sur le premier dodécaudax de l’année

Ce 29 janvier 2020, j’avais pour objectif de réaliser mon premier dodécaudax de l’année. Mais ma participation à la convention citoyenne pour le climat me laisse peut le loisir de m’entraîner comme je le devrais. Je manque notamment d’endurance et n’ai pas encore réalisé de sortie d’au moins cent kilomètres. Aussi et de façon prévisible, ce fut un échec ! Un sous-entrainement, notoire en endurance ; un manque de physique et de mental et une météo défavorable furent les composants de ce revers. Pour tout dire, j’ai jeté l’éponge à la fin de la première boucle de cent kilomètres. Positivement, je peux dire que j’ai au moins réalisé ma première sortie de cent kilomètres de la saison et de l’année. D’une certaine manière, cet échec est salvateur. Il me permet de reprendre pied avec la réalité et de me re-mobiliser sur mes objectifs.

22 Février 2020 : Mon premier dodécaudax de l’année

La Convention Citoyenne pour le climat entre maintenant dans une phase plus délibérative. Cela me permet de retrouver un peu plus le chemin de l’entraînement, de gravir des côtes, de manger du vent. J’ai repris la musculation, réaliser des séances d’entraînement spécifique par intervalle… J’ai un peu mieux préparé ma nouvelle tentative longue distance en février. Je ne suis pas encore suffisamment régulier, il y a encore des sorties que je laisse de côté, mais j’arrive à tenir les trois-quarts de mon plan d’entraînement. Ma sortie longue de février devait donc être un test. Un test physique pour cerner plus précisément mes forces et limites du moment. Un test mental, car en janvier, c’est aussi et surtout le mental qui a flanché face à la fatigue et au vent de face. Et enfin un test technique pour remettre en marche la technique de pédalage fluide et économe si précieuse en ultra distance. 

Le parcours se devait donc d’être accidenté avec le plus possible de dénivelée positive, tout en proposant tous types de terrains. Dans la Brie, il est bien difficile de trouver des terrains accidentés pour pimenter le parcours. Il n’y a que trois choix possibles, soit partir vers l’Ouest en direction de l’Essonne et des Yvelines et notamment la vallée de Chevreuse, soit partir vers le Nord-nord-ouest en direction du Vexin, ou vers l’Est en direction de l’Aude et la Marne. Mon choix s’est porté vers cette dernière option et notamment les premiers coteaux de Champagne en longeant la vallée de la Seine pour gravir quelques « raidars » et en jouant en permanence avec les reliefs pour rajouter un peu de dénivelée positive. Pour éviter l’abandon, j’ai décidé d’organiser mon parcours en une seule boucle de plus de deux-cents kilomètres. Dans cette configuration, l’abandon est impossible, car quoiqu’il arrive, il faut rentrer !

Avec le vent fort qui soufflait De Sud-Sud-Est passé la mi parcours, le parcours s’est transformé en un véritable test physique et mental. Les cent kilomètre en mode flahute me permirent de tester mes capacité d’endurance. Côté profil, ce fut un vrai plaisir de retrouver de belles côtes à gravir ! D’autant que les paysages sont somptueux. 

J’ai clos ce beau parcours de plus deux-cent-onze kilomètres en neuf heures et dix-neuf minutes de temps de déplacement à la moyenne de presque vingt-trois kilomètres par heure. J’ai franchi sans peine excessive les mille huit-cents dix-neuf mètres de dénivelée positive. Et surtout, je termine cette belle sortie sans avoir accumulé une énorme fatigue, j’ai même retrouvé la facilité des sorties de la saison précédente et l’absence de courbatures et de douleurs le lendemain. C’est de bonne augures pour la suite de ma saison. 

9 au 28 mars 2020 : Mon stage montagne

 
10 mars 2020 – Première ascension de l’Aspin

Cette première ascension du col d’Aspin, devait me servir de test pour le reste de mon stage montagne. Elle devait notamment me permettre de faire le point sur mes forces et faiblesses en ce début de saison. Les sensations furent bonnes. Pour ce premier col, les paramètres puissances, vitesse et cadences ne furent pas optimales avec une FTP à 213 W, une vitesse moyenne à 13,8 kilomètres par heure. Mais les sensations d’endurance et de facilité assis et en danseuse sont un bon départ pour ce stage qui doit durer trois semaines.

11 mars 2020 – Reconnaissance la Hourquette d’Ancizan et deuxième ascension de l’Aspin.

Pour cette deuxième sortie, je devais reconnaître la Hourquette d’Ancizan, pour ensuite et si possible redescendre d’Arreau et revenir par l’ascension de l’Aspin. Cependant, si la neige a bien fondue sur Payolle la route de la Hourquette s’est chargée progressivement en neige pour devenir impraticable un peu avant les lacets en forêt. J’ai donc préféré faire demi-tour et gravir l’Aspin par Payolle.

Cette seconde ascension, m’a paru toujours aussi facile. La puissance moyenne à progresser de 40 W et la vitesse moyenne est passée à 17,4 kilomètres par heures.

 
13 mars 2020 – Deux ascensions du col des Palomières

Le col des Palomières est un col situé dans Bagnères-de-Bigorre. D’une longueur de presque cinq kilomètres sa pente moyenne de presque 6 % offre des passages à plus de 8 %. Le gravir plusieurs fois peut-être un bel exercice de fractionner à quelques pas de notre camp de base. Côté météo, les conditions n’étaient pas très favorables et notamment un brouillard qui m’a contraint à limiter l’exercice à deux ascensions en raison de la visibilité très réduite dans la montée.

Sur cette séance, ma puissance moyenne progresse et s’établit en moyenne à 205 W et 187 W dans la seconde, j’ai cependant été fortement gêné par le brouillard. C’est bon signe pour la suite, car ma puissance moyenne a augmenté de presque 25 W.

15 mars 2020 – Ascension de la Hourquette d’Ancizan

Gravir la Hourquette d’Ancizan à la mi-mars est pour moi assez exceptionnel. J’ai réalisé cette sortie avec Nathalie, en jouant le rôle de lièvre et de coach jusqu’à Payolle. À Payolle, je suis parti en reconnaissance en direction du pied du col de la Hourquette d’Ancizan. Nous avions convenu que si le passage été possible, je devais poursuivre en direction du col. Nathalie me suivant derrière sauf à ce que je revienne sur mes pas. 

Contrairement à la tentative précédente, la route était totalement dégagée et propre. J’ai donc poursuivi à mon rythme la montée sur le sommet du col en m’arrêtant juste pour assurer le reportage photo afin de conserver des souvenirs de ce qui pourrait être la dernière montée de notre séjour en Hautes-Pyrénées, car l’épidémie de COVID-19 semble progresser rapidement et il existe une probabilité que nous soyons confiné sous peu. 

Lors de cette ascension, mes sensations sont de plus en plus bonnes. Je bats au moins trois records personnels dans la montée. La puissance développée moyenne s’établit à 190 W et ma vitesse moyenne à plus de 12 kilomètres par heures. 

10 mars 2020, article dans Cyclist n°23 : « Je sais que c’est complètement con de craquer si près du but, mais je m’en fou. Je ne peux plus avancer. Je ne veux plus avancer ».

En plein dans mon stage, « montagne », est parue l’édition n°23 de la revue « Cyclist« . Pour cette nouvelle édition, c’est un des éléments du sommaire en couverture qui a attiré mon attention « Tour du Mont-Blanc ». À l’intérieur, l’introduction de l’article intitulé « Dépasser les bornes » nous mets rapidement dans l’ambiance : « Le tour du Mont-blanc n’est pas une épreuve difficile, elle est démoniaque : 338 kilomètres à travers trois pays et 8 400 mètres de dénivelé positif. « Cyclist » était au départ ». L’auteur Stu Bowers a pris le départ de l’édition 2019. Il y relate sa course. Le départ feutré au petit matin, l’ambiance amicale qui règne au sein des coureurs et surtout sa descente aux enfers au fur et à mesure de sa progression. Il flanche mentalement. Sur la montée du Cormet-de-Roselend, il écrit « Alors que j’entame l’avant-dernière difficulté de la journée (le Cormet de Roselend), ma voie intérieure a changé de registre. Jusque-là, elle me disait : « Vas-y tu peux le faire, tu peux y arriver !!!« . Maintenant, c’est : « Vas-y arrêtes, ça ne sert plus à rien…« . Je broie du noir pendant les 19 kilomètres d’ascension ». Il jettera l’éponge dans la dernière montée vers les Saisies à quelques kilomètres de l’arrivée.

En première lecture l’article m’a mis une claque au moral. Le doute s’est installé pendant quelques minutes. Je m’interroge : n’ai-je pas été un peu présomptueux de m’inscrire sur cette épreuve hors norme ? Et puis avec le recul, je me dis que cet article confirme surtout une chose dont j’ai déjà conscience : la préparation physique seule ne sera pas suffisante, elle doit s’associer impérativement à une préparation mentale, car si le physique me permettra de franchir les difficultés dans les temps, c’est le mental qui me permettra de finir.

17 Mars 2020, Covid-19 : le confinement général

Décidément, rien ne m’aura était épargné dans cette préparation ! Après la première semaine de mon stage montage qui devait durer 4 semaines, nous voilà contraint de rentrer en urgence pour mettre en œuvre les mesures de confinement décrétées par le Gouvernement pour lutter contre l’épidémie de COVID-19. 

Si les exercices physiques à l’extérieur sont autorisés, ils doivent être réalisés en solo et à proximité immédiate du domicile avec par exemple un footing autour de son quartier. Gravir les cols environnants alors que l’on réside à Bagnères-de-Bigorre n’est donc plus possible. De plus, la période de confinement est décrétée pour au moins quinze jours, mais les expériences en Chine et en Italie où ces mesures sont déjà en place montrent que cette première quinzaine de confinement ne sera pas suffisante pour enrayer l’épidémie sur le territoire national et qu’elle sera de fait prolongée. Dès lors, il devenait inutile de rester à Bagnères-de-Bigorre.

Je me vois donc contraint une nouvelle fois de réviser mon plan d’entraînement pour l’adapter aux nouvelles contraintes. Préparer le Tour du Mont-Blanc sur le home-traîner ne va pas être simple, d’autant que la période de confinement risque bien de s’allonger. Certains évoquent déjà une période de quarante-cinq jours. Exit les entraînements de longue distance, oublier mes belles ascensions de la Hourquette d’Ancizan et de l’Aspin. Même le Ride Bike Cathare Challenge du mois d’avril est remis à plus tard. Les premières annulations de cyclosportives sont déjà annoncées. La Bourgogne Cyclo est pour l’heure maintenue, mais pour combien de temps ? 

Préparer sereinement ma première participation au tour du Mont-Blanc se transforme de plus en plus, en une première véritable épreuve. Je vais devoir faire preuve d’imagination pour remplacer mon stage montagne et mes entraînements de longues distances.

28 mars 2020 : Prolongement de la période de confinement

Le Gouvernement vient d’annoncer la prolongation du confinement jusqu’au 15 avril 2020. Nous glissons petit à petit vers les 45 jours évoqués régulièrement. Plusieurs cyclosportives sont soient annulées, soit reportées. Pour ce qui me concerne, la Morvandelle est purement annulée, et la « Bourgogne Cyclo » reportée au 11 juillet 2020. La Granfondo Vosges est encore maintenue, mais au vu de la propagation du COVID-19 et des périodes d’incubation et donc d’isolement. S’il devait y avoir une nouvelle prolongation de la période de confinement, et elle sera vraisemblablement décrétée puisque nous n’avons pas encore atteint le pic de l’épidémie, il ne fait presque aucun doute que la « Granfondo Vosges » sera ou supprimée, ou déplacée. Je vais devoir réadapter mon plan d’entraînement pour intégrer des séances longues et accidentées sur un home-trainer. Beaucoup pensent que cela est inutile, mais c’est la seule solution pour me préparer en endurance aérobie et à l’enchaînement des cols. Je dispose pour cela de la vidéo de simulation Tacs Trainer de l’Étape du Tour dans les Pyrénées et des différentes ascension de la Marmotte des Alpes. Elles vont donc me servir de support pour ces séances longues.

8 avril 2020 : Sondage Cycling Classic

 

Après les annulations et reports en cascades des épreuves 2020, il était logique que l’organisation s’interroge pour le maintien ou non de l’édition 2020. Le message est tombé ce 8 avril sous la forme d’un sondage :

Y répondre dans l’immédiat me semble difficile. Car cela nécessite d’avoir de plus amples informations quant à la sortie du confinement. En sortir début mai, offre deux mois et demi pour s’entraîner sur route, ce qui rend encore possible la préparation. Faut-il encore que je puisse aller gravir quelques cols durant cette période. A contrario, si nous devions sortir du confinement en juin, ou courant juin, la préparation sera sérieusement remise en cause.

Le président de la République doit prendre la parole lundi 13 avril. Je réserve donc ma réponse à cette date. Cependant, je dois aussi être lucide, même l’organisation du tour de France est aujourd’hui sur la sellette. Et si cette épreuve mythique du cyclisme en France devait être reportée, il sera difficile de maintenir cette édition du tour du Mont Blanc. D’autant que l’organisation, prévoit le report en 2021 et non de quelques semaines en 2020.  

13 avril 2020 : 11 mai et 15 juillet deux dates peut-être importantes

20 h 02, l’allocution du président de la République débute. Très rapidement, deux dates tombent : le 11 mai qui sera la levée progressive du confinement et la réouverture des écoles, et le 11 juillet (au moins) qui correspond la date provisoire jusqu’à laquelle les lieux de rassemblements du public tels les restaurants, les bars, les festivals resteront fermés.

Si les conditions de la progressivité de la levée du confinement et le public concernés restent à définir. Une chose semble acquise, toutes les épreuves que j’avais jugé préparatoire à mon Tour du Mont-Blanc seront soit reportées, soit annulées. C’était déjà le cas de la Bourgogne Cyclo et de la Granfondo Vosges. Cela va maintenant être le cas des Trois Ballons. Même le report de la Bourgogne Cyclo au 11 juillet est quasi de fait à revoir. 

Concernant le Tour du Mont-Blanc rien n’est encore joué. La date du 15 juillet sera telle repoussée ? Aurons-nous l’autorisation de reprendre les entraînements sur route dès le 11 mai ou quelques jours après ? Pourrons-nous nous déplacer pour aller nous entraîner sur quelques cols ? Les décisions à venir restent liées à l’évolution de la situation sanitaire. Et tout sera remis en cause en cas de seconde vague épidémique. La priorité de l’Etat et des citoyens est bien de limiter le nombre des victimes du COVID-19 en respectant les gestes barrières et les mesures de lever progressive du confinement et j’y souscris totalement. Je comptais cependant, sur cette allocution pour m’exprimer de façon éclairée sur le sondage initié par Cycling Classic. Or, la date provisoire du 15 juillet annoncée par le président Macron vient jeter un certain doute sur le maintien de l’édition 2020 du Tour du Mont-Blanc. Je décide donc de laisser le choix à l’organisation de juger de son maintien en lien avec les autorités, pour me concentrer uniquement sur le bilan de ma préparation pour répondre au sondage de l’organisation.

Ce bilan quel est-il ? Positivement, je dirais que mon séjour d’une semaine dans les Pyrénées m’a permis de constater le retour de ma forme et des bonnes sensations en montagne. De même, le confinement m’offre quand même la possibilité de m’entraîner sur le home-trainer avec des séances qualitatives (PMAVO2max…). Je peux également réaliser des sessions d’entraînement de cols avec le logiciel de simulation Tacs. Cependant, si tous ces éléments sont assez favorables pour la préparation d’une cyclosportive standard de 150 kilomètres et 3 000 à 4 000 mètres de dénivelée positive, qu’en est-il pour préparer une épreuve comme le Tour du Mont-Blanc ?

Sans confinement, et dès la fin de mon stage montagne, je serais entrée dans une phase de travail qualitatif de ma puissance maximale anaérobie, de ma VO2max tout en réalisant une à deux sorties longues par semaine et au moins une sortie de deux-cents à plus de trois-cents kilomètres par mois pour préparer mon organisme à supporter les efforts longs. Or, depuis le début de l’année, je n’ai réalisé qu’un seul dodécaudax et trop peu de sorties de plus de cent kilomètres. De même, enchaîner la distance et la dénivelée proposée sur le Tour du Mont-Blanc nécessite de travailler beaucoup en côtes et de gravir des cols régulièrement. Or mon stage montagne programmée sur trois semaines a été interrompu au bout de sept jours, confinement oblige. Les épreuves montagnardes préparatoires (Morvandelle, Bourgogne CycloGranfondo Vosges, et peut-être les Trois Ballons) sont soit annulées, soit reportées en septembre ce qui est un sérieux handicap lorsque l’on réside dans le plat pays Briard. Aussi, le confinement de deux mois et cette crise sanitaire vont avoir immanquablement un impact négatif sur ma capacité à endurer plus ou moins bien la dureté et la longueur de l’épreuve.

Une bonne préparation individuelle est celle qui met en cohérence les objectifs que nous nous fixons avec nos propres capacités physiques et mentales. Et je dois être réaliste, le confinement de deux mois et l’impossibilité de concentrer sur un mois et demi une préparation optimale de près de quatre mois en gardant suffisamment de fraîcheur pour l’épreuve, ne me permettent pas de garantir la mise en cohérence de mes capacités avec les objectifs de cette épreuve hors normes. Je vais donc voter non !

16 avril 2020 : Le Tour du Mont Blanc est maintenu

Le résultat du sondage organisé par Cycling Classic France, organisateur du Tour du Mont-Blanc vient de tomber 60 % des inscrits à l’épreuve souhaitent le maintien de l’édition 2020 de l’épreuve en prenant en compte une reprise des entraînements courant mai. Si tout n’est pas encore définitif, et notamment les conditions administratives et l’ouverture des frontières entre les trois pays traversés, il me faut donc réajuster mon programme d’entraînement en espérant que la cyclosportive des Trois Ballons soit maintenu.

17 avril 2020 : mes épreuves préparatoires disparaissent les unes après les autres.

Quelques jours seulement après l’allocution du président de la République et au lendemain de l’annonce du maintien de l’édition 2020 du Tour du Mont-Blanc, Cycling Classic France publie un nouveau calendrier provisoire pour la saison 2020. La Bourgogne Cyclo 2020 disparaît du calendrier et est reportée en 2021. Le terme report est utilisé pour bien préciser que les inscriptions 2020 ne sont pas remboursées, mais reportées automatiquement sur l’édition 2021. Les Trois Ballons sont également en attente d’une date de report. Il est est également ainsi de la Vaujany. Le Tour du Mont-Blanc risque donc bien d’être la première épreuve de la saison !

Ma préparation se corse, car débuter une saison sur une épreuve telle que le Tour du Mont-Blanc sans avoir eu le loisir de m’entraîner en montagne et de participer à des épreuves montagnardes et sans avoir la possibilité des réaliser une sérieuse préparation en ultra distance apparaît comme un énorme défi. Et lorsque l’on réside comme moi sur un territoire relativement plat, c’est presque mission impossible ! Je vais essayer de le relever, avec sérieux et enthousiasme, mais sans garantir quoique se soit sur l’issue finale vis-à-vis notamment de ma capacité, le 18 juillet, à franchir les portes horaires dans les délais, et à terminer cette sublime épreuve. Qui sait ce sera peut-être une très belle participation. 

 

23 avril 2020 : Le tour du Mont-Blanc première épreuve de la saison 2020 ?

Le programme des cyclosportives 2020 évolue au fil des jours. Celui de Cycling Classic France n’échappe pas à la règle : l’épreuve des Trois Ballons est officiellement reportée au 22 août. Sauf changement encore possible, le Tour du Mont-Blanc est donc officiellement ma première épreuve de la saison. Quel challenge ! Je vais attendre de voir les conditions du dé confinement du 11 mai pour adapter ma préparation en l’absence de cyclosportive montagnarde préparatoire. Certains parlent d’empêcher pour un temps les migrations d’une région à une autre, d’autres évoquent des autorisations de déplacement avec une maille à l’échelon plus local. Ainsi, si les déplacements devaient être autorisés sans restrictions dès le 11 mai, j’envisagerais de réaliser un dodécaudax de test dès la première semaine de dé-confinement pour ensuite me rendre dans l’Aude est m’élancer sur le parcours du Ride Bike Cathares Challenge. Qui serait une bonne préparation à quelques semaines du tour du Mont-Blanc. Cela me permettrait notamment de me tester sur beau parcours de 360 kilomètres et 6 280 mètres de dénivelée positive. Il faut garder l’espoir…

6 Mai 2020 : Exit le tour du Mont-Blanc 2020, vive le tour du Mont-Blanc 2021

La nouvelle vient de tomber, le Tour du Mont-Blanc 2020 est annulé. Je suis presque soulagé, car comment préparer une telle épreuve sans cyclosportive montagnarde préparatoire, avec un stage montagne écourté, et deux mois de confinement avec seulement quelques séances de home-trainer. Certes, il restait deux mois entre le 11 mai et le 18 juillet. Cependant, il faut arriver sur l’épreuve en n’ayant pas accumulé trop de fatigue sur les 15 jours qui précèdent l’épreuve. Ce qui laisse donc en réalité un mois et demi pour reprendre pied avec des sorties longues et réaliser le travail spécifique en côte. Ma saison n’est pas perdue. Du coup, je vais pouvoir l’orienter beaucoup plus vers l’ultra distance. J’envisage donc un tour de Seine-et-Marne en juin ou juillet et le Ride Bike Cathare Challenge en septembre. Après deux mois de confinement, j’ai besoin de retrouver cette liberté de rouler, de partir au petit matin un peu avant l’aube et de rouler jusqu’à la nuit, voir même de rouler la nuit complète.

Mon seul regret porte sur le fait de remettre à 2021, ma première participation à mon premier tour du Mont-Blanc, même si dans les faits il y a des situations bien plus tristes en ce moment. J’ai d’ailleurs depuis plusieurs semaines une pensée pour tous ceux qui luttent contre le COVID-19 soit pour soigner les personnes atteintes, soit pour se sortir de ce virus. Et lorsque nous seront sortie de cette crise sanitaire, nous aurons tous le loisir de repenser à toutes ces belles épreuves qui font la beauté du cyclisme amateur. Le prochain chapitre s’écrira vraisemblablement en novembre 2020 avec la phase de réinscription pour l’édition 2021 : « Tout vient à point à qui sait attendre ».