Randonnée Thonon-les-bains – Antibes
du 22 au 28 août 2015
La définition des étapes
Dès le départ du projet, je souhaitais donner à cette Randonnée Alpine un aspect un peu plus paisible que sur le Raid Pyrénéen de l’année dernière où la longueur des étapes nous avait contraint à courir, presque tous les jours, pour être à l’heure dans les chambres d’hôte. Nous avons donc conservé le format de sept jours proposé par les Cyclos Randonneurs Thononais soit sept étapes. Ce format nous a permis notamment de nous réserver un peu de temps libre pour les visites et la récupération. De même, avec un départ en congés depuis la région parisienne nous avons fait le choix de débuter cette Randonnée Alpine depuis Thonon-les-bains afin de rejoindre ensuite le Sud de la France.
Chaque étape a été arrêtée en trois phases. Dans un premier temps, nous avons établi un premier projet basé sur des étapes de 100 kilomètres. Ensuite nous avons localisé les chambres d’hôtes ou hôtels à proximité des villes d’arrivée et réalisé les réservations. Nous avons ensuite ajusté chacune des étapes à la situation des chambres d’hôtes réservées. De fait, la distance à parcourir variait entre 92.65 et 126,994 km. J’aurais également pu prendre en compte la dénivelée quotidienne. Mais, comme les cols me semblaient harmonieusement répartis sur l’ensemble du parcours j’ai fait le choix de ne pas en tenir compte. D’autant, qu’étant seul à rouler j’avais tout au long du parcours la possibilité d’adapter l’heure de départ à la dureté de chaque étape pour essayer de garantir une arrivée avant 17h00 sur la ville d’arrivée. La dénivelée positive s’est ainsi établie entre 2.583 m à plus 3 481 m.
Une fois le format des étapes arrêté, j’ai rédigé un roadbook journalier basé sur les villes de départ et d’arrivée et sur les cols à franchir. Ce raodbook avait pour objectif de permettre à mon coach préféré de me suivre ou plutôt de me devancer pour assurer la logistique. Mais il devait également permettre de définir la durée de chaque étape afin d’ajuster l’heure de départ. Pour ce faire j’ai retenu des vitesses moyennes de 10 kilomètres/heure pour les ascensions et de 50 kilomètres/heure pour les descentes. Ces moyennes s’étaient avérées conformes à la réalité sur le raid Pyrénéen. Et je peux le dire, elles se sont également avérées relativement fiables sur cette première partie de la randonnée Alpine. Même si au gré des étapes la vitesse moyenne d’ascension est plutôt passée sur 13 km/h et celle de descente à presque 60 km/h. Cela m’a permis soit de finir plutôt certaines étapes, soit de m’arrêter en cours d’étape pour des pauses restauration. A l’usage et à la demande de ma fidèle coach, il s’avère nécessaire de revoir la configuration en prévoyant une page par tronçon comprenant la dénivelée du tronçon, les informations sur le profil et une carte routière du tronçon.
La préparation matérielle
En matière d’équipement je disposais toujours de mon CKT 369 équipé d’un compact 50/34 et d’une caissette en 11/28. Cette configuration m’a permis de passer partout. Y compris dans des cols pouvant présenter soit de forts pourcentages (col du Pré ou col de Finestre par exemples), soit des distances d’ascension élevées (Iseran).
Avant le départ, j’avais pris le soin de réviser en totalité mon vélo. J’en ai profité pour remplacer ma caissette arrière et le corps de roue libre en raison d’un roulement fatigué. J’avais également changé les patins de freins. J’ai renouvelé cette opération en fin de parcours avant de me lancer dans le défi des « cinglés du Mont-Ventoux ».
Comme j’en ai pris l’habitude, j’avais également pris soin d’emmener des pièces de rechange. Je disposais notamment d’un jeu de câbles de dérailleurs et de frein, d’un jeu de guidoline, de deux paires de pneumatiques, de quatre paires de chambres à air, d’une paire de cales look pour les pédales automatiques. J’avais également à disposition une paire de roue de réserve en cas de casse de rayon notamment. Avec l’expérience de cette année, je pense qu’à l’avenir j’étudierai plus attentivement la qualité du revêtement des routes empruntées et le cas échéant j’équiperais cette paire de roue de réserve de pneumatiques de cyclo-cross. Car comme vous pourrez le lire ci-dessous, les sept derniers kilomètres du col de Finestre sont en terre, certes tassée, mais en terre avec beaucoup de cailloux. Et comme il avait copieusement plu la veille, le passage de certaines courbes était plutôt acrobatique en raison de la boue et de la perte d’adhérence. Cependant le bilan est plutôt favorable dans la mesure où nous n’avons connu aucune casse, ni crevaison.
En matière d’électronique, je disposais d’un compteur Garmin Edge 810. Cet appareil est doté de l’outil Virtual Partner qui présente l’avantage de permettre le suivi du parcours, de signaler les changements de direction ainsi que les situations de « hors parcours » afin de les corriger en reprenant rapidement le bon itinéraire. De même, avec l’application Live track de Garmin Connect, mon coach préféré pouvait me suivre sur le parcours. Cependant, comme cela est de plus en plus fréquent avec Garmin, j’ai connu des problèmes de plantages du compteur sur les deux premières étapes. Ceux-ci sont vraisemblablement liés à la mise à jour du logiciel lancée par Garmin quelques jours avant la randonnée. J’ai donc du réinitialiser l’appareil, réinstaller la dernière mise à jour et ensuite paramétrer les écrans. Le pire incident a été rencontré au départ de Briançon ou le compteur s’éteignait et se relançait sans cesse. Il m’a fallu sortir mon PC portable sur le bord d’un parking pour réinstaller la dernière mise à jour. Pour moi, il s’agit purement d’un problème de fiabilité des mises à jour, c’est vraiment dommage car l’appareil Edge 810 par lui-même est vraiment génial sauf que son fonctionnement n’est plus fiabilisé dès lors que Garmin lance une mise à jour.
Autre élément important, le GPS ne doit pas être le seul outil de guidage. Il faut parfois lever le nez du guidon et regarder les panneaux ou l’environnement immédiat. Pour deux raisons : premièrement il peut y avoir des erreurs de planification et par expérience, les erreurs de guidage ont presque toujours pour origine une erreur de planification. Et deuxièmement le GPS peut signaler des situations de hors parcours qui n’en sont pas. Cela m’est arrivé dans la descente du col de Finestre et à plusieurs reprises sur la D10 dans l’ascension du collet de Pinpinier à hauteur d’Aiglun et de Le Mas. En fait le GPS affichait le parcours à suivre sur une autre route au-dessus ou en dessous de ma position réelle qu’il représentait également sur une route. Sauf qu’au-dessus ou en dessous de ma position il n’y avait ni route, ni chemin. Et Surtout aucun croisement, là où le GPS m’indiquait que j’avais de nouveau rejoint le « parcours détecté ». Je pense que cette situation est essentiellement liée à l’usage des fonds cartographiques collaboratifs OpenStreetMap utilisés par Garmin Connect. En effet, ces fonds collaboratifs qui peuvent être mis à jours ou développés par tout un chacun doté d’un GPS et d’un ordinateur peuvent présenter des erreurs de positionnement surtout dans des zones reculées comme l’arrière-pays varois. La solution, c’est d’avoir sur soi en permanence la feuille de route dans une pochette plastique. Pour contrôler le trajet par rapport aux informations du GPS et de la cartographie embarquées. Idem pour le « coach » qui disposait également du roadbook et d’un GPS embarqué.
Côté tenues, l’enchaînement des étapes et la difficulté de laver et de sécher les tenues chaque soir ne me permettaient pas de partir avec un nombre restreint de tenues. De plus la météorologie change très vite en montagne, il faut donc toujours avoir l’équipement vestimentaire adapté. Aussi, je disposais d’une tenue cycliste par jour. Cet équipement était complété d’une veste mi-saison manche longue et d’un corsaire, ainsi qu’un gilet coupe-vent et une veste de pluie, des sur-chaussures et des gants mi-saison. Côté casque j’avais emmené mes coques rigides qui m’ont servi lorsque le déluge s’est abattu sur nous dans l’Iseran et le Mont Cenis.
En matière de nourriture et de boissons, comme pour les vêtements, j’ai constitué des pochons par étape comprenant deux gels énergétiques et trois à quatre barres énergétiques. Cependant, au fil des étapes, le ravitaillement s’est complété de quiches ou d’arrêts dans des restaurants,
En termes de boisson, et de par mon expérience cyclosportives j’ai conservé les bidons de Vichy-Saint-Yorre pour les départs et ensuite je complétais les bidons avec de l’eau plate.
Ma préparation physique
Enchaîner les étapes et gérer la récupération a été une fois de plus un véritable challenge. Ma préparation physique et mon plan d’entraînement sont essentiellement orientés sur ma pratique cyclosportives. Par ailleurs, développer mes capacités de grimpeur alors que j’habite en plaine n’est pas toujours simple ! Les côtes y sont courtes et souvent peu pentues. Par ailleurs, la lecture des deux volumes « Les fondamentaux du cyclisme » m’a permis de revoir totalement mon plan d’entrainement. J’ai notamment mis en place 4 phases d’entrainement : la capillarisation, la consolidation, l’optimisation et l’affûtage que vous pourrez retrouver en cliquant sur le lien (http://eric-cyclogrimpeur-tour.com/?page_id=990)
Concrètement, ma préparation a été organisée en deux phases : une préparation hivernale et printanière mêlant cyclisme sur route et home-trainer où j’ai notamment beaucoup travaillé le foncier, la vélocité, la force et le fractionné en côte. Ensuite est venu la saison cyclosportive. Le point d’orgue de la saison était au mois de mai avec une cyclosportive (grand parcours) par weekend. Comme depuis maintenant trois ans, j’ai opté pour le Trophée de Bourgogne. En effet, la majeure partie des épreuves de ce Trophée se déroulent dans le Morvan. Les parcours y sont sélectifs et souvent durs. Et les délais de routes excèdent rarement 3h00. Toutes ces épreuves m’ont permis d’accroître mes capacités spécifiques liées à la montagne. J’ai également pu me tester sur la Marmotte Granfondo 2015 comptant pour le Grand Trophée. Cette cyclosportive proposait cette année l’enchaînement des cols du Glandon, du Mollard, de la Croix de Fer et se terminait par la montée de l’Alpes d’Huez. Un beau parcours qui m’a rassuré. Au final, je me suis présenté à la Randonnée Alpine avec 8000 km au compteur dont une partie assez importante en cyclosportive.
Cette réorganisation de mon entraînement semble avoir porté ses fruits. En termes de sensation, je supporte beaucoup mieux les ascensions et je n’ai connu aucune crampe, Quel que soit la dureté de la pente et la météo. Statistiquement, mes temps en cyclosportive s’améliorent par rapport au temps du premier au scratch et au premier de ma catégorie. Ma vitesse d’ascension progresse également. Un seul bémol, il faut que j’intègre beaucoup plus tôt les séances de puissance maximale aérobie (PMA) et de fractionné pour augmenter ma capacité des efforts plus important (augmenter la cylindré). Il faut également que j’intègre des phases de musculation (gainage, squat…).
Une approche diététique
Mieux grimper, c’est aussi avoir moins de poids à hisser à la force des pédales. Or, il est difficile de réduire le poids d’un vélo qui ne pèse déjà que 7,2 kg. Donc si l’on veut améliorer le rapport poids/puissance, on ne peut agir que sur la force développée et sur la charge pondérale du cycliste. La diététique prend alors une place non négligeable dans la préparation physique. Je ne suis pas un ardent défenseur des régimes alimentaires stricts car le cyclisme demeure pour moi un plaisir et non une contrainte. Cependant, une alimentation équilibrée et saine permet de contrôler la prise de poids hivernale lorsque l’activité physique est moins importante. Je me suis donc fixé un objectif de poids maximal à ne pas dépasser de 80 kilogrammes soit trois kilogrammes au-dessus de mon poids moyen. Cette limite maximale permet de garantir ensuite un retour plus rapide au poids de forme lorsque l’activité physique est optimale sans avoir à recourir à un régime ou des séances de sport à jeun comme certaines revues le proposent. Et puis trois kilogrammes permet de passer les fêtes de fin d’année sans souci et sans se priver car je l’avoue je suis aussi gourmand.
Globalement, ma limite maximale a été atteinte une seule journée le 30 novembre. Si je compare ma courbe de poids de la saison 2015 par rapport à celle de 2014, j’ai réduit mon poids hivernal de plus de 3kg (80 kg au lieu de 83 kg) sans aucun régime particulier. Je suis même repassé sous les 78 kilogrammes dès le 9 février pour ne plus revenir au-dessus depuis.
Côté poids de forme, j’ai également progressé puisque j’ai passé plus de 20 jours sous les 76 kilogrammes en 2015 contre trois en 2014. De même mon point bas a été atteint le 8 septembre soit deux jours après la Lapébie avec un poids de 75,1 kg. Et si je compare mon poids à mes résultats cyclosportifs, je constate que j’ai progressé dans les classements avec une meilleure moyenne kilométrique.
Enfin, je pense que cette gestion peu contraignante de la diététique a contribué au plaisir que m’ont procuré les différentes ascensions de cette Randonnée Alpine. A aucun moment je n’ai été en souffrance même dans les pentes les plus sévères. Je n’ai pas connu de passage à vide et mon organisme à relativement bien supporté le cumul des étapes. Et surtout ma moyenne kilométrique dans les ascensions a progressé. Monter plus vite en se fatiguant moins est vraiment génial !
La récupération physique
Suite à ma participation au Raid Pyrénéen l’année dernière, j’avais souhaité pour la Randonnée Alpine travailler sur la récupération entre chaque étape. Afin de réduire l’effet des étapes précédentes sur mon organisme et de faciliter la reprise d’activité dès le lendemain matin sur l’étape suivante en réduisant les courbatures. La méthode, est simple : une recharge glucidique et hydrique dès l’arrivé (yaourt à boire, banane, Vichy Saint Yorre…) et des massages de récupération dès la douche prise avec de l’huile à la menthe poivrée. Mon coach s’est donc transformé en kiné tous les soirs. Vous trouverez ci-après les techniques de massages que nous avons trouvés sur internet (http://www.minutefacile.com/sports-loisirs/fitness/6344-faire-un-massage-sportif-des-jambes/).
Le constat que je peux dresser est plutôt favorable. Je n’ai connu aucun passage à vide y compris le troisième jour qui demeure traditionnellement un jour difficile. Je n’ai jamais eu aucune sensation de grosses jambes au levé comme j’ai pu avoir l’année dernière. Même si au fur et à mesures de l’avancée des étapes les muscles étaient de moins en moins souples. Je suis satisfait de ce que nous avons mis en place avec mon épouse.
Etape 1 : Thonon-les-bains/Combloux
Cette première étape part de Thonon-les-Bains à 431 mètres d’altitude et sur la rive sud du lac Léman et à l’extrême nord du massif du Chablais, Vingt ans après une excursion jusqu’au refuge de la dent d’Oche à 2114 m d’altitude, je suis revenu dans ce massif du Chablais. Cette première étape nous a emmené jusqu’à Combloux adossé à la chaîne des Aravis. Thonon-les-Bains est une belle ville assez paisible. La circulation à vélo n’y est pas trop difficile. Aussi, c’est en toute sérénité que nous quittons Thonon-les-Bains par la départementale 12 en direction du col des Moises (FR-74-1118). Pendant de nombreux kilomètres la vue sur le lac Léman accompagne notre progression. Petit à petit la circulation automobile se fait moins dense alors que le nombre des cyclistes augmente. Les premiers échanges ont lieu au sommet du col des Moises. Trouver le panneau du col s’est transformé en une véritable chasse au trésor. En fait il faut chercher le panneau de randonnée en face de l’abri en pierre.
En ma qualité de membre du club des cent cols, j’ai été tenté de dévier un peu du parcours officiel pour aller chasser le col de Cou (FR-74-1113). Cela ne me prendra que quelques minutes pour un aller et retour de 4,6 kilomètres et surtout un col supplémentaire dans mon escarcelle.
Dès mon retour sur le parcours officiel, je m’élance en direction du col de Terramont (FR-74-1098). Les paysages changent progressivement. Les sept kilomètres jusqu’au col de Terramont sont rapidement avalés. Il faut cependant veiller à ne pas oublier de faire tamponner le carnet de route à Habère-Poche. Le col de Jambaz (FR-74-1027) se trouve également très proche du col de Terramont (4,3 km). Tellement proche que si mon coach n’avait pas attiré mon attention sur sa présence, je l’aurais vraisemblablement raté. D’autant que le panneau se trouve sur la gauche du carrefour au beau milieu de la végétation.
Le gros morceau de la journée se présente alors devant nous. Il s’agit du col de la Ramaz (FR-74-1557) et de ses 11 kilomètres d’ascension. On pénètre de plus en plus dans le massif alpin. La végétation change
Nous nous dirigeons ensuite sur le Col de la Savolière (FR-74-1416) et Praz-de-Lys. Nous n’avons jamais trouvé le panneau du col qui se situe vraisemblablement dans Praz-de-Lys. Seul notre tracé GPS permet de confirmer que nous sommes effectivement passés par le col de la Savolière. Praz-de-lys est le deuxième point de contrôle de la journée, il ne faut donc pas omettre de faire tamponner pour la seconde fois le carnet de route. Pour moi se sera aux terrasses du Mont Blanc, où nous nous sommes autorisés quelques minutes en terrasse pour prendre une collation sous un soleil radieux. Nous nous élançons ensuite en direction de Sallanche puis Combloux. Nous voilà revenu dans le brouhaha de la circulation routière. La montée sur Combloux en fin d’étape s’avère usante. D’autant qu’un motard passe son temps à faire des allers et retour dans la montée à vive allure en coupant toutes ses trajectoires et au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité. Il cherche vraisemblablement à battre des records de vitesse en descente et en montée sans se soucier des autres usagers.
Nous arrivons à Combloux à 17h14. Sur cette première étape j’ai cumulé : 110,3 kilomètres et 2963 mètres de dénivelée positive. J’ai consommé 3508 kilocalories pour un temps de déplacement de 5h37’10″. Cette première étape s’est bouclée sous une météo plutôt clémente pour ne pas dire un peu chaude. La température maximale s’est élevée à 30,4 °C.
Nous passerons la nuit au Floralp un appart-hôtel. L’établissement est confortable et peu bruyant. L’équipement est de bonne facture. Chaque appartement dispose d’un coin cuisine qui permet de se préparer un bon repas le cas échéant. C’est l’option que nous avons retenue.
Voici le lien vers le roadbook pour ceux que cela intéresse : (Roadbook étape 1-Randonnée Alpine).
Etape 2 : Combloux/Séez
Cette deuxième étape qui s’élance de Combloux va m’emmener à Séez au pied de l’un des sommets du massif du Mont-Blanc : l’Aiguille des Glaciers. Le parcours de 94.4 kilomètres va me conduire à gravir les cols des Saisies (FR-73-1633), du pré (FR-73-1703), de Méraillet (FR-73-1605) ainsi que le Cormet de Roseland (FR-73-1968) pour un total de 2692 m de dénivelée positive. Le massif du Mont blanc à ma gauche et la chaîne des Aravis à ma droite. Nous quitterons la Haute-Savoie pour la Savoie. Nous allons connaître notre premier jour de pluie de la randonnée et malheureusement pour moi ce ne sera pas le dernier du périple. Au petit matin le Mont Blanc a revêtu son manteau gris. Dommage nous n’aurons pas pu voir son sommet ni hier à notre arrivée, ni ce matin çà notre départ. Nous ne pouvons tout au plus distinguer la mer de glace.
C’est donc par un matin plutôt frais et humide que je m’élance en direction du premier col de la journée le Col des Saisies. Il me faut d’abord traverser Megève. Je n’ai guère la possibilité de détourner ma concentration de la route tellement la circulation est dense en ce dimanche matin. De plus les avaloirs d’eau pluviale constituent de véritables pièges qu’il faut veiller à contourner alors que les voitures ont tendance à nous serrer le long du trottoir. Vous l’aurez compris la traversée de cette ville n’est pas une partie de plaisir pour un cycliste. Il existe peut-être des moments plus propices pour la traversée, mais me concernant, j’avais hâte d’en sortir. Dès la sortie de la ville en direction de Praz-sur-Arly ça s’améliore, on retrouve un certain calme. Il faut cependant veiller sur la commune de notre Dame de Bellecombe à bifurquer sur la départementale 71B. Non pas que la départementale 218B ne nous mène pas aux Saisies, mais le parcours officiel nous conduit à passer par Crest-Voland. Le col est rapidement atteint.
Je n’ai guère le temps de flâner et profite du peu de soleil pour progresser avant le retour de la pluie. Le col suivant est le col du Pré, il me faudra auparavant traverser le village de Beaufort puis d’Arêches où se trouve le premier contrôle obligatoire de la journée. La descente du col des Saisie est agréable. Cependant, les nuages reprennent rapidement leur place et c’est sous un ciel gris et menaçant que je traverse Beaufort. Je prends alors la direction d’Arêches en restant sur la D218a. J’ai quelques craintes de trouver un commerce ouvert vu l’heure tardive de cette fin de dimanche matin. Je croise dans la montée un collègue cycliste. Voyant ma plaque de cadre il ouvre la discussion, nous roulons alors de concert jusqu’à l’entrée d’Arêches. Il me propose alors bien aimablement de tamponner mon carnet de route. Il s’agissait en fait du directeur des Autocars Blancs d’Arêches. Heureusement car à mon arrivée tous les commerces étaient fermés, excepté peut-être un restaurant. Je poursuis alors en direction du col du Pré. Je suis en fait à mi-chemin du sommet. Cependant, il s’agit de la partie la plus difficile du col où les pourcentages ne descendent jamais en dessous des 7% avec des passages à plus de 10%. Heureusement, la route est de bonne qualité et les paysages sont de toute beauté même sous un ciel de plus en plus gris. Quelques averses viennent d’ailleurs troubler cette montée. Le col est atteint vers 13 heures.
La descente sur le col du Méraillet est très belle avec la vue sur le lac de Roselend. Le ciel de plus en plus gris donne une teinte particulière au lac. Le passage sur le barrage se fait sans difficulté si ce n’est la pluie qui tombe drue. La montée sur le col de Méraillet, excepté un raidillon est assez facile et plutôt courte. La dénivelée est seulement de 180 mètres.
Avec une dégradation assez marquée de la météo, je choisis de ne pas m’éterniser à contempler le lac et son barrage, car la météorologie annonçait des orages en fin d’après-midi, et je préférais avoir franchi le Cormet de Roselend avant que les orages ne surviennent. L’ascension du Cormet de Roselend est agréable. La route est belle et large. Les paysages sont splendides, même sous la pluie. Les larges courbes laissent le loisir de contempler l’environnement. Dans la montée nous faisons la rencontre de deux cyclistes partis comme nous de Thonon-les-Bains la veille. Un allemand qui se rendait à Nice, et un américain qui se rendait à Menton. La pluie ne cessera plus avant Bourg Saint Maurice.
Nous arrivons à 16h29’39 » à Séez. Au cours de cette deuxième étape j’aurais parcours 94.26 kilomètres et franchis 2180 mètres de dénivelée positive en 6h34’38 ». J’aurais également consommé 3002 kilocalories.
L’accueil à la chambre d’hôte « La passe Montagne » est assez chaleureux. L’équipement de la chambre est de bonne qualité. Le petit déjeuner est copieux et adapté à la pratique cycliste. Côté dîner, la proximité de Bourg-Saint-Maurice offre plusieurs opportunités de repas.
Voici le lien vers le roadbook pour ceux que cela intéresse : (La randonnée Alpine étape 2).
Etape 3 : Séez/Susa
Voici la haute montagne, le paradis pour cyclogrimpeurs ! A partir de cette étape, les cols à plus de 2000 m vont s’enchaîner jour après jour. Pour cette troisième journée de la randonnée, il y aura seulement trois cols au programme : l’Iseran (FR-73-2764) qui culmine à 2764 m, la Madeleine (FR-73-1752) et le Mont Cenis (FR-73-2081) qui nous fera monter à 2081 m. Le col de l’Iseran est le plus haut col de la randonnée, mais aussi le plus long avec quarante-huit kilomètres d’ascension. Le cumul de dénivelée sur cette étape s’élève à 3000 m pour une distance à parcourir de 120 km. Nous quittons la Haute Tarentaise et pénétrons en Italie par Susa pour une escapade italienne au programme de la quatrième étape. Notre pérégrination du jour va nous conduire dans le parc de la Vanoise. Pour compliquer cette journée, la météo du jour s’annonce exécrable. Une grosse dépression qui remonte d’Espagne et va traverser les Alpes dans la Journée. Nous en avons eu les prémices hier, elle a généré beaucoup de dégâts dans le Midi Pyrénées et le Languedoc. Météo-France annonce même des orages en montagnes, Ça ne me rassure pas ! La dépression est déjà là. La nuit sur Séez a été copieusement arrosée. Et le déluge s’abattant sur la toiture du chalet à quelque peu troublé notre sommeil. Comme un pied de nez à la météo c’est sous une accalmie que je quitte Séez.
Vu la longueur de l’étape et la météo qui est annoncée, nous quittons Séez à 9h47 afin de ne pas perdre trop de temps. J’ai revêtu pour l’occasion une tenue de mi-saison afin d’anticiper des conditions météorologiques difficiles.
L’ascension du col de l’Iseran commence dès Bourg-Saint-Maurice. Donc dès Séez et la chambre d’hôte, je suis dans la montée. Heureusement sur les neuf premiers kilomètres la pente est assez faible et oscille entre 0,3 et 2,6%. J’ai donc le temps de m’échauffer avant d’attaquer les pentes les plus importantes qui ne sont pas non plus très importantes. Pour rappel, la moyenne sur les quarante-huit kilomètres d’ascension s’élève à 4,07% et le maximum n’est que de 6,9%. Côté météo, j’ai de la chance l’accalmie se maintient. Nous passons sans encombre Sainte-Foy-la-Tarentaise. Cependant, la présence de nombreux tunnels avants Tignes me conduisent à tester plusieurs solutions d’éclairage. Avant le départ j’avais pris soin de faire l’acquisition d’un éclairage avant donné pour éclairer jusqu’à cinq-cents mètres. Dans les faits, il n’en n’est rien ! Avec cette lampe de vélo soit disant puissante je reste aveugle. Je suis donc revenu à la bonne vieille lampe frontale seul dispositif efficace. Nous passons sans trop de difficultés le barrage de Tignes et nous nous élançons en direction de Val d’Isère.
De Tignes à Val d’Isère, la pente s’aplatie et oscille entre 2,9 et 0,4% sur neuf kilomètres. Nous traversons Val d’Isère aux environs de midi. Ma coach préférée en profite pour compléter le ravitaillement alors que je m’élance dans la dernière partie de l’ascension. A deux kilomètres de Val d’Isère, les pourcentages repartent à la hausse mais restent très praticables de 5,3 à 6,3%; C’est à ce moment que la pluie refait son apparition pour ne plus nous quitter. Je retrouve notre collègue cycliste allemand. Nous faisons quelques hectomètres ensemble en discutant dans une langue mélangeant l’Allemand et le Français, mais nous nous comprenons. Etant en cyclo-camping et donc plus lourdement chargé que moi, il progresse plus lentement. Dès le retour de la pluie, la conversation s’arrête. J’en profite pour reprendre ma vitesse d’ascension et de ne pas trop m’éterniser. Plus-haut nous retrouvons notre deuxième collègue américain. Ma coach converse avec lui alors qu’elle observait une marmotte sur un rocher.
Je les double et continu mon ascension. Les derniers kilomètres sont difficiles, je souffre de l’altitude. Je suis essoufflé alors que mes pulsations cardiaques restent calées entre 145 et 150. Même boire au bidon me fait tourner la tête. Je suis pourtant déjà monté au-dessus de 2800 mètre, mais là c’est la première fois que je suis gêné dans ma progression. Je mets cela sur le compte du cumul de l’altitude et des basses pressions.
J’atteins le sommet en 3h51. Je suis heureux mais frigorifié. Un vent très fort et glacial souffle au sommet. La température est descendue à 5°C et par moment au gré du passage des nuages, la visibilité est presque nulle. Nous profitons du refuge pour nous restaurer sans en oublier pour autant de faire tamponner la carte de contrôle. Pour moi se sera un pot au feu ! Il n’est pas énorme, mais offre deux avantages : il réchauffe et permet de recharger les accus. Nous sommes rejoints pas notre collègue allemand. Nous reprenons notre discussion. Il nous explique qu’il se dirige vers Modane.
Je ne suis généralement pas frileux, mais sous l’effet du vent, de l’humidité et des basses températures (5°C), j’ai du mal à me réchauffer. Et sous l’effet de la vitesse cela ne va pas s’améliorer dans la descente. Je décide donc de me changer pour enlever tout ce qui est mouillé et de me couvrir avant d’amorcer la descente. Les couches de vêtements s’accumulent : un top, un maillot d’été, un maillot manche longue, un gilet coupe-vent et ma veste de pluie et des gants longs. Mais sous l’effet du vent, toujours aussi fort je grelotte encore. Mais il faut que je poursuive ma route, j’entame la descente en me disant que plus bas il fera meilleur. On se motive comme on peut. La route est assez belle et malgré la visibilité qui peut être réduite par moment, nous atteignons rapidement Bonneval-sur-Arc. Ce village typique avec ses toits de lauzes est à visiter. Il est le seul village de Savoie à disposer du label « Plus Beaux Villages de France ». Malheureusement, la suite de l’étape et notamment l’ascension du Mont-Cenis ne me laisse guère le temps de flâner. Ma coach s’arrête quelques minutes. Je poursuis en direction du col de la Madeleine qui culmine à 1746 mètres. Son ascension n’est qu’une formalité en direction de Lanslebourg et du Mont-Cenis. J’abandonne progressivement différentes couches pour revenir progressivement à une tenue plus adaptée.
Comme par miracle, le ciel se dégage alors que j’arrive au pied du Mont-Cenis. Je me verrais bien finir le parcours sous des conditions bien meilleures. Cette dernière ascension qui va n’emmener à 2083 mètre d’altitude n’est pas excessivement difficile la pente moyenne est de 6,96% avec un passage à 10,6 % à la fin du sixième kilomètre. Au fur et à mesure de mon ascension les nuages et la pluie reviennent. Mon arrivée au col du Mont-Cenis ressemble beaucoup à celle sur celui de l’Iseran : la pluie, le vent et les nuages nous reçoivent de façon plutôt inamicale. Un rapide arrêt au refuge me permet d’avaler un chocolat chaud et de faire tamponner ma carte de route. Nous avons droit à un cours d’histoire par la gérante du refuge qui nous relate l’histoire du chemin de fer du Mont Cenis. Nous essayons de ne pas trop nous attarder car la météo se dégrade de plus en plus. Nous quittons donc le refuge pour nous élancer en direction de Susa via le lac du Mont-Cenis.
La descente réelle n’intervient qu’après quelques kilomètres de faux-plat montant. Pendant de très longs kilomètres la visibilité est réduite à quelques mètres. Je me guide grâce au bord de la route et à mon GPS. La visibilité commence à se dégager à hauteur du lac du Mont-Cenis. Le ciel bleu apparaît, les sommets se dégagent, mais ce n’est que temporaire. Très rapidement nous rentrons de nouveau dans le brouillard. Seuls les parapets nous permettent de délimiter la chaussée. Nous roulons ainsi d’interminables kilomètres. La route est trempée et la pluie ne cesse pas. Le brouillard s’estompe au-dessus de Susa. J’ouvre la route devant ma coach qui a des problèmes de GPS. Nous arrivons à Susa, rincé et un peu fatigué, mais globalement heureux d’avoir passé sans chute ni crevaison cette étape dantesque en termes de météo. J’ai parcouru 114,34 kilomètres avec une dénivelée positive de 3435 mètres en 8h16’17 ». J’ai consommé 3728 kcals. Un seul regret, que les conditions de visibilité ne nous aient pas permis de profiter pleinement des paysages. Il est maintenant temps de bien récupérer car l’étape du lendemain pourrait être difficile. Nous rejoignons notre chambre d’hôte « B&B Scotty & Co » à Arnodera au-dessus de Susa et passons une très belle soirée. Nous avons pu nous restaurer dans une agréable Trattoria à Arnoreda.
Voici le lien vers le roadbook pour ceux que cela intéresse : (Randonnée Alpine – Etape 3).
Etape 4 : Susa (Italie)/Briançon
Quel bonheur de retrouver un radieux soleil à notre réveil. Le retour du beau temps est non seulement un plaisir, mais aussi une nécessité pour pouvoir arriver jusqu’au bout de cette quatrième étape qui va nous conduire jusqu’à Briançon. En effet, l’organisateur de la Randonnée Alpine conseil à ne pas s’engager dans cette étape Susa/Briançon par mauvais temps. Il faut dire que cette nouvelle étape en terre italienne ne s’annonce pas forcément simple. Avec 3373 mètres de dénivelée positive pour un peu plus de 94 kilomètres, il s’agit d’une étape courte où l’on est toujours en prise. Je vais devoir gravir les cols de Finestre (2176m), de Sestrières (2035m), et de Montgenèvre (FR-05-1850) avant d’arriver sur Briançon. Et surtout les derniers kilomètres du col de Finestre ne sont pas goudronnés.
Cette étapes n’est pas inconnue des passionnés de cyclisme, car elle figure régulièrement dans le Giro. Les cols de Finestre et de Sestrières font également parti de la toute nouvelle cyclosportive italienne : la « Marmotte Sestrières – Colle delle Finestre ». Sur le dernier Giro, Alberto Contador a connu une défaillance dans la montée du col de Finestre qui a bien failli lui coûter son maillot de leader du Giro 2015 et laisse Fabio Aru gagner l’étape. Cette vingtième étape du Giro était annoncée comme la plus difficile et la plus haute de cette édition 2015. Tout cela milite pour une quatrième étape difficile.
Je m’élance dès 9h23. Ce que je n’avais pas observé c’est que l’ascension commence dès notre chambre d’hôte avec des pentes à 14%. Pour un réveil musculaire c’est plutôt brutal ! La route est assez belle jusqu’à Méana di Susa. Ensuite il faut emprunter la « strada Provinciale del colle delle Finestre (SP 172) ». Là la route devient beaucoup moins large. J’ai quelques craintes pour mon coach si un véhicule venait à descendre, car il n’y a guère de possibilité de croisement. Mais de ce côté-là tout ira bien car peu de véhicule emprunte cette route. L’ascension du col de Finestre est fidèle à sa réputation, assez difficile. Sa pente moyenne est de 9.11% avec un maximum à 11,4% sur les premières pentes. Ensuite on rencontre trois passages à plus de 10%. Et surtout à environ sept kilomètres du sommet il n’y a plus de revêtement goudronné. La limite de la portion goudronnée intervient après une maison blanche disposant d’une fontaine.
La majeure partie de l’ascension se fait en sous-bois. Le couvert végétal offre ainsi un bon abri contre les rayons du soleil. Par moment, Susa se détache en contre bas. Une fois franchi la limite non goudronnée l’ascension se transforme en cyclo-cross. Dans les courbes, la pluie de la veille a transformé en boue la terre. A plusieurs reprises je joue les funambules pour éviter la chute. J’atteints le col après 2h19′ d’effort pause comprise. Tout au long de l’ascension de la portion non goudronnée, je m’interroge sur la descente et commence à m’inquiéter sur les conditions de descente. Je vais être rassuré dès le sommet du col où le revêtement goudronné reprend. Je me souviendrais à tout jamais de cette ascension extraordinaire.
La descente ne présente pas de souci. Nous rejoignons rapidement la Strada statale 23 del colle di Sestrières. La circulation y est plus soutenue. Il semble s’agir d’une route nationale emprunté par de nombreux poids-lourds. J’ai quelques inquiétudes, car mon GPS me demande de me diriger tout droit vers une route sans revêtement. Dans les faits, toute l’ascension du col de Sestrières se fera sur une route goudronnée avec un revêtement assez récent et de très bonne qualité. L’ascension d’un peu plus de 16 kilomètres est sans grande difficultés. Elle est même très plaisante. La pente moyenne s’élève à 3,77% avec un maximum de 6%. Sestrières est une station de ski connue pour avoir accueilli des épreuves des jeux olympique de Turin en 2006 et comme ville étape de la coupe du Monde de ski alpin. La ville se distingue rapidement depuis la montée et permet d’étalonner sa vitesse d’ascension. L’absence de couvert végétal donne une vue sur l’ensemble des sommets environnants. De ce point de vue, l’ascension est de toute beauté. Arrivé au sommet, nous cherchons de longues minutes le panneau du col. Il se trouve en fait sur un monument à l’autre extrémité de la ville. Nous profitons de notre obligation de faire tamponner ma carte de contrôle obligatoire pour nous restaurer dans l’un des nombreux restaurants. L’ambiance et l’accueil sont vraiment agréables.
La descente vers Cesana-Torinese est vraiment plaisante, Le revêtement est de bonne qualité, les courbes sont belles. Un pur plaisir pour descendeur. Ma vitesse oscille autour de soixante kilomètres par heure. L’ascension du col de Montgenèvre commence dès Cesana Torinese. La dénivellation positive s’élève à cinq cents mètres pour un peu plus de huit kilomètres d’ascension. La pente moyenne est 6% avec un maximum à 9%. Cette ascension n’est pas des plus belles. La circulation y est soutenue. Et une bonne partie de la progression se fait en tunnel. Une partie des tunnels est interdite au cycliste. Il faut donc emprunter les voies cyclables constituées d’anciens tunnels. De même, le tunnel du Montgenèvre est dévié par Clavière pour les cyclistes. Cette ascension ne me laissera donc pas un très bon souvenir. Après un arrêt au pied de l’obélisque dédié à Napoléon pour la traditionnelle photo. Nous prenons la direction de Briançon que nous atteignons après 7h12′ d’effort.
Au final j’aurais parcouru 82,48 km et franchit 3521 mètres de dénivelée positive. J’aurais également consommé 2840 kilocalories.
Nous arrivons à 16h35 à la chambre d’hôte « Le Bacchu Ber ». L’accueil y est très chaleureux. Côté chambre nous avons pris celle doté d’un SPA. A l’usage s’est vraiment super pour les jambes après quatre étapes. Je conseille également la table d’hôte qui est très bonne.
Voici le lien vers le roadbook pour ceux que cela intéresse : (Randonnée Alpine – Etape 4).
Etape 5 : Briançon/Jausiers
Cette cinquième étape avec un peu plus de 90 kilomètres à parcourir s’annonce comme une étape courte. Mais que de beaux cols à franchir avant d’atteindre Jausiers qui sera notre prochaine étape. Le programme du jour est alléchant car je vais franchir le col d’Izoard (FR-05-2360), le col de la Platrière (FR-05-2220a), le Collet (FR-05-1390) que j’ai rajouté juste pour le plaisir et pour l’opportunité qu’il offre de traverser le village de Château-Queyras, le col de l’Ange Gardien (FR-05-1347) et enfin le col de Vars (FR-04-2108). Je connais déjà le col de Vars que j’ai eu l’occasion de gravir par Melezen et Saint-Paul-de-l’Ubaye en 2012. Cette étape va nous conduire à quitter les Hautes-Alpes pour les Alpes-de-Haute-Provence. Nous nous rapprochons progressivement de la Méditerranée !
Il est 10h00, lorsque je m’élance pour l’ascension du col d’Izoard. La météo est agréable. Le ciel est dégagé. Les températures étaient un peu fraîches au réveil mais elles sont déjà montées à 18°C. Le Spa de la veille au soir m’a fait du bien, mes jambes qui semblent légères. La première ascension devrait être plaisante. Le coach profite de la présence de commerces à proximité pour renouveler la logistique, elle me rejoindra dans la montée.
Le col d’Izoard depuis Briançon présente une dénivellation de 1141 mètres pour plus de vingt kilomètres d’ascension. Sa pente moyenne est de 5,71% avec un maximum de 9,4% aux environs du onzième kilomètre. La chambre d’hôte se trouve presque au pied de la montée. Aussi rejoindre le départ de l’ascension à travers Briançon est un jeu d’enfant.
L’ascension commence dès les faubourgs de Briançon. Elle ne pose pas de souci Jusqu’à Cervières. La faiblesse de la pente permet de s’échauffer tranquillement sur cinq kilomètres ensuite ça monte progressivement à 7 % pour redescendre entre 3 et 6 %. A partir de Cervières ça monte un peu plus en oscillant entre 6 et 9%. La route est belle ce qui encourage à élever la moyenne kilométrique. Je gravi ainsi les quatorze premiers kilomètres en une heure. J’atteints ensuite le sommet cinquante minutes plus tard.
La descente du col de l’Izoard est vraiment merveilleuse. Les courbes sont belles. Le revêtement est lisse à souhait et surtout il y a la « Casse déserte » un spectacle minéral époustouflant. L’arrêt s’impose pour contempler se désert rocailleux et ses pitons de cargneules qui émergent des éboulis. La contemplation de cet environnement lunaire nous fait oublier de rechercher la stèle dédiée à Louison Bobet et Fausto Coppi.
Nous devons reprendre notre route car quelques difficultés nous attendent d’ici Jausiers. Mais dans notre empressement à descendre sur Arvieux nous en oublions le col de la Platrière et sommes passés devant sans nous arrêter. La descente sur Arvieux est rapide. Nous arrivons assez vite au carrefour de la D902 et de la D947. La vallée du Guil se présente à nous. En toute logique je devais prendre à droite et rester sur la D902 en direction de Guillestre et du col de Vars. Mais une fois de plus je n’ai pas pu m’empêcher d’aller chasser un col supplémentaire. Il s’agit du Collet au pied de Fort dans le village de Château Queyras. La montée est agréable notamment avec la vue sur le fort qui domine le village. Nous en profitons pour réaliser quelques photos du fort et repartons en direction du col de Vars. Les quatorze kilomètres qui me séparent de Guillestre me laissent le temps de profiter des somptueux paysages de cette vallée encaissée. Je suis rattrapé par un groupe de trois cyclistes. Vu le fort vent de face j’en profite pour prendre leurs roues afin de me mettre à l’abri tout en prenant des relais. La montée du col de Vars débute dès Guillestre. La route est belle. Il n’y a pas trop de circulation. Par contre il y a peu de possibilité de rouler à l’ombre et le soleil chauffe assez fort en ce début d’après-midi. Vars est atteinte après 1h10 d’effort. Je laisse le refuge Napoléon derrière moi et avale assez rapidement les deux derniers kilomètres qui me séparent du col de Vars. Nous faisons une pause au refuge avant d’attaquer la descente vers Jausiers. Cette descente ne présente pas de difficulté. Nous arrivons à Jausiers vers 16h41 et rejoignons la chambre d’hôte les Bartavelles. L’accueil est sympathique. Nous passerons d’ailleurs une agréable soirée entre randonneurs, touristes et cyclistes.
Voici le lien vers le roadbook pour ceux que cela intéresse : (La Randonnée Alpine Etape 5).
Etape 6 : Jausiers/Puget-Théniers
En ce matin d’avant-dernière étape, nous avions décidé de nous lever tôt. La température est encore un peu fraîche à notre réveil. Mais la présence d’un soleil radieux laisse augurer une belle journée ensoleillée. Nous nous attardons un peu autour d’un petit déjeuner qui s’avère copieux et chaleureux. Mais nous sommes dans les temps, et il est 9h34 lorsque je m’élance dans une étape « marathon » de plus de cent-trente kilomètres. Le col de la Bonette (FR-04-2715) sera la première difficulté de la journée, et quelle difficulté ! Presque 24 kilomètres d’ascension avec une pente moyenne de 6,7 % et un maxi à 9%. Nous entrons dans le Mercantour. A l’issue de cette ascension la descente dans la vallée de la Tinée devrait être agréable. La deuxième difficulté de la journée le col de la Couillole depuis Saint Sauveur de Tinée. Elle nous permettra alors de rejoindre Puget-Théniers. Le col de la Couillole n’est pas simple. Il présente seize kilomètres d’ascension avec 1168 m de dénivelée positive et une pente moyenne à 7,3% et un maxi à 9,3%. Vu la météorologie du jour, la chaleur devrait être à son maximum lorsque j’aborderai le pied de ce col. Nous serons alors dans les Alpes Maritimes.
Le début d’étape est plaisant. Le pied du col se trouve à quelques centaines de mètres de la chambre d’hôte. La température est agréable, la ville semble encore endormie si bien que la circulation est quasi inexistante. Le soleil rasant les cimes et le ciel maculé donne des teintes sublimes ! J’hésite encore entre flânerie et montée sportive. Dans les faits, je fais un peu des deux. Je tourne les jambes mais n’hésite pas à m’arrêter lorsque les paysages permettent de faire de belles photos. Et puis je ne suis pas pressé, car après cette longue montée vers la Bonnette, je sais que j’aurais tout le loisir de remonter ma moyenne kilométrique dans une longue et belle descente vers la vallée de la Tinée. Petit à petit les paysages changent. Les arbres disparaissent et cèdent progressivement la place aux prairies d’alpage. C’est toujours aussi merveilleux. J’ai un seul regret, l’absence des marmottes. Je laisse la caserne de Restefond et continu de progresser vers le sommet. La pente augmente progressivement. Suite à un petit souci de jonction avec mon coach, me voilà contraint de poursuivre mon ascension jusqu’à la Cime de la Bonnette. Je retrouverais finalement mon coach à l’arrêt à quelques cinq cent mètres du col de la Bonnette.
La descente vers Saint-Etienne-de-Tinée est belle, mais certaines courbes ne disposent pas de parapet. Il faut donc rester vigilant et ne pas se laisser aller à des survirages. En tout cas, le spectacle est sublime. Les contrastes de couleurs sont surprenants entre le noir minéral de la cime de la Bonette, le vert pâle des alpages et le vert profond des Mélèzes, observer les paysages est un vrai régal. Sur la route, les lacets s’enchaînent les uns derrière les autres vers une vallée qui semble encaissée. Il m’est d’ailleurs difficile, tout en roulant, de voir le fond de la vallée qui se trouve en-dessous. Je passe sans le trouver devant le col du Raspaillon. Je poursuis ma descente sur Saint-Etienne-de-Tinée. Rapidement arrive devant moi, le camp du col des Fourches. Il s’agit d’un ancien camp militaire abandonné. Je ralenti pour profiter de la vue. Ces vieilles pierres et ces bâtisses ne laissent pas insensible et ont conservé un certain charme. Vivre ici l’hivers, militaire ou pas, devait être difficile. Même si la vue sur la Tinée est sublime. Passé le camp, je reprends ma vitesse de croisière. Je fais corps avec ma machine et me concentre sur les courbes, quel plaisir ! Je laisse derrière moi le hameau du Pra et poursuit mon chemin. Dix kilomètres plus bas j’atteins Saint-Etienne-de-Tinée. La matinée étant bien avancée, je décide de continuer sans m’arrêter. Les six kilomètres me séparant du Bourguet sont rapidement parcourus. Je roule maintenant en direction d’Isola. De longues et belles pistes cyclables longent la M2205. C’est sécurisant et la vue sur la Tinée est agréable. Nous avions convenu avec mon coach de faire une pause déjeuner à Isola. Cependant faire jonction entre la piste cyclable et la route n’a pas été simple. Heureusement les téléphones portables nous ont permis d’organiser la jonction à l’ombre d’un bosquet d’arbre et au pied du clocher d’Isola.
Après cette charmante pause déjeuner, il nous restait à prendre la route en direction de Puget-Théniers via Saint-Sauveur-sur-Tinée, le col de la Couillole et Beuil où il me fallait faire tamponner ma feuille de route. Le soleil étant à son zénith, la température commence à être élevée. Jusqu’à Saint-Sauveur cela reste supportable. Mais dès les premières pentes du col de la Couillole, ça va se compliquer. La route du col de la Couillole est assez étroite et pas toujours de bonne qualité. Bien qu’elle soit bordée d’arbres, on est exposé au soleil. Par manque de chance pour moi, lorsque je m’engage sur la montée, la température atteint 41°C. Autant dire que la reprise est difficile. Et mentalement, la vue sur le village médiéval de Roubion, haut perché sur son nid d’aigle au-dessus de la route, n’arrange pas les choses. On évalue alors plus précisément l’effort à faire pour atteindre le sommet du col. Par contre la vue vers le sommet est de toute beauté. Je monte au train et vide de nombreux bidon. A l’approche de Roubion on se dit qu’on en a fini. Mais il n’en n’est rien, car passé le village ça monte encore. Je mettrais 1h35 pour gravir les quelques 16 kilomètres d’ascension à 7,3% de moyenne. L’arrivé au sommet annonce la fin des difficultés de la journée.
Après la traditionnelle photo au sommet du col, il ne reste plus qu’à s’élancer dans la descente vers Beuil puis Puget-Théniers. La température est encore élevée. Nous profitons donc de notre passage à Beuil et de la nécessité de faire tamponner la feuille de route pour nous accorder un diabolo menthe rafraîchissant. La descente sur Puget-Théniers depuis Beuil nous réserve une énorme surprise les Gorges de Cians : un joyau minéral de schistes rouges qui ondule sur vingt-trois kilomètres entre Beuil et Touët-sur-Var. Les gorges les plus étroites se trouvent sur la partie supérieure après Beuil. La descente sur Touët-sur-Var est vraiment un pur plaisir. Malheureusement; arrivé à Touët il nous faut quitter les gorges et prendre à droite sur la D6202 dite route des alpes, en direction de Puget-Théniers. Les huit kilomètres nous séparant sont rapidement parcourus. La route est belle et large. Après ce que nous venons de parcourir, nous lui trouvons aucun charme. Nous arrivons à l’hôtel Alizé à 17h50. L’accueil est chaleureux. L’avant dernière étape se termine donc avec près de cent trente-trois kilomètres parcourus et 2902 mètres de dénivelée positive. Et surtout des souvenir inoubliables.
Voici le lien vers le roadbook pour ceux que cela intéresse : (La randonnée Alpine Etape 6).
Etape 7 : Puget-Théniers/Antibes
En ce matin de dernière étape, le temps est déjà au beau fixe avec un soleil radieux et une température de 17°C dès les premières heures de la matinée. Les membres d’un club cycliste s’apprêtent à partir dans un joli brouhaha : ça blague et ça se taquine. Ce matin ils s’élancent pour le col de Saint Raphael. Ils ont élu domicile dans l’hôtel pour quelques jours. Pour ma part, je me prépare tranquillement empreint d’une certaine joie et d’un peu de nostalgie. Je suis heureux et satisfait d’avoir réussi un joli périple, mais je n’en suis pas moins triste que cela se finisse déjà. Je vais devoir quitter mes montagnes pour regagner la civilisation urbaine et bruyante. L’étape du jour va nous emmener jusqu’à Antibes via Grasse et quelques cols. Ce soir nous serons au bord de la Méditerranée, la première partie de la randonnée Alpine sera alors terminée. Notre séjour à l’hôtel Alizé fut charmant. La chambre confortable, le personnel jovial et serviable. Surtout le jeune homme à l’accueil passionné par sa région et vraisemblablement de cyclisme. L’hôtel n’a certes que deux étoiles, mais l’accueil y est beaucoup plus chaleureux que dans l’hôtel de Thonon qui en a trois. Ici toute est fait pour que les cyclistes se sentent bien. Un local pour ranger nos machines pendant la nuit, un petit déjeuner copieux. Des conseils de parcours… Je le recommande sans hésitation.
Il est 9h09 lorsque je m’élance pour le premier col de la journée, le col de Saint Raphael. D’une longueur de huit kilomètres, ce col constitue une bonne mise en jambe. Sa pente moyenne de 5,81% n’est pas très difficile d’autant qu’au maximum la pente atteindra 6,9%. Son altitude n’est pas non plus imposante avec 876 m et une dénivellation de 465 m. Il sera ainsi toute cette journée. L’ascension débute dès le franchissement du pont qui enjambe le Var à la sortie Sud de Puget-Théniers. L’ascension est agréable. La route est de bonne qualité assez ombragée. La montée est assez rapide malgré quelques arrêts « photos ». Une statue de Saint Raphael nous accueil au sommet.
La descente du col de Saint Raphael est à l’identique de sa montée : pas très pentue, arborée et agréable. Au carrefour entre le D17 et le D2211a, je décide de sortir du parcours officiel pour une nouvelle chasse au col. En ma qualité de « cencoliste » il m’était en effet difficile d’échapper à la tentation de chasser trois cols en enfilade qui s’offraient à moi au prix de quelques coups de pédales supplémentaires. On ne se refait pas ! Je prends donc la direction de Sallagriffon via la D2211a. Je vais donc trouver devant moi et dans l’ordre, les cols de la Peire Plantade (FR-06-710b), de Saint-Marc (FR-06-725), de Saint-Roch (FR-06-747). Cette chasse n’a rien de bien compliqué ! L’ascension n’est pas très longue et encore moins difficile. Par contre trouver les panneaux l’est beaucoup plus, voire impossible ! Je passe donc devant le col de la Peire Plantade sans arriver à le localiser. Le Col de Saint Marc est identifiable par un petit édifice et une statue de Saint Marc. Pour le Col de Saint Roch je pense l’avoir identifié au sommet de la colline. Mais je n’identifie aucun panneau. Seule ma trace GPS prouve que j’y suis passé. Je me dis qu’il va falloir à l’avenir intégrer les cordonnées des différents cols dans mon GPS, cela me facilitera la tâche. Le retour sur le parcours officiel se fait à bonne vitesse. Ma coach m’attend au carrefour. Une fois la jonction faite, nous reprenons notre route en direction du col de Pinpinier (FR-06-1136) via Sigale, Aiglun et le Mas.
La montée sur le col de Pinpinier est de toute beauté. Ses 23.6 kilomètres d’ascension ne sont guère difficiles, si ce n’est la chaleur de plus en plus élevée. Les quatre kilomètres qui nous séparent de Sigale sont rapidement franchis. Sigale est un très joli village de caractère accroché à flanc de montagne. La pierre y règne en maître. Les bâtisses anciennes sont de toute beauté. Il faut prendre garde de ne pas trop flâner car à la sortie du village, il faut bifurquer sur une petite route à droite. Pour ma part je me suis fait prendre par la beauté des lieux en continuant tout droit en direction de Roquesteron. Le temps de m’en apercevoir, j’étais quasi arrivé à Roquesteron. Cette erreur a rallongé mon parcours de presque quatre kilomètres, dont deux en montée. Mais quand on aime on ne compte pas ! Sitôt retrouvé la direction d’Aiglun par la D10, la route devient plus étroite et plus sinueuse. Après quelques kilomètres d’ascension on arrive dans le village d’Aiglun posé sur une crête. Il est lui aussi de toute beauté. L’ambiance y a l’air paisible éloigné des grands passages. A l’extrémité du village la route redescend vers une clue très renommée pour le canyoning. Il y a des passages assez étroits en tunnel. Le coin est merveilleux. Entre la clue et le col de Pinpinier il reste encore à passer le village de « le Mas », via le Collet. C’est chose faite aux alentours de 12h37. Dans les faits, nous laissons le gros du village sur notre gauche et continuons sur la D10. Dans la montée sur le col du Pinpinier, je double un groupe de cyclistes ce sont les premiers de la matinée. Nous atteignons le Col de Pinpinier. Malheureusement, il ne semble pas y avoir de panneau de col. Nous repartons donc aussitôt pour le col de Bleine.
La plus grande partie de l’ascension le col de Bleine est constitué par la montée sur le col de Pinpinier. Pause repas comprise, il me faudra 1h06 pour atteindre le col de Bleine depuis le col de Pinpinier. Vu l’heure déjà avancée, je ne m’attarde pas trop. Après la traditionnelle photo je repars aussitôt pour les cols suivants.
La descente du col de Bleine est agréable. La route est belle. Sous l’effet du soleil, les résineux embaument le parcours de cette odeur si particulière des pinèdes et garrigues. Arrivé aux quatre routes, j’entame alors la montée sur le col du Castellaras (FR-06-1248). Avec seulement un kilomètre soixante-seize d’ascension et quatre-vingt-quatre mètres de dénivelée cette ascension est peut-être la plus courte de la Randonnée Alpine. Les sommets commencent à s’aplanir même si nous sommes encore à une altitude de mille deux cent quarante-huit mètres. Progressivement, je quitte la montagne pour rejoindre la plaine littorale, nous ne devrions pas tarder d’apercevoir la Méditerranée. La descente du col du Castellaras ne pose pas de problème. Je m’attache cependant à rester concentré sur les indications de mon GPS car j’ai de nouveau l’intention de sortir du parcours officiel pour aller chasser un col supplémentaire : le collet de la Selle (FR-06-1178). Ce sera d’ailleurs la dernière fois que je sortirai du parcours officielle sur ce périple, car la ligne d’arrivée est toute proche et je n’aurais plus trop l’occasion de pouvoir le faire. A quelques hectomètres du col du Castellaras et à hauteur de la Selle d’Andon, je m’engage donc à droite sur le Chemin des Teilles. Après quelques coups de pédales et quelques mètres de dénivelée positive sur une petite route perdue j’accroche un col de plus à mon tableau de chasse. Je m’approche petit à petit des deux cents cols. Sans perdre de temps je repars en direction de la D5 pour revenir sur le parcours officiel en direction d’ Antibes.
Nous passons rapidement le col de la Sine (FR-06-1108) sur la départemental cinq. Absence de panneau ou manque de concentration, je ne sais pas, en tout cas je n’ai pas identifié l’endroit précis où se trouve le col. Une fois de plus, seule ma trace GPS fera foi de mon passage sur ce col. Je continu donc en direction du Col du Ferrier (FR-06-1041) qui lui ne présente pas de difficulté. Nous passons en-dessous des cinquante kilomètre pour rejoindre Antibes.
La descente sur Saint-Vallier-de-Thiey est assez rapide et ne présente pas de souci, si ce n’est une piqûre de guêpe au niveau du front. L’affreuse bestiole s’est retrouvée coincée entre le bord de mon casque et mon front et a trouvé le moyen de me piquer au passage. Mon bandana semble avoir fait un peu écran. Je poursuis ma route non sans une gêne quelque peu douloureuse qui s’estompe au fur et à mesures du temps. A Saint-Vallier-de-Thiey, nous décidons de nous accorder une pause à la terrasse d’un café le temps de faire tamponner la feuille de route. Et nous repartons assez rapidement en direction de la grande bleue. Le dernier col de cette première partie de la randonnée Alpine se présente devant moi. Il s’agit du col du Pilon.
A partir de maintenant les kilomètres qui vont suivre, vont être réellement désagréables. Un véritable enfer pour cycliste ! Tout commence à Grasse. Le centre-ville n’est vraiment pas fait pour les cyclistes. Les bus et les voitures vous serrent sur les trottoirs alors que le revêtement défoncé par les racines des arbres vous conduit au contraire à vous en écarter. Le moindre écart c’est un coup de klaxon rageur. Il en sera ainsi pour moi jusqu’à Antibes. Alors que pour mon coach en voiture c’est l’inverse, tout va se compliquer à Antibes. La raison en est très simple, la circulation automobile dans Antibes est impossible alors que les cyclistes disposent de belles pistes cyclables. Du coup j’arrive avec près de trente minutes d’avance sur ma coach au port Vauban. Nous avions envisagé de trouver le centre nautique pour y faire les photos d’arrivée. Malheureusement, il sera impossible de trouver une seule place pour se garer. Toute tentative de ralentissement pour trouver une place se traduit irrémédiablement par un concert de klaxons et des invectives. Le chef d’orchestre de ce concert était une furie qui nous le saurons plus tard allait se garer quelques hectomètres plus loin au stade du Football club d’Antibes. Même les femmes s’y mettent. Il est temps d’arrêter de les doper à la testostérone. Si vous le pouvez, évitez cette partie du littoral. Les automobilistes y sont névrosés et beaucoup devraient réellement suivre une psychothérapie. Cette situation a gâché ma fin de parcours. Et pour avoir fait le Raid Pyrénéen en 2014, l’arrivée sur Antibes n’a rien, mais vraiment rien à voir avec une arrivée sur Saint-Jean-de-Luz ou Hendaye. Autant les basques sont accueillants et sympathiques, autant les azuréens sont des mégalomanes de la route qui semblent avoir subi une ablation du cerveau. Au final, pour pouvoir prendre quelques photos de l’arrivée et de la fin de cette superbe Randonnée Alpine, nous devrons rouler en direction de Nice et nous arrêter un peu avant le Marine land. Désolé pour les organisateurs mais je ne pourrais marquer ma fin de parcours par une photo au centre nautique d’Antibes.
Donc, si vous souhaitez vous lancer sur cette randonnée : soit vous partez d’Antibes, soit vous essayer d’arriver à Antibes avant vendredi et évitez la fin de journée. Même au restaurant, nous avons été témoins d’une scène moyenâgeuse : un jeune heurte légèrement l’épaule d’un autre homme devant la terrasse du restaurant et c’est partie pour quinze bonnes minutes d’invectives, d’insultes et de menaces en prenant à témoins toute la populace. La politesse, l’empathie, la compréhension, l’humilité et l’humanité toutes ces valeurs semblent avoir disparue de ce territoire ou ne semble vivre que des roquets et des matadors sur la route comme à la ville.
Du coup, nous quittons cette région de fous dès le lendemain matin pour rejoindre Bédoin et le Mont-Ventoux pour mon défi des cinglés du Ventoux. Quelle joie de retrouver une civilisation plus accueillante.
Voici le lien vers le roadbook pour ceux que cela intéresse : (Roadbook étape 7-Randonnée Alpine).
Le bilan en quelques chiffres
Lors de cette première partie de la Randonnée Alpine Thonon-les-bains/Antibes, j’aurais parcouru 766,91 kilomètres et gravi 20.028 mètres de dénivelée positive en 42h30’46 ». Aussi, la vitesse moyenne s’élève à 18,03 km/h. Aux termes du la randonnée j’ai consommé 22.636 kilocalories ce qui représente un déficit important qui m’a permis de m’affûter en perdant plus de 2,5 kilogrammes de poids corporel en sept jour.
Si je rajoute le temps dédié au ravitaillement et au reportage photo le temps total passé sur l’ensemble des étapes passe alors à 52h38’10 » soit plus de dix heures par rapport au temps de déplacement. Il faut dire que nous avons pris 1094 photographies et réalisés 31 vidéos. Il ne va pas être simple d’élaborer l’album souvenir de ce périple. Une fois de plus je vais devoir faire des choix artistiques difficiles.
J’ai enrichi ma liste des cols de trente-six nouvelles réussites supplémentaires. Ma liste au titre du club des cents cols devrait ainsi passer la barre des 170 cols franchis.
Je ne peux terminer l’exposer de cette première partie de la randonnée Alpine sans remercier les Cyclos Randonneurs Thononais organisateurs de cette belle randonnée. Le parcours est sublime, les cols merveilleux et les rencontres passionnantes. J’ai hâte de m’élancer sur la deuxième partie de la randonnée.