La Marmotte 2015 : une très belle épreuve sous la canicule…

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Vendredi 3 juillet :

J’ai fait de la Marmotte un de mes objectifs 2015. Aussi, la veille de la course nous avons quitté la région parisienne et rejoint l’Alpe d’Huez après un peu plus de 6 heures de route. L’accueil chaleureux de l’organisation nous fait rapidement oublier la fatigue de la route. L’ambiance est vraiment différente de celles rencontrées sur les autres cyclosportives. Dès la descente de voiture on est pris entre une grande fête du cyclisme et un salon du vélo. Cette ambiance est à la hauteur de la renommée mondiale de la Marmotte. Car une fois de plus la dureté de l’épreuve a attiré un très grand nombre de nationalités : 45 pour cette édition 2015. Les cinq continents seront représentés sur la ligne de départ.

Côté météo cela ne s’arrange pas. La canicule qui sévit depuis plusieurs jours devrait être encore plus présente sur l’Isère et la Savoie. Différents sites météo annoncent jusqu’à 38°C dans les vallées avec des températures ressenties à 44°C. Cumuler 5000 mètres de dénivelée sur une épreuve est déjà un sérieux challenge. Le faire sous une canicule devrait sévèrement pimenter l’exercice. J’appréhende un peu, car en cas de déshydratation je pourrais voir apparaître des crampes qui pourraient m’handicaper.

Retrait dossard 1

Retrait dossard 2

Maillot Marmotte

La Mascotte

Samedi 4 juillet :

Comme pour chaque course, la nuit a été trop courte. Debout à 5h30, petit déjeuner équilibré, puis départ pour la ligne de départ. Je m’élance à 6h43 dans la descente de l’Alpe d’Huez. La température s’élève déjà à 17 °C. Avec 7500 inscrits, je ne suis pas seul. Je suis surpris par le nombre important des crevaisons dès l’Alpe d’Huez. J’arrive sans encombre au Bourg d’Oisans où va être donné le départ. Il y a déjà beaucoup de monde sur la ligne. J’hésite donc entre poursuivre mon échauffement ou assurer une bonne place dans mon sas de départ. J’opte pour ma place sur la ligne de départ, car être à l’arrière c’est prendre le risque de faire l’accordéon et accroître la potentialité d’une chute. Mon choix semble bon car avec au minimum 3500 concurrents dans mon sas, je ne suis pas trop loin des premiers. Le départ est donné à 7h44  Etant bien positionné, je peux prendre un groupe qui roule assez vite. Nous rejoignons Rochetaillée à plus de 40 km/h. Je me sens bien. Nous atteignons rapidement le barrage du Verney qui marque le départ de l’ascension du Col du Glandon.

Sur cette épreuve, l’organisation à mis en place deux barrières de temps. La première consiste à atteindre le barrage de Grandmaison dans l’ascension du col du Glandon avant 10h40. La seconde impose d’entamer la montée de l’Alpe d’Huez avant 18h30. Un échec sur l’une de ces deux barrières et la course s’arrête irrémédiablement pour les retardataires.

Le début du Glandon est assez dur avec une pente comprise entre 6 et 10,5%. Mais tout va bien pour moi, même si je n’ai pas encore trouvé mon rythme. j’atteins le barrage à 9h34 avec plus d’une heure d’avance sur la limite de temps. Le reste de l’ascension se passe assez bien. Aussi, j’atteins le col du Glandon à 10h01 après 26.3 km d’ascension. Je suis pour l’instant dans les temps avec mon plan de marche.

Ascension du Glandon 3

Ascension du glandon 2

Gérer le ravitaillement de 7500 concurrents sur un espace aussi réduit que le col du Glandon n’est pas simple pour l’organisation. Pour ma première participation à une telle épreuve ce n’est pas facile non plus. Où poser son vélo ? Le moindre espace est pris ! Où trouver du ravitaillement solide et liquide ? Il y a tellement de monde autour des robinets et des stands qu’il est très difficile de se frayer un passage. Certains concurrents essayent de resquiller ! Il faut jouer des coudes pour conserver sa place dans la file d’attente. Le chrono est pourtant arrêté afin de neutraliser et sécuriser la descente. Mais rien ni fait, ça se bouscule. La tension monte car beaucoup repartent déjà. J’arrive malgré tout à remplir mes deux bidons d’eau et à prendre à la volée deux barres de céréales. Impossible de faire mieux. Je m’élance alors dans la descente du Glandon. La température devient suffocante dans la vallée.

Les premiers impriment un rythme soutenu qui conduit à étirer le peloton en file indienne. A ce train, la distance nous séparant de Pontamafrey et des lacets de Montvernier est vite avalée. Nous bifurquons à gauche et attaquons la montée. C’est impressionnant ! Imaginez plusieurs milliers de concurrents serpentant sur une route très étroite qui chemine à flanc de montagne. Où que se porte le regard ce n’est qu’un ensemble multicolore de cyclistes qui progressent. A mi-pente les derniers ne sont même pas encore visibles au pied des lacets tellement le peloton s’étire sur des kilomètres. Le sommet est franchi en 24 minutes. et le col du Ventour est avalé dans la foulée. Après quelques kilomètres nous mettons pied à terre en plein milieu d’une côte. Le ravitaillement se trouve à son sommet. Il faut de nouveau jouer des coudes pour remplir les bidons.

Après plusieurs minutes, nous repartons en direction Villargondran et commençons l’ascension du col du Mollard. Bien que la route départementale 80  chemine en forêt, l’ascension va être harassante. La chaleur est de plus en plus intense et le moindre point d’eau est assailli. Le long peloton commence à connaître ses premières défections. Des paquets de concurrents s’arrêtent à chaque coin d’ombre. D’autre allongés sont au bord du malaise. La température atteint 40°C. L’eau manque malgré les ravitaillements des trois Albiez : le Jeune, le Vieux et Montrond. J’atteins le sommet du col en 1h44, Je suis en retard sur mon temps prévisionnel car je devrais déjà être dans l’ascension du Col de la Croix de Fer, mais avec cette chaleur impossible d’aller plus vite. Alors que je m’élance en direction de la Croix de Fer, un doute m’assaille : serais-je au pied de l’Alpe d’Huez avant 18h30 ? D’autant que l’ascension du col de la Croix de Fer n’est vraiment pas simple. Le plus dure de l’ascension se situe à Saint Sorlin d’Arves avec une pente qui va osciller entre 9 et 11%. Un ravitaillement a été prévu avant cette partie difficile. Il est le bien venu, car les huit derniers kilomètres vont être très difficiles dans ce col. Il me faudra cinquante trois minutes pour les franchir. Sans l’aide de certains habitants qui ont fait preuve d’ingéniosité pour nous rafraîchir j’aurais certainement mis plus de temps. Il est déjà 16h50 lorsque j’atteins le col et je suis sérieusement en retard sur mes prévisions.

Ascension de la Croix de Fer 2

Ascension de la Croix de Fer 5

photo-le-dl

La descente vers le Bourg D’Oisans par le Glandon se fait à vive allure. A l’aise en descente, j’atteins même brièvement les 81 km/h. Je profite de la descente pour mouliner et ainsi éliminer l’acide lactique.Cela me permettra également de passer les deux raidillons dont celui avant le Rivier d’Allamont où la pente atteint jusqu’à 11%. Un petit groupe s’est constitué. Nous avons tous le même objectif arriver dans les temps au pied de la montée de l’Alpe d’Huez. Un vent de face freine notre progression au Pied de Vaujany. Nous arriverons au ravitaillement au pied de l’Alpe d’huez aux environs de 17h50.  Le temps de nous ravitailler, nous attaquons la montée le L’Alpe d’Huez au environs de 18h05.

La montée de l’Alpe d’huez est un enfer, la température est très élevée, il n’y a pas de vent et l’air devient vite suffocant. Les cinq premiers lacets sont les plus durs et mentalement les plus longs. Je m’enferme dans ma coquille, je ne pense plus à rien et j’avance comme un métronome. La fatigue est là ! A plusieurs reprises je suis contraint de m’arrêter pour manger, car je n’ai plus la force de chercher la nourriture dans mes poches arrière tout en roulant sur une pente qui ne descend pas sous les 8%. Mes muscles intercostaux me font souffrir, il m’est impossible de forcer l’inspiration. mais je monte, je ne dois pas abandonner. Beaucoup montent à pied. Beaucoup récupèrent assis à l’ombre sur les parapets le long de la route. Je mettrais plus de 2h30 pour gravir les 13 kilomètres d’ascension, les 13 derniers kilomètres d’une course exceptionnelle.

Au final seuls 4678 concurrents termineront l’épreuve sur 7500 inscrits. Pour ma part je me classe 4138ème au scratch et 842 sur 998 dans ma catégorie d’âge. Je termines l’épreuve en 11h49 d’effort. Contrairement à mes craintes de la veille, je n’ai eu aucune crampe.

En conclusion, La Marmotte est vraiment une épreuve  exceptionnelle et à part dans le milieu cyclosportif. Je pense que je reviendrais la faire avec plaisir.

Montée de l'Alpe d'huez

Arrivée 2

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3 Responses

  1. Hervé Rakowski

    Bravo ! Je m’identifie à ton récit car j’ai vécu la même aventure que toi : première marmotte après avoir commencé le vélo en aout 2013…il est même probable que nous nous soyons cotoyés vus les horaires que tu donnes…je me demande même si je ne m’identifie pas sur la photo de la traversée du village dans l’ascension de la Croix de fer (le coureur à droit en haut du groupe, maillot jaune et noir casque blanc?…Pour ma part, si j’ai roulé en une heure de moins que toi, j’ai pris beaucoup (trop) de temps dans les ravitaillements et j’ai passé le barrage au pied de l’Alpe à 18h30 pétantes !! M’obligeant à rouler à bloc dans la vallée alors que mon plan était surtout de récupérer dans cette partie…J’ai passé la ligne d’arrivée vers 19h55 de mémoire…j’ai vécu ce jour là un rêve de gosse et l’exploit sportif de ma vie !
    Sportivement, et merci pour ton récit 😉
    Hervé

    • admin

      Merci pour ton message qui me va droit au cœur. Car au travers de mon site, j’essaye de faire partager ma passion récente pour le cyclisme et plus particulièrement le cyclisme en montagne. Faire vivre de l’intérieur mes et nos exploits sportifs individuels et collectifs me semble être une belle promotion pour notre sport. A part nous et nos proches, très peu sont à même de comprendre ce bonheur et cette irrésistible envie que nous avons à nous dépasser dans des épreuves de plus en plus difficile mais tellement extraordinaires. Figer tous ces moments passés dans la préparation et sur ma machine est aussi un élément important de partage et d’invitation à l’aventure. Peut-être nous verrons nous sur la Marmotte 2016 j’aurais le dossard 3728. Sportivement. Éric

  2. Hervé Rakowski

    Pas cette année 😉 Nous ferons l’Etape du Tour et la GrandFondoNY Ventoux deux semaines avant ; je passerai aussi 10 jours dans la vallée de l’Ubaye pour découvrir les cols des Alpes du Sud pendant mes vacances d’été .
    Amicalement
    Hervé

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