Mai 2020 : après presque deux mois de confinement « COVIDstique », j’ai des fourmis dans les jambes. La majorité des cyclosportives montagnardes ont été soit annulées, soit décalées de quelques mois, soit reportées en 2021. Rares sont celles qui sont maintenues. Ma saison devrait au mieux se résumer deux cyclosportives. Même, le Tour du Mont-Blanc, initialement maintenu, est reporté à 2021. En cette période trouble, où le virus fait des ravage, où des soignants se battent quotidiennement pour sauver des personnes, je suis bien conscient et convaincu que le cyclisme n’est pas une priorité. Et dire ou penser le contraire serait bien égoïste. Cependant, mon corps tout entier a un besoins d’espace et de liberté. Psychologiquement j’ai une envie irrésistible d’aller rouler, loin et longtemps. De déconnecter un temps mon cerveau, d’oublier un temps cette crise pour retrouver l’effort musculaire, le plaisir de rouler, de sentir le vent sur mon visage, de ressentir cette sensation de bonheur de voir défiler les paysages… Cette envie remonte du plus profond de mon corps, comme un manque : prendre le vélo, monter mes sacoches de bikepacking et partir, sans compter les heures et les kilomètres. Rouler, rouler pour le plaisir, rouler pour l’effort, rouler pour la liberté. Malheureusement, la réalité n’est pas aussi simple ! Les conditions de dé-confinement nous imposent de rester dans un périmètre de 100 kilomètres autour de notre domicile.
Cent kilomètre de rayon à vol d’oiseaux autour de chez soi ! Cette contrainte ressemble bien à un problème de mathématique qui hante les salles de classes de France et de Navarre depuis que la géométrie existe : « sachant qu’un cercle a un rayon de 100 km ! Calculez son périmètre ». Beaucoup d’écoliers appréhendent ce type d’énoncé…
Un cercle de 628 km de périmètre offre de belles opportunités. Plusieurs applications proposent de représenter ce cercle sur une carte soit sous la forme d’isodistance (mesure par la route depuis un point), soit sous le forme d’un cercle parfait de 100 km de rayon (vol d’oiseau). C’est bien cette dernière méthode mesurée qui fait foi :
J’ai donc laissé libre cours à mon imagination pour créer un parcours d’ultra distance. Initialement, je cherchais à réaliser un parcours au moins aussi ambitieux que celui de la Race Across Île-de-France de juillet 2019 avec ses 500 kilomètres à parcourir en un peu plus de 24 heures. Le Tour de l’Île-de-France existe déjà. Le reprendre n’est pas exclu, mais se serait manqué d’imagination ! De fil en aiguille me voilà parti à ébaucher un joli tour de Seine-et-Marne en m’attachant à suivre le plus possible les frontières de mon département qui représente à lui seul la moitié de la surface de l’Île de France.
Le parcours de ce beau tour de Seine-et-Marne affiche sur la carte 459 km pour 3 470 mètres de dénivelée positive tout en respectant la sacro-sainte règle des 100 kilomètres autour de mon domicile. J’envisage de réaliser ce parcours en autonomie totale en mode packaging allégé, c’est dire avec uniquement les sacoches de cadre. Avec un départ à 3 h 00 ou 4 h 00 du matin, je devrais passer sans encombre le secteur très urbanisé des cent-vingt premiers kilomètres en laissant derrière moi les villes nouvelles de Sénart et de Marne-La-Vallée. Passer La Plaine de France et l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, je devrait retrouver les routes de la campagne briarde qui devraient m’offrir beaucoup plus de quiétude dans ma progression.
Distance totale | 459 kilomètres |
Dénivelée positive | 3 469 mètres |
Dénivelée négative | 3 467 mètres |
Nombre des départements visités | 10 |
Recenser les points d’eau | ✔ |
Tracer le parcours définitif | ✔ |
Planifier la progression | ⊗ |
Planifier la date de départ | ⊗ |